Dans la tête de JCK - Numéro #91
Hello !
De retour sur Paris après une belle semaine sur Nancy au cours de laquelle j’ai pu passer du temps en famille et avec mes amis, faire du sport presque tous les jours (volley, basket, running, vélo …), j’en ai aussi profité pour aller marcher dans des endroits calmes, réfléchir et lire.
Désolé pour ceux m’ayant sollicité ces derniers jours, j’ai préféré ne pas répondre pour profiter pleinement de ce moment.
J’en avais bien besoin après un petit coup de mou/fatigue il y a deux semaines. Me voici de nouveau d’attaque pour avancer sur Longue Vue.
Cette semaine je vous partage :
une réflexion sur mon rapport à l’échec (2 ans presque jour pour jour après la “fin” de Fetch)
les nouvelles sur Longue Vue
mes ressources/liens du moment
mes dernières lectures
Si vous avez manqué l’édition précédente : deuxième chance
Vous êtes maintenant plus de 2550 à recevoir Dans la tête de JCK, si vous aimez cette newsletter et que quelqu’un dans votre entourage pourrait lui aussi l’apprécier, vous pouvez lui partager avec le lien ci dessous 🙂
🤔 Mes réflexions de la semaine
Le rapport à l’échec
Il y a bientôt deux ans, jour pour jour, j’écrivais cet article dans lequel j’annonçais publiquement - ce que je pensais être alors - la fin de mon entreprise Fetch, que j’avais créé et développé pendant près de quatre années.
Le hasard fait que j’écris ces lignes exactement dans la même pièce que deux ans plus tôt.
Je me souviens à l’époque que mon intention avec ce témoignage était d’expliquer au plus grand nombre (clients, partenaires, amis, familles, investisseurs, entrepreneurs etc) ce qui nous avait conduit dans cette situation très difficile tout en souhaitant montrer que nous n’avions pas “fait n’importe quoi” pendant les années et - surtout - les mois précédant ce dénouement.
Fetch était une entreprise (très) connue et suivie localement (en Lorraine) de par son activité (livraison de repas de restaurants avec des livreurs assurant une visibilité quotidienne) mais aussi par son histoire (startup avec une forte croissance dans une région peu habituée à ce type de croissance et de trajectoire).
Pour preuve, le lendemain de la publication de cet article, nous faisions - malgré nous - la Une du journal le plus important de la région : L’Est Républicain et j’étais assailli par les journalistes télé et radio de toutes les villes où nous opérions, soit 7 en France.
Du jour au lendemain, avec la publication de mon article et la reprise plus ou moins déformé de mes propos par les médias, je passais d’entrepreneur à succès à entrepreneur ayant échoué au yeux du grand public.
(Il se trouve que juste après la publication mon article, je me suis battu pendant 10 jours pour trouver une porte de sortie à l’entreprise. Puis pendant deux mois supplémentaire pour assurer la reprise/transition. Je l’explique dans cet autre article.)
Cela avait (et a peut être encore) pour effet de me questionner sur la notion d’échec que ce soit dans mon cas personnel ou de manière général.
Est-ce que Fetch est un échec ? Est-ce que j’ai échoué en tant qu’entrepreneur pendant cette période ? Suis-je un bon entrepreneur ? Quelle est ma légitimité ?
La réponse se veut binaire dans les médias et dans la sphère publique. La réponse à cette question avait alors été : “Oui, c’est un échec”.
En privé et de mon côté, l’analyse se veut bien plus nuancée.
Mon analyse personnel de cet “échec”
Personnellement et égoïstement, je considère mon expérience avec Fetch comme un échec financier mais comme une réussite sur le plan global.
Je ne me suis pas payé pendant les deux premières années, j’ai ensuite pris un salaire minimum de 1300€ net par mois pendant le reste de l’aventure (ce que je considère aujourd’hui comme une erreur - je conseil aux fondateurs de se payer décemment à partir du moment où ils le peuvent) et nous avons loupé de très peu un deal intéressant financièrement, pour les actionnaires, mes associés et moi-même, quelques semaines avant l’écriture du fameux article.
J’ai fini l’aventure avec à peine plus d’argent sur mon compte bancaire qu’à ses débuts.
Sur les autres aspects (compétences, développement pro et perso, réseau, valeur réelle et perçue etc) Fetch est la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie - en dépit du résultat final.
J’ai créé ma propre école du business et de la vie avec cette entreprise. J’ai du apprendre l’ensemble de ce que j’ai eu à faire de 2015 à 2018 le faisant pour la première fois.
Je n’ai pas forcément envie de rentrer dans le détail ici parce que 1) ce serait très très long 2) c’est très difficile de retranscrire ce genre d’expérience hors du commun par écrit 3) de ce fait, tous les témoignages de ce style se ressemble.
