Hello !
Bienvenue aux 250 nouveaux abonnés qui nous ont rejoints cette semaine, notamment suite à la vidéo de Shubham Sharma, qui a eu la gentillesse de me citer parmi les newsletters à suivre.
Je profite de ces arrivées nombreuses pour partager la raison d’être de cette newsletter. Cela intéressera aussi les abonnés historiques puisque ma newsletter a évolué depuis la rentrée 2021.
Mon objectif chaque lundi à 16h30 est que vous repartiez avec des idées et des réflexions qui vous aideront à mieux penser, mieux vivre et mieux travailler à notre époque.
Le philopreneur est un terme que j’ai “inventé” est qui désigne une personne qui construit, développe (ou choisi) sa propre philosophie de vie, qui vit de manière intentionnelle en opposition au mode de vie par défaut que l’on endosse - sans questionner - les valeurs de notre époque ou encore celle de notre environnement social.
C’est donc une newsletter plutôt philosophique, mais rédigée par un entrepreneur qui considère que la philosophie est un mode de vie, qu’elle doit être pratique (et que la théorie doit exister pour servir la pratique et non être un îlot isolé) et qu’il est fondamental de rendre accessible, pratique et attrayante la philosophie à notre époque faisant face à de multiples crises : économique, sanitaire, social mais aussi du sens.
J’arrête ici le passage à la troisième personne.
Bienvenue encore une fois ! J’espère que nous pourrons apprendre et développer ensemble nos philosophies de vie individuelles et collectives.
Quelques nouvelles avant de présenter le programme du jour.
Je suis à Budapest depuis une semaine. J’ai passé beaucoup de temps à marcher dans les rues et à rencontrer du monde pendant cette première semaine.
J’aime mettre beaucoup du chaos et sortir de mes routines quand j’arrive dans un nouveau lieu pour ressentir la ville, pour découvrir les quartiers, rencontrer un maximum de mondes, expatriés et locaux.
En passant, allez voir ma dernière vidéo Youtube sur le sujet du chaos si vous ne l’avez pas encore fait.
Étonnamment (ou pas), cette semaine où mes habitudes ont volé en éclats, j’ai été très prolifique et j’ai eu de nombreuses idées pour mes projets en cours et à venir.
Je n’en parle pas de suite car je suis le roi des projets annoncés trop prématurément mais je suis très excité par les idées que je souhaite mettre en forme.
Au programme de cette édition :
Le premier Apéro Philopreneur : Qu’est-ce qu’une bonne vie au 21ème siècle ?
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment
2 citations et ressources que je recommande
1 exercice pratique
Allons-y messieurs, dames !
Apéro Philopreneur #1 : Qu’est-ce qu’une bonne vie au 21ème siècle ?
Il y a une dizaine de jours, j’ai sondé les membres de mon Telegram privé (que vous pouvez rejoindre) sur l’intérêt d’organiser des cafés/apéros Philopreneurs.
Le concept est simple :
Nous partons d’un sujet ou d’une question liée aux thématiques du Philopreneur, à savoir : Construire et développer sa propre philosophie de vie pour mieux penser, vivre et travailler à notre époque.
Nous nous retrouvons sur Zoom en comité restreint (12 participants)
Nous échangeons/philosophons/débattons ensemble librement pendant une heure en partant du sujet du jour (je joue le rôle de l’animateur).
Pour cette première édition qui aura lieu demain (mardi 9 novembre) à 19h30 sur Zoom, le sujet va être : Qu’est-ce qu’une bonne vie au 21ème siècle ?
Vaste sujet qui va ouvrir de nombreuses portes et sous thématiques que nous allons explorer avec ceux qui participeront.
Aucune connaissance philosophique n’est requise pour participer à ces discussions.
C’est gratuit et vous n’avez qu’à vous inscrire et venir avec votre ouverture d’esprit, votre curiosité, votre envie d’écouter, d’échanger et d’évoluer.
Vous pouvez venir avec des questions, des réponses. Vous repartirez avec d’autres questions et de nouvelles réponses.
Pour cette première édition je limite volontairement le nombre de participants à 12.
