Chaque lundi à 16h30, je (Jean-Charles Kurdali) vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Hello !
Déjà la fin du mois de février. Que le temps (et la vie) passe vite mes amis.
J’avais prévu de publier ma vidéo de la semaine ainsi que mes 3 réflexions hebdomadaires - d’ailleurs, tout était prêt, ou presque, à être publié.
Mais j’ai changé d’avis.
Cette fin de mois de février coïncide avec la fin d’une période de 6 mois (septembre 2021-février 2022) pendant lesquels j’ai développé ce format de réflexions hebdomadaires mêlant philosophie et entrepreneuriat ainsi que ma chaîne Youtube.
Ces deux projets ont eu un effet thérapeutique après une période personnelle difficile, au printemps et à l’été derniers, qui m’avait poussée à l’époque à prendre 4-5 semaines de break.
Depuis, il s’est passé pas mal de (bonnes) choses dont :
le départ de France pour vivre en nomade à durée indéterminée (mais avec un projet en tête pour mon retour dans notre beau pays)
mon activité de coach qui s’est fortement accélérée après l’été, d’ailleurs il faudrait que je fasse un bilan pour les 12 mois. Je tourne à pleine capacité en termes de clients depuis 6-7 mois.
ma décision de faire une grande place à la philosophie dans mon quotidien, en tant que discipline que j’étudie, que je pratique et qui nourrit mes écrits et autres projets.
le lancement de la chaîne Youtube et d’un nouveau format de podcast.
la création de mon “université personnelle” pour étudier la philosophie et devenir un meilleur penseur/écrivain avec 3 et bientôt 4 tuteurs qui m’accompagnent
des challenges personnels de différentes natures que je me fixe en profitant de ce mode de vie propice aux expériences et aux sorties de zone de confort.
Je m’arrête ici avec ce listing non exhaustif.
Je suis très heureux du déroulé de ces 6 derniers mois et des projets que j’ai lancé mais je souhaite aller encore plus loin sur certains aspects dont :
une envie d’aller plus en profondeur dans mes réflexions actuelles, mon apprentissage de la philosophie et d’être radical dans le mode de vie que je souhaite avoir (et ce que je ne veux pas/plus)
réécrire mon manifeste en réutilisant de nombreuses notes que j’ai accumulé ces 6 derniers mois et travailler sérieusement sur mon premier livre
me donner les moyens de devenir un meilleur penseur et écrivain qui est ma top priorité de l’année
Pour ces raisons, j’ai envie et besoin de lancer un nouveau cycle, qui débute aujourd’hui, dont la finalité sera la publication de mon livre et certainement de mon projet d’académie / communauté (fortement lié au thème du livre). Ces deux projets coïncideront certainement avec un retour en France.
Je souhaite continuer à développer cette newsletter ainsi que mes autres formes de contenus mais j’ai besoin de les remettre dans une perspective plus large et en lien direct avec mes projets les plus importants mentionnés juste au-dessus.
J’ai envie de travailler, plus que jamais, sur mon identité de penseur, de philosophe, d’écrivain est de passer un cap qui me servira pendant des décennies.
Pour cela, j’ai besoin de l’espace temporel et mental pour le faire à 200%.
Je n’ai pas d’annonce folle à vous faire, suite au partage de ma situation actuelle.
Si ce n’est que j’ai décidé de remplacer la newsletter classique du jour par une newsletter “best of” des 6 derniers mois.
Et surtout, je vais prendre un break d’une à quatre semaines avec ma chaîne Youtube et avec cette newsletter pour profiter du mois de mars afin d’affiner mon manifeste personnel avec les idées que j’ai en tête actuellement, finir le plan de mon livre et réaligner tous mes projets/formats de contenus.
Le but étant de vous proposer d’ici quelques semaines la nature du nouveau cycle que nous allons vivre ensemble dans les 6-9 prochains mois.
Je reviendrai avec une ou deux initiatives, courant mars ou début avril, qui seront en lien avec la big picture de ce que j’ai en tête pour les prochaines années.
