Chaque lundi à 16h30, je vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Pourquoi ? Ma mission actuelle est de vous aider (et de m’aider en passant) à oser construire et développer votre philosophie de vie afin de tracer votre propre chemin et être ce que j’appelle un philopreneur.
Hello !
Me voici de retour à la maison, à Nancy, depuis mardi dernier, ça fait du bien de pouvoir me poser après avoir dû faire des passages express à Paris puis Nantes.
Ayant 5-6 semaines sur place, j’ai travaillé la semaine dernière sur ma journée et semaine type que j’ai liée à mes priorités du moment et aux identités que j’ai envie d’incarner, les deux allants de pairs.
Pour cette fin d’année, j’ai choisi de consacrer mes matinées à l’étude, à la lecture, à la réflexion et l’écriture.
Je ne fais aucune tâche ou projet “business” avant 11h voir 14h.
C’est ce qui va m’aider à assumer de plus en plus la fonction et le rythme de travail d’un penseur, écrivain, philosophe qui s’éloigne de la productivité et la course aux résultats qu’exige - pour le meilleur et le pire - l’identité entrepreneuriale.
Cette semaine, en parlant de sortir du productivisme, je consacre une partie de ma semaine à la revue de mon année, aux intentions et objectifs de 2022 ainsi qu’à la mise à jour de la direction que j’ai envie de prendre dans les 5 prochaines années.
C’est ce que mon ami Eliott Meunier appelle l’attracteur étrange, en parlant de lui, je publierai lundi prochain notre conversation enregistrée en Hongrie le mois dernier.
Ce sera le premier épisode de mon nouveau podcast que je vais appeler Dans la tête d’un Philopreneur.
Pour ne pas la louper (1h15 d’échanges sur une multitude de sujets), vous pouvez déjà vous abonner ici.
Et en parlant de vidéo, vous trouverez, à la fin de cette édition, un témoignage d’un de mes clients en coaching que j’accompagne depuis maintenant 9 mois.
C’est l’occasion pour moi de remettre un peu en avant mon travail de coach et de vous annoncer que je vais prendre 2 nouvelles personnes en coaching en janvier 2022. RDV plus bas pour en savoir plus.
Au programme cette semaine :
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment (Le “problème” Orelsan, échapper à une société malade, la pensée et le doute)
2 citations commentées tirées de mes lectures récentes
Le témoignage de Shubham avec qui je travaille depuis février
3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) Le problème Orelsan et le culte du “branleur”
Il y a quelques semaines je suis tombé sur une vidéo d’un youtubeur français qui partageait son analyse de l’œuvre et du personnage d’Orelsan ainsi que de son rapport personnel à cet artiste.
Son point principal concerne l’image de perdant, de flemmard, je dirais même de “branleur” sur laquelle s’est construit le personnage d’Orelsan (et son acolyte Gringe) ces 12 dernières années.
Il s’est fait le porte-parole d’une génération qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie, qui ne comprend pas pourquoi elle fait des études, qui ne trouvent pas de sens dans son travail et dans son quotidien et qui n’a pas de valeurs sur lesquelles se construire.
D’un point de vue “business” le positionnement d’Orelsan est brillant.
Il pose des mots sur ce que beaucoup de jeunes ressentent et ils montrent comment ils pensent, vivent et voient le monde : avec nihilisme, c’est-à-dire, que rien ne vaut vraiment la peine.
Le problème c’est ce que ce discours et ce miroir proposé n’aident pas les gens à sortir d’un état nihiliste, amorphe et d’une position de victime.
Au contraire on se sent compris, voir approuvé car Orelsan nous comprend, il le dit, le “vit” et cela semble bien se passer pour lui.
D’ailleurs, j’ai moi-même grandi avec Orelsan découvrant son premier album en 2009 quand j’étais au lycée.
Et surtout, j’ai été et ai vécu entre mes 20 et 23 ans, comme la parfaite représentation du jeune désabusé, qui se complaît dans un environnement peu stimulant, manquant de sens et n’ayant pas autour de lui des modèles me montrant une autre possibilité que les soirées, les gueules de bois en semaine, les après-midi sans rien faire en semaine, les discussions stériles qui tournent en boucle, l’arrêt du sport, de la lecture etc.
Cette période, dont je suis responsable, a également impacté ma motivation et ma confiance en moi d’alors dans une discipline où j’étais pourtant en train de - et capable de bien plus - performer en parallèle, le poker en ligne.