C’est complètement gratuit, pour participer il suffit de vous inscrire avec le lien ci-dessous.
RDV demain à 19h30 pour ceux qui nous rejoindront.
Premiers arrivés, premiers servis 👇
3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) Pouvons-nous arrêter de consommer et vivre en X2 svp Netflix, Youtube, mes amis ?
J’ai entendu dire que Netflix qui propose de regarder des films, séries ou documentaires en vitesse accélérés depuis quelque temps.
Je pense que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase d’un sentiment que j’ai depuis un moment.
Dans notre échec à définir nos priorités, dans notre faillite à choisir les bons contenus à consommer, dans notre empressement de lire toujours plus de livres (cela m’arrive aussi !), à vouloir juste connaître la fin d’un épisode d’une série “hype” nous avons décidé d’appuyer sur le champignon pour accélérer sur l’autoroute moderne de la consommation pour la consommation.
Les boulimiques du digital.
Frustrés que nous sommes de ne pas pouvoir tout voir, tout entendre, tout vivre, nous pensons qu’accélérer la consommation va nous permettre de … ? Je ne sais même pas à vrai dire.
J’ai moi-même souffert de cette boulimie de contenu et j’ai déjà parlé plusieurs fois de mon souhait de lire moins de livres, mais de mieux les lire afin de prendre le temps de les comprendre, de les digérer afin qu’ils soient utiles dans la construction de ma pensée, dans mon évolution personnelle.
Cela m’arrive encore parfois de vouloir regarder une vidéo sur Youtube en X2.
Mais quand cela m’arrive j’essaye de m’arrêter et de me poser les questions suivantes :
Est-ce que je regarderai cette vidéo en vitesse normale ? Si non, quel est donc l’intérêt de la regarder en accéléré ? Ne puis-je pas faire autre chose ?
Suis-je en train de partir dans un comportement boulimique ? Est-ce un acte automatique ? Ai-je lancé cette vidéo sans réfléchir ?
Pour les contenus éducatifs : Ai-je appliqué, utilisé les connaissances acquises avec les contenus précédents consommés ainsi ?
Certains me diront qu’il est utile, parfois, de consommer un contenu rapidement pour faire une recherche, retrouver quelque chose de précis ou que sais-je encore.
Je ne suis pas contre un usage absolu de cette fonctionnalité.
Ce qui m’embête c’est le comportement automatique, quand le “X2” devient le mode de consommation par défaut.
On finit par être fier de dire qu’on a “lu” 100 livres, “1000” livres comme Ali Abdaal…
Dans notre faillite personnelle et collective d’apprendre à gérer ces flux qui nous rendent anxieux car on pense devoir être “au top” de tellement de choses.
On est anxieux par tout ce flux d’informations et on n’arrange pas notre cas en contribuant à l’accélération du monde.
On en finit par oublier que ce qui a de la valeur c’est la profondeur pas la superficialité, c’est la compréhension pas la mémorisation, c’est la qualité pas la quantité.
Aimerions-nous vivre notre vie en X2 ? Je ne pense pas, c’est pourtant ce que l’on fait avec ce comportement de consommateur qui est juste un exemple de la manière dont on traite la vie donc notre propre vie.
2) Définir ses valeurs cardinales
Dans le stoïcisme, il y a 4 valeurs (appelé vertus plus précisément ou areté en grec), appelées cardinales (sagesse, tempérance, justice, courage), considérés comme les plus importantes pour vivre une vie de bien, une bonne vie nous permettant d’atteindre ce que les philosophes antiques appellent l’Eudaimonia ( difficile de traduire mais cela sous-entend une prospérité, un bonheur diffus, un accomplissement et épanouissement intérieur).
Pour les stoïciens le fait d’incarner, de vivre, de prendre des décisions selon ses valeurs (ou vertus) cardinales “suffit” à vivre une bonne vie, à être épanoui.
On peut débattre sur cette idée de “fin en soi” et ce côté “suffisant” de vivre en accord avec ses valeurs.
