Hello !
J’espère que vous allez bien !
C’est reparti pour une nouvelle fournée d’idées et de réflexions pour essayer ensemble de mieux vivre, mieux penser et mieux travailler à notre époque.
Merci pour vos retours de la semaine dernière, vous semblez être nombreux à avoir apprécié la précédente édition.
Je tiens également à remercier les participants du premier apéro des Philopreneurs, nous avons échangé pendant 1h20 (au lieu des 1h initialement prévu) autour de la question : Qu’est-ce qu’une bonne vie au 21ème siècle ?
Vu que le format a été apprécié aussi bien par les participants que par moi, il y aura d’autres éditions. J’organiserai au moins un second apéro d’ici la fin de l’année.
Au programme cette semaine :
Vidéo : Devenir millionnaire ne vous rendra pas plus serein
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment
2 citations et ressources que je recommande
1 exercice pratique
Allez c’est parti !
Devenir millionnaire ne vous rendra pas plus serein
Nouvelle vidéo sur la chaîne Youtube.
Pendant longtemps j'ai cru que devenir millionnaire avant mes 30 ans était un bon objectif à poursuivre.
Qu'il allait résoudre une bonne partie de mes problèmes, qu'il allait me libérer de mes peurs et de certaines anxiétés.
Puis j'ai compris que c'était une illusion.
Que la quête (et même l'obtention) de cet argent n'allait rien changer.
Dans cette vidéo, je vous explique tout ce processus qui m'a pris près de 10 ans.
Pour cela, je m'appuie sur une conversation récente que j'ai eue avec un entrepreneur de 25 ans ayant ce même objectif et les mêmes peurs/motivations derrière celui-ci.
Le plan de la vidéo :
L'entrepreneur qui veut devenir millionnaire
L'évolution de mon rapport à l'argent
La désillusion du millionnaire
3 principes stoïciens pour être plus serein
Comme pour les précédentes je vous encourage à :
Regarder tranquillement la vidéo
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3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) Ma philosophie du voyage : Le nomade sédentaire ou vagabond digital
Indépendamment de la surprise de certaines personnes lorsqu’elles apprenaient que j’étais en partie en Géorgie cet été, l’autre interrogation qui revient souvent concernant mon “voyage” est la durée pendant laquelle je reste dans les pays/villes où je pose ma petite valise.
À titre d’exemple, je suis resté 3 mois en Géorgie.
La question sous-jacente est : pourquoi ne pas visiter plus de villes, plus de pays, voir plus de choses ?
Comme bien souvent, tout est une question d’intention, de savoir pourquoi ont fait les choses.
J’ai terminé mon premier paragraphe par “où je pose ma petite valise” et cela résume parfaitement la manière dont j’ai envie de vivre cette expérience de nomade.
Je pose ma valise car mon intention n’est pas de visiter, de courir, de me presser est de tout voir en quelques jours.
Mon but est de vivre, d’avoir de l’espace mental pour faire avancer mes idées, mes projets, de rencontrer des nomades, des locaux, de trouver mes petits cafés où je me sens bien pour écrire la journée, de pouvoir faire mes coachings dans de bonnes conditions.
Je cherche l’équilibre entre le dépaysement, la nouveauté que me procure ma destination, les personnes que je rencontre et la dynamique que génère en moi ce voyage couplé à l’ancrage que me procure le rythme que j’ai choisi, qui me permet de sereinement développer ma vision, ma quête personnelle de connaissance de moi-même et mes projets.
Je mets du chaos avec le nomadisme et je le dompte avec mon approche sédentaire de ce même nomadisme.
Je ne suis pas attiré par “le voyage instagram”, je ne cherche pas à visiter un lieu ou un monument pour prendre une photo destinée aux réseaux sociaux.
Mon but n’est pas de faire rêver (ou de rendre envieux) des gens, mon but c’est de vivre, d’apprendre et de transmettre de mon mieux ce que je “comprends” et ne comprends pas de cette vie.
Un ami investisseur m’a expliqué, lors d’une belle soirée dans un restaurant à Tblissi, que mon style de voyage est celui de l’auteur du livre Vagabonding que je n’ai jamais lu mais dont j’ai souvenir que Tim Ferriss faisait souvent l’éloge.
Je suis un vagabond “digital”, un nomade sédentaire.