C’était ce qui me différenciait de certains de mes amis de l’époque mais je n’arrivais pas à m’extraire de ce rythme malsain, de cette vision du monde, de la vie qui ne se vit pas mais qui se subit et dont je ne me croyais pas vraiment responsable.
Même si cet artiste a pu être un “looser” à un moment de sa vie, on se doute bien que depuis bien longtemps il ne l’est plus, il a même la réputation d’être un travailleur acharné.
Il y a un énorme décalage entre son image perçue et son identité réelle et le caractère qu’il a su développer depuis plus d’une décennie.
C’est ce décalage qui peut être dangereux car à tendance à faire croire - ou aide à justifier - à certains que leur manière de vivre est valable est qu’il suffit d’attendre sur son canapé pour qu’un miracle se produise.
C’est tout l’inverse de la responsabilité et du respect de soi-même dont on doit faire preuve pour mener à bien sa vie.
Dans le même style, sans être un expert des deux adulescents que j’ai vu chez notre président de la République, l’image que renvoi des youtubeurs comme Mcfly et Carlito me semblent contribuer au même phénomène.
Ils contribuent à nourrir ce cercle vicieux dans lequel nous sommes (ou avons été) nombreux à avoir du mal à sortir.
Ce n’est pas encore catastrophique à 18, 20 ou 22 ans (et encore !), cela se complique à 25 ans et c’est grave passé 30 ans.
Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir un réveil brutal mais salvateur vers mes 23 ans qui m’a sorti de cette dynamique.
J’avais alors revu entièrement mon environnement, changé de groupe d’amis, repris la lecture et surtout j’avais de nouveaux des projets.
À l’époque, c’était un blog sur le cinéma, puis un autre sur le poker qui m’a ensuite amené à découvrir le monde des startups, à travailler sur un projet entrepreneurial avant de lancer Fetch en 2015 qui m’a sorti de manière réelle et perçue de cette dynamique qui aurait pu mener dans des endroits bien sombres.
J’ai des amis que j’ai perdus de vue à cette époque, j’espère qu’ils ont pu s’en sortir et j’espère que vous aussi si vous vous reconnaissez là-dedans, que vous saurez trouver la force (et l’environnement) pour avoir des projets, des objectifs, du respect pour vous-même et votre entourage afin d’avancer vers quelque chose d’autre que l’image que nous renvoient certains personnages influents de notre époque.
Je précise que, cette analyse ne m’empêche pas d’apprécier les musiques de cet artiste (j’écoute toujours parfois Orelsan), mais soulève l’idée de prêter attention à l’influence consciente ou inconsciente qu’il peut exercer sur certains.
Avec le recul, s’il y a bien une période de ma vie que je regrette, c’est celle-ci.
Mais le plus important c’est de réussir à en sortir, ce qui est bien plus difficile que d’y rentrer, car tout est fait à notre époque pour nous ouvrir grand la porte de cette voie.
2) Les 3 moyens d’échapper à une société malade
Nous sommes nombreux à ressentir et percevoir que notre société est malade.
Nous le voyons bien actuellement en France et dans le monde dans de nombreux domaines : politique, sanitaire, psychologique, économique, spirituels, technologique etc.
Nous pouvons le sentir jusque dans notre corps parfois avec un mal-être, de l’anxiété, de la colère mais aussi des dépressions, des burn-out, des crises existentielles.
Il y a différente manière de gérer notre rapport et notre sphère d’influence quand on pense vivre dans une société malade.
1- Le repli sur soi et la passivité
La méthode de “l’autruche”, on détourne le regard sur les problèmes dans le monde et sur soi-même, on devient nihiliste, on se demande à quoi bon puisque tout semble condamné à être toujours corrompu, sombre et ne pas fonctionner pour soi et pour la société.
2- La fuite
On s’éloigne le plus loin possible du problème que l’on ne souhaite pas voir, comprendre et encore moins affronter, la réalité nous fait peur, elle nous fait mal. C’est la fuite en avant que représente symboliquement des projets comme ceux d’Elon Musk et Jeff Bezos et leurs désirs de conquêtes spatiales ou des technologies comme la réalité augmentée/virtuelle (qui sont intéressantes mais qui vont être très mal utilisées).