Ce que je veux mettre en avant ici c’est l’importance de choisir ses valeurs cardinales - ou du moins d’en avoir - ET de vivre en accord avec elles.
Les deux parties sont importantes : choisir/avoir et incarner.
Si vous dites qu’une valeur est importante pour vous mais que vous ne l’incarnez pas, vous êtes un menteur, envers vous-même, envers autrui.
Le mot valeur est abstrait, considérez qu’une valeur c’est simplement quelque chose que vous valorisez, que vous pensez ou pratiquer souvent dans votre vie.
Elles vous servent consciemment ou inconsciemment à faire des choix au quotidien.
Il ne suffit pas de définir vos valeurs avec un seul mot abstrait comme “liberté”, “courage”, “bienveillance” etc.
Il faut préciser votre définition de la valeur.
La liberté par exemple peut avoir autant de définitions que de personnes qui emploient ce mot.
Enfin, il faut être capable de hiérarchiser vos valeurs (ou du moins avoir votre top 4/5) pour être capable de les invoquer dans vos choix, dans les moments importants de votre vie, pour vous aider à développer le mode de vie qui vous correspond.
Si le terme “valeur” ne vous parle toujours pas, vous pouvez penser en “principes”.
Quoi qu’il en soit, sans valeurs personnelles consciemment choisies, nous ne savons pas vraiment qui nous sommes et nous nous laissons ballotter au gré du vent et des désirs d’autrui (une publicité, un gouvernement, une idéologie etc).
On en reparlera ensemble ne vous inquiétez pas.
Mais essayez déjà de faire l’exercice par vous-même.
3) L’importance des crises dans l’évolution d’une personne (ou d’une société)
Au printemps et au début de l’été j’ai vécu une crise personnelle.
Quelques mois difficiles que j’ai évoqués dans ma toute première vidéo Youtube.
J’en suis sorti avec et grâce au recul que m’a donné la philosophie, le voyage et l’écriture.
Ce voyage aussi bien intérieur qu’extérieur m’a conduit à ce qu’on appelle une conversion philosophique qui veut tout simplement dire une transformation dans sa manière de voir son monde et le monde.
Maintenant que j’ai encore plus de recul sur ce moment, que d’un côté, je ne souhaite pas spécialement revivre, j’ai aussi conscience qu’il est un des moments les plus importants de ma vie.
Il m’a obligé à traiter des problèmes plus profonds et qui dataient de plus loin que cette année.
J’ai la chance d’être déjà au courant du rôle thérapeutique de la philosophie antique et de pouvoir m’y plonger pleinement durant l’été afin de trouver des clés pour me soigner, me transformer et m’élever après cette période compliquée.
Je considère cela important de témoigner ce qu’il m’est arrivé car cela permet de mettre en avant l’importance d’une crise et son côté transformateur quand on arrive à la dépasser.
Et surtout d’aider ceux qui sont en plein dedans en ce moment même ou qui ont traversé quelque chose de similaire.
J’ai réussi à m’en sortir “seul” mais si vous lisez ces lignes et que vous ressentez que vous vivez une crise qu’elle soit psychiatrique, psychique ou existentielle, n’hésitez pas à consulter un thérapeute.
C’est un sujet encore tabou. Personnellement je pense qu’on devrait tous être suivi par un thérapeute correspondant à la phase à laquelle nous sommes dans notre développement.
Ne pas avoir de thérapeute devrait être l’exception pas la norme.
(Je précise aux nouveaux que je ne suis pas thérapeute ! Je suis coach et je considère que plus de personnes ont besoin d’un thérapeute que d’un coach.)
Et si vous n’avez pas encore de thérapeute, ouvrez des livres, écartez-vous des médias, des idéologies, quitter les flux, faites du sport, sorte et marchez tous les jours et voyez vos amis. C’est simple mais je vous assure que cela vous aidera grandement.
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Better to know a few things which are good and necessary than many things which are useless and mediocre.
Citation tirée de Calendar of Wisdom de Leon Tolstoy
J’aime beaucoup cette citation, je l’ai choisie en référence à ma réflexion sur notre tendance à consommer les contenus et la vie en accéléré.
