Chaque lundi à 16h30, je vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Pourquoi ? Ma mission actuelle est de vous aider (et de m’aider en passant) à oser construire et développer votre philosophie de vie afin de tracer votre propre chemin et être ce que j’appelle un philopreneur.
Hello !
Ceci est la dernière édition de l’année. Je pense que vous aurez d’autres choses à faire que de me lire entre les fêtes (et vous avez bien raison !).
Que cette année fut mouvementée. Me concernant, ce fut une année très riche, elle m’a obligé à grandir et permis de me transformer à différents niveaux.
C’est symbolique mais j’ai envie de vous le partager, après tous les hauts et bas que j’ai connus cette année, j’ai réussi à battre mon record de course à pied au 10km, record qui datait de décembre 2020, avec un chronomètre de 47’38 (soit 4’46/km). Je le prends comme un bel indicateur de mon rétablissement mental et physique opérant depuis 4 mois.
Je vous invite encore une fois à prendre le temps de faire le bilan de votre année et une projection de vos intentions et objectifs de 2022, vous verrez dans la dernière section, je vous partage quelques questions pour vous aider à faire ce bilan.
Passons au programme de cette semaine :
Le premier épisode du podcast Dans la tête d’un Philopreneur avec Eliott Meunier
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment
2 citations commentées tirées de mes lectures récentes
1 exercice pour faire son bilan 2021 et préparer 2022
Dans la tête d’un Philopreneur #1 avec Eliott Meunier
Je l’avais évoqué il y a quelques semaines, c’est l’heure : je lance un nouveau podcast, Dans la tête d’un Philopreneur, au format vidéo sur ma chaîne Youtube.
Le concept du podcast ?
Aller à la rencontre de personnalités qui ont développé une philosophie de vie intentionnelle, et échanger avec elles afin de mieux comprendre comment elles pensent, vivent et travaillent.
Pour ce premier épisode, j’ai profité de la venue d’Eliott Meunier à Budapest - que vous connaissez déjà si vous suivez cette newsletter, c’est le créateur de la formation Atomic Thinking que j’ai mentionné plusieurs fois ici - pour échanger avec lui sur de nombreux sujets dont :
L'enjeu de la gestion de la connaissance à notre époque
Du philosophe intégral Ken Wilber et de sa spirale du développement individuel et sociétal
De la théorie du chaos et d’une autre approche du travail et de la productivité
De la raison qui a poussé Eliott à quitter le lycée pour créer son programme d’éducation d’homme des lumières du 21ème siècle
Pourquoi il ne souhaite pas se considérer "entrepreneur" et seulement "faire du business" alors qu’il génère déjà plus de 20 000€ par mois avec ses formations et a un boulevard dans sa niche
Je suis ravi de pouvoir vous partager, avec ce podcast filmé, une des nombreuses conversations que j’ai pu avoir avec Eliott en 2021.
Ce premier épisode représente parfaitement le type de conversations que j’ai envie de vous proposer via ce nouveau format en 2022.
Eliott Meunier : Devenir un homme des Lumières du 21ème siècle.
Regarder ou écouter tranquillement ma conversation avec Eliott Meunier
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Laissez un commentaire sur Youtube pour me dire ce que vous avez pensé du format et de l’entretien.
3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) La vérité se situe et ne peut que s’élever dans la zone grise
Je profite de quelques retours reçus la semaine dernière concernant ma réflexion sur le “problème” Orelsan qui s’appuyait sur la vidéo d’un youtubeur, du nom de Barbare Civilisé, pour traiter un sujet qui me fait de plus en plus réfléchir.
On m’a signalé que je ne devrais pas partager ce genre de contenu car cette personne serait affiliée à des idées “non progressistes” et qu’il ferait partie d’une “virilosphère” supposé de droite voir d’extrême droite.
J’avais déjà reçu des remarques similaires lorsque j’avais partagé des contenus liés à Jordan Peterson, le psychologue et intellectuel canadien.
Il y a plusieurs choses qui me gênent avec ce genre de remarques et qui selon moi sont symptomatiques de problèmes de notre société actuelle.