Et vous serez invité à participer à celles-ci très certainement !
Comme prévu, je vous propose de lire (ou relire) les 5 réflexions qui ont suscité le plus de retours intéressants de votre part, ces 6 derniers mois :
Arrêtons de vouloir vivre en “X2”
L’ère de la perspective
La solitude du voyageur existe-t-elle ?
Le problème Orelsan et le culte du “branleur”
La vérité se situe, et ne peut s’élever, que dans la zone grise
Sélection des “meilleures” réflexions de la newsletter (période septembre 2021-février 2022)
1) Arrêtons de vouloir vivre en “X2”
J’ai entendu dire que Netflix qui propose de regarder des films, séries ou documentaires en vitesse accélérés depuis quelque temps.
Je pense que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase d’un sentiment que j’ai depuis un moment.
Dans notre échec à définir nos priorités, dans notre faillite à choisir les bons contenus à consommer, dans notre empressement de lire toujours plus de livres (cela m’arrive aussi !), à vouloir juste connaître la fin d’un épisode d’une série “hype” nous avons décidé d’appuyer sur le champignon pour accélérer sur l’autoroute moderne de la consommation pour la consommation.
Les boulimiques du digital.
Frustrés que nous sommes de ne pas pouvoir tout voir, tout entendre, tout vivre, nous pensons qu’accélérer la consommation va nous permettre de … ? Je ne sais même pas à vrai dire.
J’ai moi-même souffert de cette boulimie de contenu et j’ai déjà parlé plusieurs fois de mon souhait de lire moins de livres, mais de mieux les lire afin de prendre le temps de les comprendre, de les digérer afin qu’ils soient utiles dans la construction de ma pensée, dans mon évolution personnelle.
Cela m’arrive encore parfois de vouloir regarder une vidéo sur Youtube en X2.
Mais quand cela m’arrive j’essaye de m’arrêter et de me poser les questions suivantes :
Est-ce que je regarderai cette vidéo en vitesse normale ? Si non, quel est donc l’intérêt de la regarder en accéléré ? Ne puis-je pas faire autre chose ?
Suis-je en train de partir dans un comportement boulimique ? Est-ce un acte automatique ? Ai-je lancé cette vidéo sans réfléchir ?
Pour les contenus éducatifs : Ai-je appliqué, utilisé les connaissances acquises avec les contenus précédents consommés ainsi ?
Certains me diront qu’il est utile, parfois, de consommer un contenu rapidement pour faire une recherche, retrouver quelque chose de précis ou que sais-je encore.
Je ne suis pas contre un usage absolu de cette fonctionnalité.
Ce qui m’embête c’est le comportement automatique, quand le “X2” devient le mode de consommation par défaut.
On finit par être fier de dire qu’on a “lu” 100 livres, “1000” livres comme Ali Abdaal…
Dans notre faillite personnelle et collective d’apprendre à gérer ces flux qui nous rendent anxieux car on pense devoir être “au top” de tellement de choses.
On est anxieux par tout ce flux d’informations et on n’arrange pas notre cas en contribuant à l’accélération du monde.
On en finit par oublier que ce qui a de la valeur c’est la profondeur pas la superficialité, c’est la compréhension pas la mémorisation, c’est la qualité pas la quantité.
Aimerions-nous vivre notre vie en X2 ? Je ne pense pas, c’est pourtant ce que l’on fait avec ce comportement de consommateur qui est juste un exemple de la manière dont on traite la vie donc notre propre vie.
2) L’ère de la perspective
Nous sommes passées par différentes ères depuis 2000 ans :
L’ère mercantile qui fut celle où le but était d’obtenir et de contrôler des territoires
L’ère industrielle où la valeur était dans le capital et le temps de travail (19e et 20e siècles)
L’ère de l’attention où celle-ci vaut de l’or, elle débute avec l’arrivée du marketing façon Edward Bernays et le passage d’un marketing descriptif à un marketing émotionnel (20e siècle et à aujourd’hui)
Et maintenant, nous sommes rentrés dans l’ère de la perspective
L’attention est saturée, en tant que consommateur, nous sommes au pic de ce que nous pouvons consommer. Nous ne pouvons offrir plus d’attentions aux marques, aux créateurs qui pourtant sont chaque année de plus en plus nombreux.