3- La création et le combat par les idées et les actions
Quand une société est malade, est en crise, c’est le moment d’accepter la réalité, de faire preuve de courage et de contribuer à la construction de la prochaine. Que celle-ci soit souterraine ou parallèle. Elle prendra naissance dans des cercles marginaux composés d’individus qui osent sortir du rang. Elle commence discrètement et amène petit à petit les gens et les consciences “collectives” à adhérer ensuite à cette autre société.
Et donc ?
Pour reprendre ma première réflexion sur Orelsan, elle produit une population vivant dans le repli sur soi, dans la passivité, dans ce que j’appelle la vie par défaut.
D’autres essayent de fuir, que ce soit eux-mêmes, leur environnement ou une situation et partent plus ou moins loin.
Enfin, il y a ceux qui restent, qui construisent quelque chose de différents, de plus adapté au réel et aux besoins et enjeux de notre époque.
Personnellement, j’ai connu les 3 états à différents moments ces 10 dernières années et je dirai même ces deux dernières années avec la crise sanitaire et politique.
J’essaye depuis quelques mois de m’inscrire dans la troisième option et je compte l’être d’autant plus dans les prochaines années.
Et vous ?
3) La pensée s’arrête où commence la certitude
J’avais déjà évoqué ce sujet du doute, de la conviction et de la certitude en octobre dernier.
Depuis plusieurs mois, une grande partie de mes journées est consacrée à la lecture, à la réflexion et à l’écriture.
Prendre le temps de vraiment penser m’aide à approfondir des sujets complexes, à réduire mon ignorance et en conséquence à éprouver une forme de joie que génère le savoir.
La souffrance venant (et étant générée) principalement de l’ignorance.
On commence à aller mieux quand on comprend ses maux, ceux de son voisin ou de la société dans laquelle on vit.
Pour autant, le savoir n’est jamais exhaustif, total, et il ne faut jamais oublier les mots de Socrate et les faire siens “La seule chose que je sais c’est que je ne sais pas”.
Comme Socrate pour continuer à apprendre, à tendre vers la sagesse et la “vérité”, il faut cultiver le doute et éviter les dogmes, les absolutismes qui paralysent la pensée et l’esprit critique.
Celui qui est persuadé d’avoir raison, qui a la certitude de son savoir ou d’être dans le camp du “bien” n’est plus capable de penser, d’écouter l’autre et de remettre en question des convictions qu’il transforme en certitude qui se rapproche plus de la foi que de la connaissance.
Ne soyons pas ces personnes qui ont décidé d’arrêter de penser par elles-mêmes et qui ne cherchent plus à remettre en cause leurs certitudes.
Comment ?
En faisant tout l’inverse de ce que nous voyons actuellement dans les médias de masses ou dans certaines tendances identitaires ethnocentriques.
En prenant le temps de débattre avec l’autre et soi-même.
En acceptant de (se) poser les questions les plus difficiles et importantes.
En arrêtant de voir chaque situation, chaque enjeu sociétal en se plaçant d’office comme un “nous” le bien face à “eux” le mal.
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
« Tu ne pourras être mieux que ton temps mais ton temps tu le seras au mieux ».
Citation du philosophe Hegel
Nous ne pouvons nous extraire de l’époque à laquelle nous vivons, peu importe notre rôle dans la société, philosophes compris.
Si vous lisez cette newsletter et que vous vous reconnaissez comme philopreneur.
Vous devez en avoir conscience, car votre histoire et votre manière de penser sont forcément liées au contexte et l’époque dans laquelle vous vivez.
Cela ne signifie pas qu’il faut suivre aveuglément les injonctions et valeurs de notre époque ou encore d’accepter aveuglément ce que certaines institutions nous demandent de faire, de penser ou d’être.
Nous avons plutôt intérêt à accepter la réalité, prendre de la hauteur, s’extraire du zeitgeist pour ensuite y revenir en ayant développé sa propre philosophie, ses propres valeurs, sa manière de vivre, sa grille de lecture du monde, des événements etc.
Acceptons de ne pas être mieux que notre temps mais n’acceptons pas la médiocrité.
Nous pouvons et devons faire de notre mieux dans la limite de ce que nous permet notre temps.
“Seuls vivent jusqu’à la mort ceux qui restent des enfants pour la vie.”
Citation de Giacomo Leopardi
Cette année, j’ai vu le biopic sur ce célèbre poète italien considéré comme le plus grand de sa nation avec Dante.
Cette citation m’a fait penser à “l’œil” de l’enfant et ses différences avec l’adulte.