Encore une fois, c’est un aveu de faiblesse, de faillite que de devoir consommer/vivre en accéléré, c’est un correctif en aval.
Préférons à cela un système, un filtre en amont qui permet de mieux choisir ce qui compte pour nous, ce qui nous est utile, ce qui nous donne du sens, nous épanouit etc.
Quels sont les 5 amis avec qui j’ai envie de passer plus de temps plutôt que de le diluer avec des centaines de connaissances ?
Quels sont les 30 livres que j’ai envie de relire toute ma vie ?
Quels sont les créateurs, les newsletters, les blogs que j’ai vraiment envie de suivre ?
Bien sûr il faut continuer à explorer (cf ma vidéo sur l’ordre et le chaos) mais il faut aussi construire ses bases, les approfondir.
L’homme que la maladie tient au lit arrive parfois à trouver qu’à l’ordinaire il est malade de son emploi, de ses affaires ou de sa société, et que par elles il a perdu toute connaissance raisonnée de soi-même : il gagne cette sagesse au loisir où le contraint sa maladie.
Citation tirée de Il faut vivre dangereusement de Fredriech Nieztsche
Cette citation de Nieztsche, qui sait de quoi il parle lui qui a été malade presque toute sa vie, illustre ma réflexion sur l’importance des crises.
À titre personnel et collectif (la philosophie est née pendant une crise à Athène par exemple) la crise est un guide, elle est un symptôme nous permettant de prendre conscience qu’il faut évoluer.
Quand “tout va bien”, aucune raison de prendre du recul, on fonce tête baissée vers nos occupations et puis un jour on se fracasse la tête contre un mur.
Ça fait mal on le sent dans sa chair, c’est un signal.
Et là on a deux choix, écouter ce signal et le soigner en profondeur.
Ou mettre un pansement et continuer à courir jusqu’au prochain mur.
Ce n’est pas pour rien que Socrate disait que seule la vie examinée valait la peine d’être vécue et que les stoïciens considérés comme les premiers psychologues étant des fervents praticiens du journaling.
La vie examinée est celle qui sait tirer profit des crises pour aller dans la bonne direction.
C’est ce que j’espère vous aider (et m’aider) à faire avec mes écrits, mes contenus.
Et c’est ce dont a toujours eu besoin la société, et notre époque ne fait pas exception, au contraire.
1 exercice à pratiquer cette semaine
Définir ses 5 valeurs / principes cardinaux
L’exercice se fait en deux étapes.
Commencez par auditer vos valeurs actuelles
Réfléchissez aux trois meilleurs choix et aux trois pires choix que vous ayez faits de votre vie. Pourquoi avoir fait de tels choix ? Qu’avez-vous appris ? Qu’auriez-vous fait différemment ? (exercice tiré du livre Penser comme un moine)
Lister vos activités, vos décisions de la semaine dernière => Qu’est-ce qu’elles disent sur ce que vous valorisez ?
Puis vos valeurs futures
Quelles sont les valeurs que vous aimeriez incarner ? Pourquoi ?
Que devez-vous faire pour les incarner ? Que devez-vous changer ? Qui devez vous côtoyer ?
Idéalement vous devez arriver à les hiérarchiser pour qu’elles puissent vous aider à prendre des décisions.
Quand il s’agit de valeurs personnelles, Mark Manson est un auteur que je recommande les yeux fermés :
Une vidéo qu’il a faite sur la définition de nos principes (inspiré par Peterson)
Bon courage dans cet exercice qui n’est qu’une première étape.
C’est difficile mais ça en vaut amplement la peine !
Qu’est-ce qu’une vie où l’on ne se connaît pas ? Où l’on ne cherche pas à réfléchir à ce qui compte pour nous ? À essayer de tendre vers qui nous sommes vraiment ?
Allez on arrête ici pour aujourd’hui.
J’ai déjà beaucoup donné, mon clavier commence à devenir rouge.
Si vous avez aimé cette newsletter et que vous voulez aller plus loin et me soutenir.
Allez regarder mes vidéos sur Youtube et abonnez-vous ! :)
Passez une excellente semaine et à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