Ce que nous allons rechercher (et cherchons déjà) ce sont des perspectives, des visions, des idéaux qui nous correspondent.
C’est pour cela que nous sommes de plus en plus sensibles à certaines causes (plus ou moins bonnes).
L’enjeu pour les marques mais aussi pour les entrepreneurs, les créateurs de contenus est de promouvoir une perspective à leurs clients/audiences.
C’est ce que Victor Ferry appelle le manifeste et c’est ce que j’essaye de faire - par itération - depuis un an avec le terme Philopreneur.
Nous avons besoin de perspectives, encore faut-il réussir à suivre les bonnes.
Nous allons donc entrer dans une guerre des perspectives après avoir vécu la guerre de l’attention.
Le créateur doit la développer. La porter aux yeux du monde.
Le consommateur doit réussir à prendre du recul, à mieux penser, à confronter ses idées pour ne pas se laisser emporter dans les ténèbres idéologiques.
C’est pour cela que des personnes comme Eliott Meunier et Victor Ferry sont précieux.
Suivez-les et utilisez leurs outils pour vous développer comme il se doit.
J’espère aussi pouvoir contribuer à ma manière ici à cette guerre de la perspective et avoir un impact positif dans celle-ci dans le futur.
3) La solitude du voyageur existe-t-elle ?
J’ai été surpris de constater que beaucoup de gens n’osaient pas partir seul par peur de se sentir seul, de ressentir la solitude et de mal la vivre.
D’ailleurs je le confirme, j’ai rencontré plusieurs nomades qui se sentent seul et le vivent plutôt mal.
Mais j’ai de bonnes nouvelles, ce n’est pas à cause de leur qualité de digital nomade mais de leur comportement et d’un certain état d’esprit.
Voyager, ce n’est pas que se déplacer d’un point à un autre, c’est une ouverture, vers les autres et en soi-même.
Ce mode de vie m’a permis de découvrir le monde extérieur mais aussi mon monde intérieur. Je suis déjà de nature introspective mais le contexte a amplifié cette facette de ma personnalité.
Pour autant, je ne me suis jamais senti “seul” pendant ces 4 mois, en tout cas beaucoup moins que lorsque je vivais à Paris par exemple.
Je n’ai pas eu l’impression de subir ma solitude mais plutôt de la désirer à certains moments.
La solitude n’est pas un état extérieur mais intérieur. On ne doit pas dire “je suis seul” mais “je me sens seul”.
Il y a une grande différence entre une solitude subie et une solitude voulue.
Pour réduire les chances de me retrouver à subir ma solitude, je me suis lancé des challenges personnels pendant ce voyage me poussant à aller vers l’autre, à rencontrer du monde de manière proactive, notamment lors des premiers jours quand j’arrive dans une nouvelle ville.
J’en fais une de mes priorités.
Pour être concret, j’ai utilisé la communauté de nomad list, les groupes facebook mais je me suis également le challenge d’engager des conversations avec des inconnus dans les cafés, que je fréquente tous les jours.
Lorsque je vivais à Paris, je n’ai jamais cherché à engager la conversation avec mon voisin de table.
J’ai ainsi pu faire des dizaines de rencontres et je savais que si l’envie m’en prenait j’étais en mesure de rencontrer quelqu’un ou de proposer à une autre personne d’aller boire un verre le jour même ou dans la semaine (en passant : les autres nomades sont demandeurs d’interactions et de rencontres)
Enfin, il y a encore plus important que ces techniques pour rencontrer du monde.
C’est d’être bien dans sa tête, d’être bien avec soi-même.
Lorsque ce n’était pas mon cas au printemps dernier, voir du monde ne changeait rien à mon sentiment de solitude intérieure et subie.
