Dans la tête de JCK - Numéro #82
Lost in Translation : bilan du confinement, état d'esprit et perspectives
Hello ! J’espère que vous allez bien.
Nous voila déconfinés. Lisez-vous cette newsletter à l’air libre (pas sur vu le temps …), à votre bureau ou confiné au sec chez vous ?
De mon côté, j’ai décidé d’observer ce qu’il va se passer pendant quelques jours avant de retourner sur Paris en fin de semaine.
Aujourd’hui je vous partage :
mon bilan personnel après ces deux mois de confinement
mon état d’esprit actuel et mon plan pour la suite de l’année
un petit sondage pour les entrepreneurs, aspirants entrepreneurs et dirigeants d’entreprises
le nouvel épisode de Dans la tête d’un VC (et les autres podcasts)
mes dernières lectures
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🤔 Mes réflexions de la semaine : Lost in translation
Comme sur cette photo avec les personnages incarnés par Scarlett Johansson et Bill Murray dans le film Lost in translation de Sofia Coppola, il va falloir que nous respections la distanciation sociale.
Cette distance sociale obligatoire n’est heureusement que d’ordre physique. Nous avons vu pu éprouver pendant cette période de confinement, à quel point nous sommes et restons des êtres sociaux.
Au delà de la distanciation sociale, j’ai choisi ce titre et cette image qui évoque l’état d’esprit dans lequel je peux être en ce moment.
Dans le film, ces deux personnages se sentent perdus, seuls dans un pays qu’ils ne comprennent pas, le Japon, et qui se retrouvent malgré eux coincés physiquement dans un hôtel, ce qui leurs laissent le temps de réfléchir à leurs vies, de se poser des questions, d’affronter leurs peurs et leurs doutes.
J’ai le sentiment d’avoir vécu - et que cela va continuer - la même chose avec cette crise sanitaire.
Aujourd’hui, je souhaitais donc partager dans quel état d’esprit je suis à l’heure du déconfinement (mot qui n’existe pas selon mon correcteur) et comment j’envisage la suite à titre personnel.
Je vais abstenir de faire une analyse “macro”, car comme l’explique très bien Mark Manson dans cet article, c’est que la seule chose qu’on sait sur cette pandémie c’est qu’on n’en sait (presque) rien et je commence à être fatigué des multiples spéculations que je peux entendre (et auxquelles je peux prendre part) depuis des semaines.
Je pense que je ne serai pas le seul à être dans cet état d’esprit, n’hésitez pas à me partager le vôtre ainsi que vous réflexions en commentaire sur substack ou par mail.
Bilan des deux derniers mois
C’était une situation inédite pour chacun d’entre nous. Me concernant, ce que je retiens en premier lieu de cette période ce sont les montagnes russes émotionnelles avec des variations récurrentes de hauts et de bas malgré un environnement relativement calme et privilégié.
Les routines et en particulier la course m’ont beaucoup aidés dans ces périodes, elles m’ont permises d’avoir des “garanties”, des points de repères dans mon quotidien.
Malgré un travail sur moi et des lectures sur l’oisiveté, j’ai eu à plusieurs reprises du mal à accepter le fait d’être moins productif certaines journées ou semaines. Il est plus difficile de remplir une journée d’actions ou tâches productives lorsque vous n’avez pas de temps de transports, de déjeuners et autres rendez-vous. Mais est-ce si grave ?
J’ai profité de cette période pour me concentrer notamment sur le développement de cette newsletter (et déménager sur Substack), lire une quinzaine de livres, travailler mon écriture, enregistrer des podcasts, écrire quelques articles, faire des recherches, créer mon deuxième cerveau sur Notion.
J’en ai aussi profité pour voir les séries Westworld (saison 1 magique) et l’incroyable The Wire (j’en suis à la saison 4) et j’ai retrouvé le plaisir provoqué par les jeux vidéos avec quelques courses endiablées sur le jeu Formula one 2019.
Enfin, j’ai essayé de prendre du recul, du temps pour réfléchir à ce que je souhaite faire dans ma vie pro et perso.
Etat d’esprit actuel et plan pour la suite
Depuis une semaine, la perspective du déconfinement m’a rappelé à certaines réalités et questionnements. Le contexte actuel est comme un brouillard matinal qui rend difficile la projection à moyen terme (horizon 6-24 mois).
La fin du confinement ne change pas grand chose, il reste encore beaucoup d’interrogations concernant le futur de notre économie réelle.