2) L’art de l’amitié épicurien remis au goût du jour
Le vagabond que je suis devenu finira par rentrer un jour, car il y a quelque chose dont je rêve depuis quelque temps : construire ou rejoindre mon propre petit jardin épicurien entouré de mes amis.
Pour être plus clair, les épicuriens avec leur fondateur Epicure étaient connus pour avoir acheté une maison un peu excentrée au nord d’Athènes pour vivre et philosopher ensemble il y a bien longtemps.
Actuellement, si je devais rentrer vivre en France, je ne saurai pas où poser ma petite valise (hormis à Nancy avec ma famille).
Mon souhait d’ici quelques années d’avoir un lieu dans lequel je pourrai vivre avec des personnes qui me sont proches.
Je rêve d’avoir un endroit en France où je sais que je peux échanger, jouer, vivre des expériences avec des gens importants pour moi tout en gardant la flexibilité financière et logistique de partir à l’étranger quelques mois par an.
J’aime dire que je cherche à revivre l’effet “école primaire” où il était simple de voir ses amis après l’école et qu’il n’était pas nécessaire d’anticiper une semaine à l’avance et remplir un calendly puis de prendre un métro (ou un train) pour rejoindre un ami.
L’amitié est une des choses que je valorise le plus, j’aime le type d’échange et de relations qu’elle permet de développer.
Elle est dans le top 5 de mes valeurs personnelles.
J’ai envie de créer un mode de vie qui me permet de donner plus d’importance à cette valeur dans mon quotidien.
D’envisager une autre manière de vivre qui me correspond pleinement.
Il y a un ensemble de possibles entre la vie communautaire totale et la vie en appartement solitaire sur Paris.
3) Le pharmakon et la technologie
Je suis actuellement un cours de philosophie du regretté Bernard Stiegler qui porte ce nom de pharmakon.
Le pharmakon est un terme grec qui désigne le poison mais aussi le remède.
En suivant ce cours, j’ai compris en quoi l’Homme s’est construit avec et par la technique.
N’étant pas doté de qualité physique lui permettant de tuer ou de se protéger par lui-même, il dut développer des techniques (le silex, le feu, l’écriture etc) afin de s’en sortir.
Et c’est ce manque de qualité et cette spécificité de la technique qui a lui a permis de survivre puis de devenir l’espèce dominante.
Toute technique est un pharmakon, ce qui veut dire que toute technique créé par l’homme est aussi bien un poison qu’un remède.
C’est d’ailleurs ainsi que naquit la philosophie à l’époque de la Grèce antique.
La technique de l’écriture venait d’être inventé quelques siècles auparavant et celle-ci était utilisée par les sophistes (qui étaient des professeurs et conférenciers à Athènes et dans toute la Grèce antique) pour pervertir (selon Socrate puis Platon) l’esprit des jeunes grecs.
L’écriture était devenue un poison et il a donc fallu que les philosophes à partir de Socrate et Platon utilisent cette même technique pour contrebalancer les dérives qu’ils constataient devant leurs yeux.
C’était l’époque des natifs de la lettre.
2500 ans plus tard, nous voici avec internet et le digital, nous avons un accès à une technique (ou technologie) surpuissante et nous sommes la première génération native du digital.
Et nous voyons à nouveau le même schéma se répéter (et c’est normal) avec un usage du digital qui apporte son lot de problèmes, de poisons dans nos vies individuelles et collectives : addiction au téléphone, bulles algorithmiques et idéologiques, fake news etc.
C’est pour cela qu’un auteur comme Cal Newport est très important pour notre époque.
Il n’est pas dans le déni de l’utilité de la technologie. Il ne nous demande pas de tout jeter et d’aller vivre dans les bois. Au contraire, il nous aide à utiliser la technologie pour en faire notre allié, pour augmenter nos capacités plutôt qu’en faire notre ennemi nous trompant et chercher à nous asservir.
Cal Newport fait partie de ceux qui proposent des remèdes, il doit être suivi de bien d’autres auteurs, penseurs, philosophes qui s’attellent à ces problématiques.
Bernard Stiegler a lui aussi œuvré dans cette direction.
Nous savons tous qu’un couteau peut servir à manger ou à tuer quelqu’un. C’est est un pharmakon.
Le savoir est une chose, y prêter attention au quotidien en est une autre.