Rencontrer du monde de manière excessive peut être une fuite, celle de se cacher une réalité difficile : qu’on ne supporte pas de rester avec soi-même.
C’est un sujet sensible mais très important.
La vraie solitude ce n’est pas seulement de rester seul mais d’être incapable de vivre avec soi-même.
Je sais que je suis bien mentalement lorsque je suis capable de rester seul quelques jours sans avoir ce sentiment désagréable de solitude.
Il faut les deux, nous avons besoin du contact avec autrui mais ce n’est pas celui-ci qui va soigner nos maux profonds.
Je finirai en disant qu’il ne faut pas avoir peur de la solitude quand on voyage, au contraire elle permet de faire la paix avec soi-même et d’aller chercher la rencontre avec l’autre pour de bonnes raisons plutôt que pour combler un manque intérieur.
C’est pour cela que je préfère infiniment l’idée de voyager “seul” qu’en groupe.
4) Le problème Orelsan et le culte du “branleur”
Il y a quelques semaines je suis tombé sur une vidéo d’un youtubeur français qui partageait son analyse de l’œuvre et du personnage d’Orelsan ainsi que de son rapport personnel à cet artiste.
Son point principal concerne l’image de perdant, de flemmard, je dirais même de “branleur” sur laquelle s’est construit le personnage d’Orelsan (et son acolyte Gringe) ces 12 dernières années.
Il s’est fait le porte-parole d’une génération qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie, qui ne comprend pas pourquoi elle fait des études, qui ne trouvent pas de sens dans son travail et dans son quotidien et qui n’a pas de valeurs sur lesquelles se construire.
D’un point de vue “business” le positionnement d’Orelsan est brillant.
Il pose des mots sur ce que beaucoup de jeunes ressentent et ils montrent comment ils pensent, vivent et voient le monde : avec nihilisme, c’est-à-dire, que rien ne vaut vraiment la peine.
Le problème c’est ce que ce discours et ce miroir proposé n’aident pas les gens à sortir d’un état nihiliste, amorphe et d’une position de victime.
Au contraire on se sent compris, voir approuvé car Orelsan nous comprend, il le dit, le “vit” et cela semble bien se passer pour lui.
D’ailleurs, j’ai moi-même grandi avec Orelsan découvrant son premier album en 2009 quand j’étais au lycée.
Et surtout, j’ai été entre mes 20 et 23 ans, la parfaite représentation du jeune désabusé, qui se complaît dans un environnement peu stimulant, manquant de sens et n’ayant pas autour de lui des modèles me montrant une autre possibilité que les soirées, les gueules de bois en semaine, les après-midi sans rien faire en semaine, les discussions stériles qui tournent en boucle, l’arrêt du sport, de la lecture etc.
Cette période, dont je suis responsable, a également impacté ma motivation et ma confiance en moi d’alors dans une discipline où j’étais pourtant en train de - et capable de bien plus - performer en parallèle, le poker en ligne.
C’était ce qui me différenciait de certains de mes amis de l’époque mais je n’arrivais pas à m’extraire de ce rythme malsain, de cette vision du monde, de la vie qui ne se vit pas mais qui se subit et dont je ne me croyais pas vraiment responsable.
Même si cet artiste a pu être un “looser” à un moment de sa vie, on se doute bien que depuis bien longtemps il ne l’est plus, il a même la réputation d’être un travailleur acharné.
Il y a un énorme décalage entre son image perçue et son identité réelle et le caractère qu’il a su développer depuis plus d’une décennie.
C’est ce décalage qui peut être dangereux car à tendance à faire croire - ou aide à justifier - à certains que leur manière de vivre est valable est qu’il suffit d’attendre sur son canapé pour qu’un miracle se produise.
C’est tout l’inverse de la responsabilité et du respect de soi-même dont on doit faire preuve pour mener à bien sa vie.
Dans le même style, sans être un expert des deux adulescents que j’ai vu chez notre président de la République, l’image que renvoi des youtubeurs comme Mcfly et Carlito me semblent contribuer au même phénomène.