Car l’enfant voit le monde bien différemment de l’adulte, il a une capacité d’émerveillement et une curiosité qu’on ne retrouve plus chez la majorité des grands, des gens sérieux, graves que nous devenons avec l’âge.
L’adulte se doit d’être productif, d’être responsable, d’avancer dans sa carrière etc. Il n’a pas le temps pour la contemplation, l’émerveillement, l’interrogation.
Et c’est bien dommage, mais ce n’est pas inéluctable !
Il y a au moins deux personnages qui parviennent à conserver une partie des vertus de l’enfance : l’artiste et le philosophe.
L’artiste est l’opposé de la productivité et de la rentabilité.
Le vrai artiste poursuit quelque chose que nous ne voyons pas, il explore des domaines inconnus et nous permet de voir ce que nous ne savons plus ou n’avons jamais vraiment su voir.
Il exprime l’inexprimable à travers son art et il est prêt à poursuivre une vue du monde qu’il aurait aperçue, et il est prêt à s’y consacrer pendant des semaines, mois ou années pour nous la restituer.
L’exemple le plus célèbre d’un artiste qui est resté un enfant de ce point de vue est Léonard De Vinci.
Le philosophe est quelqu’un de tout aussi peu productif au sens moderne du terme. Il s’interroge, il s’étonne et il s’émerveille de choses qui peuvent paraître insignifiantes pour certains.
Il se pose des questions comme un enfant, il remet en cause le statut quo en se demandant “pourquoi” à toutes sortes de phénomènes qu’ils observent et ne comprend pas, des phénomènes qui pourtant paraissent “évidents” à la majorité de la population qui elle ne se demande pas ou plus “pourquoi”.
La question c’est un truc de gamins, c’est montré son ignorance, c’est honteux, voir dangereux.
Le philosophe serait dangereux alors ? C’est possible pour certains, on l’a vu avec Socrate qui s’est fait condamner à mort.
Voici deux exemples qui peuvent nous aider à garder une part de notre enfance tout au long de notre vie.
J’aurai également pu rajouter les poètes, il suffit de lire du Rimbaud pour s’en rendre compte.
Comment cultiver cet état d’esprit ? Cet œil qui voit le monde différemment ?
Comment rester des enfants pour la vie et pour être en vie ?
Témoignage client : Shubham
J’accompagne deux types de clients : des entrepreneurs (souvent CEO de startup) et des solopreneurs (créateurs de contenus, formateurs).
Il y a beaucoup de similitudes entre ces profils mais aussi quelques différences que je connais bien ayant été moi-même CEO pendant 4 années et étant depuis solopreneur.
Shubham, qui lui est solopreneur (créateur de contenus) a été l’un des premiers à me faire confiance sur ma nouvelle formule de coaching en début d’année.
Je suis passé en février dernier d’une posture de “conseils/consulting” à une posture de coach axant ma pratique sur le questionnement et essayant d’amener mes clients le plus loin possible sur tous sujets qui peuvent les aider à aller vers qui ils veulent devenir tout en faisant le nécessaire pour atteindre leurs objectifs.
(Merci Shubham pour ce témoignage, on sent la qualité de production du Youtubeur. Et bravo pour ton année 2021 !)
En regardant cette vidéo, je pense que vous comprendrez mieux ce que peut apporter un coaching, quel type de changements, de résultats et d’évolution on peut obtenir.
C’est bien mieux qu’une page de vente ou je ne sais quel pitch que l’on pourrait vous faire.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Shubham, vous pouvez vous rendre sur sa chaîne Youtube.
Et pour en savoir plus sur ce que je propose en coaching, afin de, pourquoi pas, faire partie des 8 personnes que j’accompagnerai individuellement début 2022, il reste au maximum 2 places disponibles au moment où vous voyez ce message.
Vous pouvez m’en dire plus et obtenir un rendez-vous afin de me présenter vos challenges, intentions et objectifs avec le lien ci-dessous.
C’est fini pour aujourd’hui !
J’espère que vous repartez avec au moins un enseignement ou une réflexion qui vous aidera ou vous fera méditer sur quelque chose d’important pour vous.
J’ai hâte de vous présenter ma conversation avec Eliott Meunier la semaine prochaine, ce sera la dernière édition et vidéo de l’année me concernant.
Envoyez-moi également vos retours sur cette édition en répondant directement à ce mail.
À lundi prochain !
JCK from Nancy 🇫🇷