Ce que je peux dire, c’est que j’ai considéré et je considère toujours mon expérience avec Fetch comme un succès malgré l’échec financier.
J’ai l’impression d’avoir vécu un boost d’expériences de vie pro et perso, comme si j’avais vécu 12-15 années et à peine 4.
Cela m’a permis indirectement de construire un style de vie qui me convient parfaitement depuis mon arrivée sur Paris et j’ai la chance de pouvoir utiliser toutes les compétences que j’ai appris (hard et soft skills) dans ma vie quotidienne, professionnelle et également en faire bénéficier aux entrepreneurs, amis et connaissances avec qui j’échange.
L’échec dans la société
Ce que je déplore dans notre société, c’est l’aspect binaire du jugement de ce qui est une réussite ou un échec. Le juge de paix ? Le critère unique ? Ultime ? Le résultat final.
Je comprends bien les raisons de ce raccourci. Il est plus simple, plus rapide de procéder ainsi.
Le souci avec ce procédé c’est qu’il entrave, annihile ou limite la prise d’initiative chez les individus. Il fait le jeu et l’affaire du statut quo.
Pour reprendre mon cas personnel, comme j’ai dit plus haut, je ne ressens pas mon expérience avec Fetch comme un échec, au contraire.
Cependant, ce sont parfois les autres qui me le font ressentir ainsi. Par autres, j’entends : certaines personnes non familières avec le monde de l’entrepreneuriat et du business, quelques connaissances, mes “haters” (coucou) et autres personnes mal intentionnées.
Ces personnes (au final pas si nombreuses et que je ne côtoie pas ou très peu) ont tendance à questionner ma légitimité en tant qu'entrepreneur, en tant que conseiller de startups, en tant que créateur de contenu via cette newsletter, mes podcasts etc.
Si les circonstances - hors de notre contrôle - avaient été favorables et que nous avions conclu notre première opportunité de rachat puis annoncer “Fetch s’est fait racheter X millions”, l’opinion publique aurait été différente.
Ma conclusion sur l’échec
Cela démontre une énième fois qu’il ne faut pas rattacher son bonheur, son estime de soi à un résultat mais à un processus.
Le résultat final dépend de beaucoup trop de paramètres extérieurs hors de notre contrôle.
Il faut se focaliser sur ce que nous pouvons maîtriser : le chemin, le processus, nos actions et nos réactions.
Cette leçon des philosophes stoïciens m’avait beaucoup aidé à prendre du recul dans les moments difficiles que j’ai pu vivre en 2018.
Je ne peux qu’encourager les entrepreneurs et aspirants entrepreneurs à tenter ou retenter leur chance.
D’ailleurs par entrepreneurs, j’entends : toute personne qui souhaite lancer un projet, que celui ci soit entrepreneurial, artistique, littéraire, social, associatif etc.
Soyez le propre juge de vos succès et de vos échecs et n’oubliez jamais cette célèbre citation de Nelson Mandela “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”.
👀 Les nouvelles de Longue Vue
Newsletter et deuxième analyse/recommandation de livre
Nous avons publié, mercredi dernier, la deuxième édition de la newsletter de Longue Vue à nos 1150 abonnés.
Après, Autoportrait d’un faussaire rédigé par Valentin, j’ai publié mon analyse sur L’art subtil de s’en foutre de Mark Manson.
Vous pouvez lire (et vous inscrire à la newsletter pour recevoir les suivantes) via le lien ci dessous.
Travail sur l’identité visuelle et la charte graphique
Notre premier produit étant une box, nous souhaitons construire une identité forte identité/marque sur ce projet. Il en va de même pour notre futur site internet.
Nous travaillons actuellement à l’élaboration de ces éléments qui vont constituer les fondations de notre marque. Ce chantier est une de nos priorités actuelles, nous avons en avons notamment besoin pour notre chantier de l’été que je présente ci-dessous.
La préparation d’une campagne de crowdfunding
Pour faire un beau lancement de la Box/Club Longue Vue, nous allons faire un crowdfunding à la rentrée de Septembre.
Nous avons tout l’été pour préparer cette campagne qui devra nous permettre de valider et - nous espérons - de démarrer sur les chapeaux de roues ce projet.
🎁 Les ressources/liens de la semaine
(Article) Read to Lead: How to Digest Books Above Your “Level” - Ryan Holiday
Cet article écrit par Ryan Holiday a pour objectif par nous convaincre (et de nous expliquer pourquoi) de lire des livres difficiles, qui nous sortent de notre zone de confort.