Le premier problème est que nous jugeons les gens et leurs idées en leur imposant un label “caricatural” sans même s’intéresser à leurs travaux.
Je pense ici à Peterson qui pour le coup n’est en rien ce que les médias essayent de faire croire.
D’ailleurs, je constate que bien souvent pour ne pas dire toujours, les personnes qui le critiquent, qui ont une mauvaise opinion de lui, finissent par m’avouer ne pas l’avoir lu - ni même écouté les formats longs disponibles en masse sur Youtube - quand je leur demande pourquoi ils ont cet avis négatif et ce rejet viscéral quand ils parlent de cet homme.
L’autre problème de cette catégorisation simplifiée est l’intolérance croissante à laisser s’exprimer certaines personnes, et d’une non-volonté à tenter de comprendre leurs points de vue, dès lors qu’on présuppose qu’ils ne partagent pas nos opinions.
Ce qui voudrait dire que l’on refuse d’écouter et d’entendre toute personne ne pensant pas comme nous, à supposer qu’en “pensant” ainsi, nous pensions vraiment.
Dans le cas de Barbare civilisé, supposons que ces spéculations sur son appartenance idéologique soit juste, cela voudrait dire qu’il ne faut pas regarder ses vidéos, ni même essayer de comprendre comment et pourquoi il en arrive à partager ce genre de réflexions ?
Cela signifierait me concernant, qu’il y a des contenus que j’aurai le droit de partager dans cette newsletter et d’autres interdits par une autorité qui m’échappe ? Ce serait donc une forme de censure implicite ? Ou une autocensure que je devrais finir par appliquer ?
Je ne vois pas les choses ainsi, je considère que la vérité, que le bien, que le juste ne sont pas, et ne doivent pas, être la propriété ou le monopole d’une seule manière de penser “le bien”, de voir le monde.
Cette vérité, qui est plus une quête en mouvement se développant de par et avec l’Histoire, se balade dans une zone grise que l’on doit protéger (par la tolérance et le dialogue) pour ne pas tomber dans un extrémisme ou totalitarisme quel qu’il soit.
Pour avancer dans ma démarche personnelle qu’elle soit philosophique, intellectuelle, politique, j’ai besoin et envie de m’intéresser à des idées très diverses pour développer ma pensée critique et tâcher ainsi d’être capable de penser par moi-même.
Le but n’étant pas de rejoindre une pensée dominante, ni dissidente mais une pensée cherchant à transcender tout cela, dans la mesure du possible.
J’ai le sentiment que c’est la bonne approche pour tenter de mon mieux d’être honnête intellectuellement.
À titre d’exemple, je suis actuellement un cours de philosophie politique sur Hegel et Marx enseigné par un philosophe se présentant comme communiste.
Je suis également un cours de philosophie sur Platon et le sujet de la “technique” donné par Bernard Stiegler, décédé l’an denier - que l’on pouvait affilier comme un intellectuel de gauche.
Enfin j’ai lu ces deux dernières semaines le dernier livre de Jordan Peterson que l’on peut considérer comme penchant plutôt du côté conservateur.
Je sais qu’en partageant cette réflexion je prends le risque de me mettre à dos certaines personnes, voir, de me faire cataloguer d’une manière qui ne me représente nullement, ce qui s’appellera en passant, le déshonneur par association dont parle Clément Viktorovitch dans ce passage de Thinkerview.
Ce serait regrettable mais ce n’est pas en mon contrôle, si une personne veut lire de travers mes propos elle le fera.
Et je préfère avoir des abonnés qui embrassent la nuance et l’amour de la quête de vérité et de la sagesse plutôt que l’intolérance et les œillères et simplifications idéologiques.
J’essaye au mieux, de faire en sorte que toute ma démarche soit dans la prise de hauteur, dans la nuance.
C’est pour cela que j’essaye de sortir du réductionnisme des idéologies (peu importe leur orientation), que j’étudie des penseurs comme Ken Wilber qui peuvent nous aider à comprendre et dépasser ces problématiques actuelles ou encore que j’étudie avec attention la philosophie antique et le fonctionnement des écoles de cette époque.