Ils contribuent à nourrir ce cercle vicieux dans lequel nous sommes (ou avons été) nombreux à avoir du mal à sortir.
Ce n’est pas encore catastrophique à 18, 20 ou 22 ans (et encore !), cela se complique à 25 ans et c’est grave passé 30 ans.
Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir un réveil brutal mais salvateur vers mes 23 ans qui m’a sorti de cette dynamique.
J’avais alors revu entièrement mon environnement, changé de groupe d’amis, repris la lecture et surtout j’avais de nouveaux des projets.
À l’époque, c’était un blog sur le cinéma, puis un autre sur le poker qui m’a ensuite amené à découvrir le monde des startups, à travailler sur un projet entrepreneurial avant de lancer Fetch en 2015 qui m’a sorti de manière réelle et perçue de cette dynamique qui aurait pu mener dans des endroits bien sombres.
J’ai des amis que j’ai perdus de vue à cette époque, j’espère qu’ils ont pu s’en sortir et j’espère que vous aussi si vous vous reconnaissez là-dedans, que vous saurez trouver la force (et l’environnement) pour avoir des projets, des objectifs, du respect pour vous-même et votre entourage afin d’avancer vers quelque chose d’autre que l’image que nous renvoient certains personnages influents de notre époque.
Je précise que, cette analyse ne m’empêche pas d’apprécier les musiques de cet artiste (j’écoute toujours parfois Orelsan), mais soulève l’idée de prêter attention à l’influence consciente ou inconsciente qu’il peut exercer sur certains.
Avec le recul, s’il y a bien une période de ma vie que je regrette, c’est celle-ci.
Mais le plus important c’est de réussir à en sortir, ce qui est bien plus difficile que d’y rentrer, car tout est fait à notre époque pour nous ouvrir grand la porte de cette voie.
5) La vérité se situe et ne peut s’élever que dans la zone grise
Cette réflexion avait fait suite aux réactions reçues suite à celle sur Orelsan.
Je profite de quelques retours reçus la semaine dernière concernant ma réflexion sur le “problème” Orelsan qui s’appuyait sur la vidéo d’un youtubeur, du nom de Barbare Civilisé, pour traiter un sujet qui me fait de plus en plus réfléchir.
On m’a signalé que je ne devrais pas partager ce genre de contenu car cette personne serait affiliée à des idées “non progressistes” et qu’il ferait partie d’une “virilosphère” supposé de droite voir d’extrême droite.
J’avais déjà reçu des remarques similaires lorsque j’avais partagé des contenus liés à Jordan Peterson, le psychologue et intellectuel canadien.
Il y a plusieurs choses qui me gênent avec ce genre de remarques et qui selon moi sont symptomatiques de problèmes de notre société actuelle.
Le premier problème est que nous jugeons les gens et leurs idées en leur imposant un label “caricatural” sans même s’intéresser à leurs travaux.
Je pense ici à Peterson qui pour le coup n’est en rien ce que les médias essayent de faire croire.
D’ailleurs, je constate que bien souvent pour ne pas dire toujours, les personnes qui le critiquent, qui ont une mauvaise opinion de lui, finissent par m’avouer ne pas l’avoir lu - ni même écouté les formats longs disponibles en masse sur Youtube - quand je leur demande pourquoi ils ont cet avis négatif et ce rejet viscéral quand ils parlent de cet homme.
L’autre problème de cette catégorisation simplifiée est l’intolérance croissante à laisser s’exprimer certaines personnes, et d’une non-volonté à tenter de comprendre leurs points de vue, dès lors qu’on présuppose qu’ils ne partagent pas nos opinions.
Ce qui voudrait dire que l’on refuse d’écouter et d’entendre toute personne ne pensant pas comme nous, à supposer qu’en “pensant” ainsi, nous pensions vraiment.
Dans le cas de Barbare civilisé, supposons que ces spéculations sur son appartenance idéologique soit juste, cela voudrait dire qu’il ne faut pas regarder ses vidéos, ni même essayer de comprendre comment et pourquoi il en arrive à partager ce genre de réflexions ?