Il nous donne des conseils, une méthode pour s’attaquer à ces livres qui nous font grandir en tant que personne, en tant que leader :
connaitre le but, la thèse du livre avant de démarrer la lecture
lire les analyses publiées par les lecteurs en amont
faire des recherches en parallèle de la lecture
prendre des notes pendant la lecture
relire brièvement ses notes après la lecture puis les étudier quelques semaines après
(Article) 50 lessons learned from writing 50 newsletters - Anne-Laure Le Cunff
La blogueuse Anne-Laure Le Cunff vient de publier sa 50ème newsletter est en profite pour partager les leçons qu’elle retire de ces 50 semaines semaines consécutives à écrire et publier une newsletter.
Ecrire une newsletter hebdomadaire est sans doute une des meilleurs décisions que j’ai prise ces dernières années. J’encourage quiconque veut structurer ses idées et pensées et développer une audience à en lancer une.
Anne-Laure a écrit l’article que j’aurai aimé lire à mes début et celui que j’aurai aimé écrire pour transmettre ce que j’ai appris.
D’ailleurs, ça me fait penser que je me rapproche de la 100ème édition, ce sera l’occasion d’organiser quelque chose !
(Serie documentaire) Wild Wild Country - Netflix
J’avais vu cette série en 2018, quelques mois après sa diffusion. Je suis actuellement en train de la revoir. Je la trouve fascinante. Elle révèle beaucoup de choses sur la nature humaine.
On y suit l’installation et le développement - dans les années 80 dans l’Oregon - d’une secte créé et menée par Bhagwan Shree Rajneesh dit “Osho” bien connu pour ses ouvrages spirituels et de développement personnel.
La série est principalement composé d’images d’archives (ce qui la rend géniale) et d’interviews d’anciens membres de la secte tous conscient d’avoir vécu une expérience unique malgré toutes les problématiques et histoires que cette secte a pu générer.
📚 Mes lectures du moment
Eldorado de Laurent Gaudé (230 pages)
Mon deuxième roman de l’auteur après Le Soleil des Scorta lu en début d’année (et que j’avais adoré).
Le roman est composé d’un double récit.
D’un côté nous suivons le questionnement personnel et la transformation progressive d’un commandant de frégate qui “défend” les côtes italiennes de l’arrivée de bateaux comprenant des migrants africains essayant de pénétrer sur le sol européen.
De l’autre, on suit l’histoire de deux frères Libyens qui veulent quitter leurs pays et rejoindre l’Europe.
Le livre traite donc des thèmes “du départ”, du changement intérieur et extérieur, de l’espoir d’une autre vie que celle qui nous est proposé.
C’est également l’occasion de prendre conscience de ce que vive les migrants : de la vie qu’ils peuvent avoir dans leurs pays d’origines aux conditions sociales et financières qu’ils trouvent une fois arrivée en Europe en passant par la dangerosité du parcours qu’ils doivent prendre pour atteindre puis franchir les “frontières” européennes.
Je retiens le passage où les deux frères se rendent compte qu’ils prennent cette initiative non pas pour eux, ni pour leurs enfants mais pour leurs petits-enfants.
Ce n’est que la troisième génération qui bénéficiera pleinement de la prise de risque démentielle que prenne ces deux frères. C’est le temps qu’ils jugent nécessaire pour être pleinement intégré et accepté par les occidentaux.
Sentiment qui doit être partagé par les centaines de milliers de migrants qui font ce choix chaque année.
Ma note : 8/10
Plaidoyer pour les intellectuels de Jean-Paul Sartre (140 pages)
Ce livre est une reconstitution de trois conférences que Sartre donna au Japon en 1966.
Il y a aborde trois questions :
Qu’est qu’un intellectuel ?
Quelle est sa fonction ?
L’écrivain est-il un intellectuel ?
Cette lecture fait beaucoup réfléchir ce weekend et m’a permis d’avoir des prises de consciences sur ce qu’est un intellectuel (et ce qui ne l’est pas).
Il me permet de prendre plus de recul sur certains “intellectuels” occupant l’espace médiatique et sur leurs prises de positions/discours.
C’est un livre que je considère “difficile” (pour moi), il me fait sortir de ma zone de confort pour reprendre l’idée exposée par Ryan Holiday dans l’article partagé plus haut.
Je ne vais pas m’étendre plus dessus, souhaitant d’abord l’étudier dans les semaines à venir avant d’articuler ce que j’en retiens. Mais je vous le conseille sans hésitation si le sujet vous intéresse.
Ma note : 8/10
C'est tout pour aujourd'hui !
Vous pouvez réagir à cette édition et me solliciter via les commentaires ou en répondant directement à ce mail.
Profitez de cette semaine et à lundi prochain pour la prochaine édition ! :)
JCK
Si vous aimez cette newsletter et que quelqu’un dans votre entourage pourrait lui aussi l’apprécier, vous pouvez lui partager cet email avec le lien ci dessous. 👇
Si au contraire, vous venez de découvrir cette newsletter et que le contenu vous intéresse. 👇