Dès lors que nous utilisons une technique, une technologie, nous pourrions nous arrêter et nous demander :
Suis-je en train d’utiliser le côté poison ou remède de celui-ci ?
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Pour toutes les écoles philosophiques, la principale cause de souffrance, de désordre, d’inconscience, pour l’homme, ce sont les passions : désirs désordonnés, craintes exagérées. La domination du souci l’empêche de vivre vraiment. La philosophie apparaîtra donc, en premier lieu, comme une thérapeutique des passions
Exercices spirituels et philosophie antique de Pierre Hadot
Pierre Hadot est certainement le philosophe qui m’a donné et me donne envie de m’intéresser beaucoup plus à cette discipline et d’en faire un mode de vie.
Justement parce que c’est lui qui m’a fait comprendre que celle-ci était un mode de vie, une pratique, dont la théorie n’est que la servante.
J’ai choisi cette citation qui fait écho au sujet de ma vidéo sur la quête de la richesse, cet objectif de vouloir devenir millionnaire pour régler ses problèmes d’argents et surtout les peurs qui lui sont liées.
Vouloir devenir riche, pourquoi pas, si l’on voit ça comme un moyen plutôt que comme une fin.
Mais vouloir devenir riche pour soigner ses maux, pour faire disparaître des craintes et nos soucis concernant notre rapport à l’argent est une illusion.
“La domination du souci l’empêche de vivre vraiment”.
Ce n’est pas tous les jours facile, mais je peux vous dire que depuis que je pratique la philosophie, j’arrive plus régulièrement à dominer mes soucis et me rapprocher du “vivre vraiment”.
Il y a deux façons de dominer l'existence, dit Geneviève. L'une est la défensive, celle de Noël Dol. On se barricade et on regarde les choses et les êtres par quelques meurtrières et on s'amuse du spectacle comme on rit de voir danser sans entendre la musique. On vit aux limites de sa petite forteresse personnelle et l'on en veut au monde de vous y enfermer et à soi-même de ne pas oser en sortir. Et il y a ta manière à toi qui est d'aller aux gens, sans réserve, sans prudence, admirer et s'exalter et trouver toujours des êtres nouveaux de qui prendre et à qui donner. Cette manière-là est non seulement plus grave et plus belle que celle de Noël, mais protège mieux. La défense est dans la chaleur et le mouvement.
Le Tour du Malheur (Tome 2) de Joseph Kessel
J’ai fini par finir ce long cycle romanesque de Joseph Kessel comprenant 4 livres (et deux tomes).
Cette longue citation est belle et me parle beaucoup. Elle sépare deux attitudes envers la vie :
l’attitude défensive faites d’observation, de protection, d’ironie, de jugement, de confort, de conformisme
l’attitude offensive faite d’intensité, de risque, de peur, de flamboyance, d’individualité
On a toujours à choisir entre adopté une attitude défensive ou offensive tout au long de notre vie. À toutes les échelles temporelles, pour toutes nos décisions.
Et attention, ce n’est pas forcément être une tête brûlée ou donner toujours la primeur au chaos.
Savoir dire non, assumer ses convictions, vouloir être avec sa famille plutôt que de suivre un ami au bar par exemple c’est aussi savoir faire preuve d’une attitude offensive si elle correspond à la manière dont vous souhaitez vivre.
1 exercice à pratiquer cette semaine
Décorréler sa sérénité de l’atteinte de ses objectifs
C’est l’exercice et les réflexions que je propose en fin de la vidéo de la semaine.
Voir la vidéo pour avoir plus de contexte puis répondre aux questions suivantes.
Quel est votre objectif actuel le plus important ?
Quelle sensation pensez-vous qu’il va vous procurer ?
Que pouvez-vous faire pour ressentir cette sensation ou émotion maintenant ? Dans votre quotidien ?
Je m’arrête ici pour aujourd’hui.
J’espère que cette édition vous donnera quelques idées ou pistes de réflexions comme chaque semaine.
Comme toujours, n’hésitez pas à me faire vos remarques et retours par mail que ce soit sur ma vidéo ou sur les réflexions partagées dans l’édition.
J’aime beaucoup lire vos mails et ainsi pouvoir créer un lien plus direct avec vous.
Passe une excellente semaine et à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺
Merci Jean-Charles pour ce contenu riche et puissant qui me parle beaucoup. Hâte de lire la prochaine newsletter. Je vous souhaite une excellente semaine à Budapest.