Ces mêmes écoles qui m’inspirent des projets pour les années à venir.
Enfin, j’essaye de me rappeler que toutes ces idéologies sont le fruit d’une problématique commune qui est la souffrance d’hommes et de femmes.
La vie n’est pas simple, la souffrance est inévitable, mais il y a des moyens de la réduire, de mieux vivre, d’être plus en paix avec soi-même et avec les autres.
Cela commence par la tolérance, la compassion envers soi-même et envers l’autre, la prise de conscience de nos nombreux points communs avant de pointer nos différences.
Et cela passe par un certain type de dialogue dont je parle ci-dessous.
2) L’importance du dialogue exploratoire pour avancer individuellement et collectivement
Ces dernières semaines, je me rends compte que nombre de mes réflexions personnelles tendent à constater une crise de la “pensée”.
La pensée, qu’elle soit individuelle ou collective ne peut avancer sans dialogue.
Et aujourd’hui nous en sommes arrivés à un point où le dialogue n’est pas toléré car les gens aux idées opposés ne se supportent pas, ne veulent pas s’écouter, ne veulent pas prendre le temps de se comprendre.
Ceci est exacerbé par le fonctionnement de nos réseaux sociaux qui créent des bulles alimentant ces clivages, cette incompréhension et cette intolérance pour autrui, pour les “autres” comme ils disent dans la série Lost.
On le voit très bien en France avec la crise du covid ou encore tout ce qu’il passe autour des élections présidentielles, de la candidature de Zemmour et des réactions de toutes parts.
Il n’y a selon moi que part le dialogue que nous pourrons nous en sortir.
Nous avons de multiples enjeux à traiter à différents niveaux et échelles.
Ce n’est pas grâce à des débats contradictoires comme nous les voyons actuellement avec le théâtre des débats politiques où l’objectif n’est pas de se rapprocher d’une bonne solution commune, d’une vérité, mais de battre son opposant, de convaincre le public que l’on est meilleur que l’autre peu importe la manière pour y parvenir (pour comprendre cela, il suffit de lire L’art d’avoir toujours raison de Schopenhaeur).
Ce n’est pas non plus avec l’intolérance, les œillères pour tout ce qui nous semble “mal”, différent de notre manière de voir le monde, de penser.
Nous avons besoin de vrais dialogues, publics et privés, dans lesquels nous partons de ce qui nous lie, de ce sur quoi nous sommes d’accord puis de progresser en suivant une approche dialectique permettant d’aller ensemble vers une connaissance plus juste (justice), plus vraie (vérité) et plus riche (diversité).
Lisant actuellement un magnifique livre de Pierre Hadot, Qu’est ce que la philosophie antique, j’aspire à rejoindre, ou à construire à terme, un espace en ligne, voir un lieu physique qui s’apparente à l’académie de Platon qui représentait parfaitement cet esprit qui me semble disparaître.
Un lieu où ce qui compte est la formation de l’esprit de ces membres afin de “savoir penser par soi-même” et ou la pluralité des opinions n’est pas vu comme une menace mais comme une richesse dès lors qu’il y a une structure saine pour encadrer le dialogue et un intérêt commun d’enquêter, d’explorer pour l’intérêt général.
3) Prendre conscience de son existence dans l’espace et le temps
Cette année, le voyage et la philosophie m’ont énormément aidé dans ma quête personnelle de sagesse et de savoir.
S’intéresser à la philosophie et voyager c’est nécessairement s’intéresser aussi à l’Histoire.
C’est se rendre compte de l’évolution et de l’impact des idées, de la pensée des grands Hommes sur notre civilisation.
C’est se rendre compte de ce qui nous permet de vivre, de penser, de travailler comme nous le faisons à notre époque.
C’est prendre conscience de nos droits et de nos devoirs et de comment ceux-ci se sont développés à travers les siècles.
Ainsi, je ne peux qu’être plus responsable dans mes actes et essayer d’incarner des valeurs qui font honneur à nos ancêtres comme le courage, la sagesse, la tempérance.