Sur le plan personnel, une des grandes questions du moment concerne l’intérêt de retourner vivre à Paris dans les prochains mois. J’ai pas mal d’amis qui ont déjà pris la décision de quitter Paris qui perd en attractivité dès lors que les activités sociales et culturelles sont proscrites. Pour le moment, je compte tout de même y retourner et voir ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines. Il y a fort à parier que cette crise va entraîner un changement dans l’effet centralisateur que pouvez avoir la capitale dans certaines industries dont la tech et les startups.
Sur le plan professionnel, n’étant pas plus devin qu’un autre, j’ai envie de me concentrer uniquement sur ce que je contrôle.
Plus de focus. J’ai tendance à trop me disperser ces derniers mois. Ma curiosité et mes multiples centres d’intérêts peuvent être un handicap dans certaines situations. Mon objectif va être de réduire mes activités à l’essentiel (merci à Onur Karapinar pour le rappel).
Plus d’actions. Ce point est directement relié au premier. La curiosité disperse l’attention et réduit l’intensité des actions. J’avais déjà eu ces réflexions il y a quelques mois mais je me dois de me rappeler à l’ordre.
Plus d’intuitions. Ayant beaucoup lu, beaucoup échanger, beaucoup (trop) réfléchi. Il est temps de faire confiance à cette “intuition” - qui est en fait un croisement d’une multitude de données - est de lâcher les chevaux.
Focus, action, intuition, d’accord mais dans quel but ?
A priori, remonter un projet, une entreprise. Si je suis honnête avec moi-même, je dois encore avoir quelques séquelles de l’expérience intense que j’ai pu vivre avec Fetch (qui fut aussi belle que difficile notamment sur la fin), qui s’est pourtant conclue il y a bientôt 2 ans.
Je me suis posé et me pose encore pas mal de questions sur mon envie d’entreprendre, de gérer une équipe et de retourner dans l’arène. J’ai perdu la naïveté entrepreneuriale que je pouvais avoir à 23 ans, il est techniquement plus simple d’entreprendre avec mon expérience acquise, mais paradoxalement il m’est plus difficile de lancer un nouveau projet ayant connaissance du challenge mental et physique qu’incombe cette activité.
Encore une fois, je dois me poser trop de questions. Focus, action, intuition.
La période d’incertitude que nous vivons exacerbe certaines problématiques et en créé de nouvelles. C’est donc une période propice à l’entrepreneuriat et aux entrepreneurs.
J’ai évoqué le sujet de “comment entreprendre en période de crise” il y a quelques semaines. Je vais donc privilégier la création d’un projet qui saura rapidement générer du chiffre d’affaires et surtout de la rentabilité.
De manière concrète :
focus : choisir une industrie, une problématique qui m’intéresse et m’y immerger intellectuellement et physiquement.
action : lancer en quelques jours/semaines un MVP répondant à la problématique puis itérer jusqu’à trouver une solution y répondant.
intuition : regarder devant soi, croire en son intuition et ses capacités.
Et vous ? Quel est votre état d’esprit actuel ? Votre plan pour les prochains mois ?
Voila pour mon bilan et mes perspectives à venir. Je souhaite aussi continuer à développer cette newsletter et relancer mon activité de coach/advisor d’entrepreneurs dans les semaines à venir.
D’ailleurs plutôt que de jouer aux devinettes, j’ai concocté un petit sondage pour comprendre les besoins que vous pourriez avoir, que vous soyez : dirigeant d’entreprise, fondateur de startup, C-level ou encore aspirant entrepreneur.
Celui-ci va me permettre de redéfinir mon offre et de prendre en compte le contexte économique actuel.
Historiquement, je faisais du coaching individuel mais je pourrais très bien imaginer une nouvelle formule mêlant suivi individuel et collectif couplée avec une petite communauté d’entrepreneurs qui échangent au quotidien. A voir selon vos réponses/besoins ! :)
🎙️Les podcasts de la semaine
Dans la tête d’un VC #24 avec David Bitton (Serena Capital)
David Bitton est Operating Partner chez Serena Capital, un fonds de series A ayant la particularité de disposer d'une équipe dédiée à l'accompagnement de ses startups : les operatings partners dont David fait donc parti depuis le début de l'année.
Avant cela, David a entrepris pendant plus de 20 années au cours desquelles il a été le CEO et cofondateur d'Oreka puis de Wengo (maintenant Mybestpro) qu'il a vendu à Vivendi.
J’ai beaucoup aimé ma discussion avec David, un véritable entrepreneur. Je ne connaissais pas du tout ce job d’Operating Partner. Le contexte actuel rend leur rôle plus important que jamais et c’était donc le moment idéal pour faire un épisode avec un membre de cette équipe spéciale de chez Serena Capital.