Cela signifierait me concernant, qu’il y a des contenus que j’aurai le droit de partager dans cette newsletter et d’autres interdits par une autorité qui m’échappe ? Ce serait donc une forme de censure implicite ? Ou une autocensure que je devrais finir par appliquer ?
Je ne vois pas les choses ainsi, je considère que la vérité, que le bien, que le juste ne sont pas, et ne doivent pas, être la propriété ou le monopole d’une seule manière de penser “le bien”, de voir le monde.
Cette vérité, qui est plus une quête en mouvement se développant de par et avec l’Histoire, se balade dans une zone grise que l’on doit protéger (par la tolérance et le dialogue) pour ne pas tomber dans un extrémisme ou totalitarisme quel qu’il soit.
Pour avancer dans ma démarche personnelle qu’elle soit philosophique, intellectuelle, politique, j’ai besoin et envie de m’intéresser à des idées très diverses pour développer ma pensée critique et tâcher ainsi d’être capable de penser par moi-même.
Le but n’étant pas de rejoindre une pensée dominante, ni dissidente mais une pensée cherchant à transcender tout cela, dans la mesure du possible.
J’ai le sentiment que c’est la bonne approche pour tenter de mon mieux d’être honnête intellectuellement.
À titre d’exemple, je suis actuellement un cours de philosophie politique sur Hegel et Marx enseigné par un philosophe se présentant comme communiste.
Je suis également un cours de philosophie sur Platon et le sujet de la “technique” donné par Bernard Stiegler, décédé l’an denier - que l’on pouvait affilier comme un intellectuel de gauche.
Enfin j’ai lu ces deux dernières semaines le dernier livre de Jordan Peterson que l’on peut considérer comme penchant plutôt du côté conservateur.
Je sais qu’en partageant cette réflexion je prends le risque de me mettre à dos certaines personnes, voir, de me faire cataloguer d’une manière qui ne me représente nullement, ce qui s’appellera en passant, le déshonneur par association dont parle Clément Viktorovitch dans ce passage de Thinkerview.
Ce serait regrettable mais ce n’est pas en mon contrôle, si une personne veut lire de travers mes propos elle le fera.
Et je préfère avoir des abonnés qui embrassent la nuance et l’amour de la quête de vérité et de la sagesse plutôt que l’intolérance et les œillères et simplifications idéologiques.
J’essaye au mieux, de faire en sorte que toute ma démarche soit dans la prise de hauteur, dans la nuance.
C’est pour cela que j’essaye de sortir du réductionnisme des idéologies (peu importe leur orientation), que j’étudie des penseurs comme Ken Wilber qui peuvent nous aider à comprendre et dépasser ces problématiques actuelles ou encore que j’étudie avec attention la philosophie antique et le fonctionnement des écoles de cette époque.
Ces mêmes écoles qui m’inspirent des projets pour les années à venir.
Enfin, j’essaye de me rappeler que toutes ces idéologies sont le fruit d’une problématique commune qui est la souffrance d’hommes et de femmes.
La vie n’est pas simple, la souffrance est inévitable, mais il y a des moyens de la réduire, de mieux vivre, d’être plus en paix avec soi-même et avec les autres.
Cela commence par la tolérance, la compassion envers soi-même et envers l’autre, la prise de conscience de nos nombreux points communs avant de pointer nos différences.
Voilà pour cette édition “spéciale”.
J’ai hâte de vous retrouver dans quelques semaines (peut-être même dès lundi prochain…).
Comme d’habitude, je vous encourage à m’envoyer un mail pour réagir à l’édition, aux différentes réflexions ou simplement pour interagir avec moi.
Je suis complet en coaching jusqu’à avril (je travaille au maximum avec 10 clients en même temps), mais vous pouvez réserver un créneau ici si vous souhaitez que je vous accompagne, d’ici quelques semaines/mois.
Pour en savoir plus sur mes coachings, cette page peut vous aider mais surtout cette playlist de témoignages clients.
Passez une excellente semaine,
À très vite,
JCK