Ainsi j’ai conscience de ne pas être qu’un individu faisant partie d’une petite période historique sans prendre en compte ce qu’il s’est passé avant moi ou ce qu’il se passera après moi.
Cet environnement m’invite à prendre le temps de réfléchir à ce qui m’entoure (et m’inclure dedans), de prendre la mesure de ce qu’est la liberté, de comment la psychologie humaine fonctionne, de constater que l’Histoire à tendance à se répéter tout en avançant, celle-ci étant une spirale infinie.
La philosophie approfondie ma conscience, m’aide à mieux vivre, à être un peu plus sage chaque jour (sans ne jamais parvenir à l’être totalement).
Le voyage lui étend ma conscience, me fait voir notre époque, notre monde et les personnes que je rencontre avec des lunettes différentes.
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Celui qui voudrait être tout ne pourra rien être du tout.
La méthode Schopenhaeur de Irvin Yalom
C’est le fameux syndrome de Peter Pan symbolisant la différence entre l’enfant qui est potentiel à l’adulte qui doit prendre la responsabilité de choisir, de s’engager sous peine de rester toute sa vie un enfant, c’est-à-dire un potentiel non réalisé.
J'appelle « société de provocation » toute société d'abondance et en expansion économique qui se livre à l'exhibitionnisme constant de ses richesses et pousse à la consommation et à la possession par la publicité, les vitrines de luxe, les étalages alléchants, tout en laissant en marge une fraction importante de la population qu'elle provoque à l'assouvissement de ses besoins réels ou artificiellement créés, en même temps qu'elle lui refuse les moyens de satisfaire cet appétit.
Chien Blanc de Romain Gary
Voilà ce que disait le génial Romain Gary à la fin des années 60 de notre société de consommation qui est pour lui une société de provocation.
Exercice : Faire votre bilan 2021, définir vos objectifs et intentions de 2022
Profitez des prochaines semaines, du rythme de fin d’année pour faire cet exercice qui vous permettra d’être plus conscients de ce que vous avez vécu, fait cette année et ce que vous aimeriez vivre et faire l’an prochain.
Voici quelques questions qui pourront vous aider à pratiquer l’exercice.
Sur 2021 :
Quels étaient mes objectifs ? Les ai-je atteints ? Pourquoi ?
Quelles sont les leçons que je retire de cette année ? (en citer entre 5 et 10)
Faire une rétrospective par trimestre en citant les 2-3 événements marquants pour chacun d’eux
Que s’est-il bien passé cette année ? Ce qu’il s’est moins bien passé ? Ce que j’aimerai poursuivre/améliorer l’an prochain ?
Sur 2022 :
Quels sont mes 3 objectifs principaux de 2022 ? Pourquoi ? Qu’est ce qui serait un symbole de “réussite” de ces objectifs ?
Quelle serait ma journée/semaine idéale en 2022 ? Que puis-je faire pour m’en approcher ?
Quelles identités ai-je envie d’incarner ? Qu’est-ce que cela implique dans mon mode de vie ? Des décisions à prendre ?
Qu’ai-je envie de vivre cette année ?
Qu’est ce qui me ferait dire, en décembre prochain, que 2022 fut une bonne année ?
C’est ici que se termine cette édition, la dernière de l’année.
Merci pour votre attention et le soutien que vous m’avez accordé tout au long de l’année.
J’ai été touché par vos messages lors de ma pause de 6 semaines cet été, faisant suite à un gros coup de moins bien, aussi bien mental et physique, que j’avais subi.
Je suis ravi également de voir que vous êtes de plus en plus nombreux à suivre mes réflexions dorénavant plus d’ordre philosophiques et sociétales que business.
Avant d’être entrepreneurs, travailleurs, nous sommes des êtres humains, des hommes et des femmes dont le premier travail - d’une vie - est d’apprendre à mieux vivre, pour soi et pour les autres.
Je compte bien continuer à explorer les sujets du comment mieux vivre, penser et travailler l’an prochain.
Profitez bien de vos proches pendant les fêtes.
Je vous donne rendez-vous le 3 janvier pour la prochaine édition !
JCK from Nancy 🇫🇷