🎯 Les focus de l’épisode :
le rôle d'un Operating Partner dans un fonds
l'aide apportée aux startups pendant la crise
ses 25 années d'expériences entrepreneuriales
🎙️Les autres podcasts
#12 Guillaume Moubeche CEO Lemlist - Dans la tête d’un CEO
Sur la gestion de plusieurs business SaaS et faire 1M€ d'ARR en moins de 2 ans sans lever de fonds
Le premier épisode de Dans la tête d’un PM. Profitez-en pour vous abonner à la newsletter du podcast pour recevoir le deuxième épisode qui sera publié ce mercredi.
📚 Mes lectures du moment
Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald (220 pages)
Deuxième lecture de ce petit bijou de la littérature américaine, qui aura déjà bientôt 100 ans (en 2025).
Gatsby, incarné au cinéma à deux reprises, par Robert Redford puis par Leonardo Di Caprio, est un personnage aussi riche qu’énigmatique. On ne sait pas exactement ce qu’il fait dans la vie ? Comment a t’il fait fortune ? A t-il oui ou non pris part à la “Grande Guerre” ? En tout, il organise de sacrées soirées dans son domaine à quelques kilomètres de New York.
Le narrateur, Nick Carraway va être le témoin d’un triangle amoureux dont Gatsby sera l’un des protagonistes.
Comme toujours avec Fitzgerald, il dépeint la vie, les maux et autres petites histoires de la bourgeoisie américaine des années 20.
Ce n’est pas cela qui m’intéresse avec Fitzgerald, s’il n y avait que ça, je n’aimerais pas ses livres. Ce qui rend la lecture de ses livres intéressante et intemporelle, c’est la justesse avec laquelle il donne vie à ses personnages, les questionnements qu’ils peuvent avoir, leurs réactions, leurs peurs et leurs espoirs.
Il arrive à rendre touchant des personnages qui pourraient m’être insupportable (notamment dans Tendre est la nuit).
On comprend pourquoi il dispose d’une telle sensibilité lorsqu’on lit son essai The crack up ou bien qu’on s’intéresse à son histoire avec sa femme Zelda.
C’est magnifiquement écrit et c’est typiquement le livre à lire et relire pour tout passionné de littérature et d’écriture.
Ma note : 8/10
Fondation : Tome 1 d’Isaac Asimov (255 pages)
Mon premier livre d’Asimov, lu suite aux conseils de Killian Talin et d’Alexandre Dana.
Un véritable grand écart après la lecture de Gatsby. Je lis rarement de la science-fiction, j’avais donc un peu peur de ne pas réussir à bien rentrer dans ce roman, qui est en fait un recueil de 5 nouvelles formant à elles toutes le premier volet du Cycle de Fondation.
Ce ne fut pas le cas, la lecture est facile et très agréable. Il suffit de faire attention à bien saisir qui sont les nouveaux personnages au début de chaque nouvelle.
Voici le pitch de l’histoire :
22 000 ans environ dans le futur, soit 13 à 15 millénaires après la perte de la Terre dont les Hommes ont oublié l’emplacement depuis qu'elle est devenue inhabitable, un Empire galactique s’est formé qui englobe toute la Voie lactée et regroupe 25 millions de mondes habités. Sa capitale, Trantor, est une planète entièrement recouverte de dômes en métal, la plus proche du centre de la galaxie ; seul le palais impérial est à l'air libre.
Au cours du 13e millénaire de l’ère impériale, un homme, Hari Seldon, prédit au moyen d’une science statistique dont il est le concepteur — la psychohistoire — la chute de cet empire, suivie de 30 000 ans de barbarie qui précéderont la naissance d'un autre Empire. Pour réduire cette période de barbarie à 1 000 ans, il suggère la création d’une Fondation dont le rôle sera de rassembler le savoir de toute l'humanité dans une Encyclopédie.
L’Empire l'autorise à la créer sur une petite planète à l’extrémité de la Galaxie, Terminus.
A travers cette histoire de SF, Asimov arrive à décortiquer et anticiper les dérives de notre société contemporaine en décrivant un monde (l’empire galactique dans l’histoire) sur le déclin pour ne pas dire en plein effondrement.
Les thèmes abordés dans ce premier tome sont : l’importance de la transmission de la connaissance et des savoirs, les luttes de pouvoirs politiques et diplomatiques au détriment du bien commun, les dérives du commerce, la difficulté pour l’homme de se projeter et de s’impliquer pour une cause allant au delà de l’échelle de sa propre vie.
Une lecture très utile en cette période.
Ma note : 8/10
C'est tout pour aujourd'hui !
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Prenez soin de vous et à vendredi,
JCK
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