4 stratégies pour bâtir sa citadelle intérieure (+ une surprise)
Dans la tête d'un Philopreneur #194
Chaque lundi à 16h30, je vous propose une réflexion sous la forme d’article et des conseils pratiques pour vous aider à vous extraire de la vie par défaut et mener une vie plus intentionnelle au XXIe siècle.
J’en profite pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux abonnés. Vous pouvez consulter toutes les anciennes éditions ici.
Bonjour à tous,
Dans l’édition du jour, nous allons voir ensemble comment bâtir une citadelle intérieure nous offrant sérénité, clarté mentale et capacité de concentration.
Celle-ci étant la deuxième partie consacrée au principe “Bâtir sa citadelle intérieure”
Mais avant cela, j’ai le plaisir de vous partager le premier épisode de mon nouveau podcast : Les Philopreneurs.
Les Philopreneurs : Le podcast
Après deux bonnes années d’absence, je suis de retour dans le podcast game !
Si vous êtes lecteur régulier de la newsletter vous le savez déjà.
Un philopreneur c’est quelqu’un qui cherche à s’extraire d’une vie par défaut et à mener une vie intentionnelle.
Chaque lundi je vais vous proposer une conversation avec un invité qui va nous aider à mener ce genre de vie, que ce soit à l’échelle individuelle ou sociétale.
Ces invités viennent d’horizons divers : auteurs, philosophes, sportifs, coach, entrepreneurs, politiques etc.
Vous allez repartir après chaque épisode avec un ensemble d’idée et d’outils pour vous aider à mener une vie avec plus de sens, de liberté et de sérénité.
Si vous aimez la newsletter (et que vous aimiez mes podcasts passés) vous allez adorer ce nouveau format.
J’y ajouterai également des formats solos d’ici la fin de l’année.
Laissez-moi vous présenter le premier invité du podcast.
#1 Baptiste Piocelle : Faire de l’écriture son métier et une thérapie
L’épisode est en ligne 🎙
👉 Épisode disponible sur Apple Podcast, Spotify et sur votre application de podcast favorite.
Présentation de l’épisode
Avez-vous déjà pensé à votre définition de la liberté ?
À vivre en fonction de celle-ci ?
À faire de l'écriture à la fois un métier et un outil de découverte de soi ?
C'est ce qu'à fait Baptiste Piocelle, mon invité pour ce premier épisode du podcast Les Philopreneurs.
Baptiste est solopreneur et créateur de contenu.
Il est notamment très actif sur Linkedin où il publie plus de 1 000 posts par an.
Il a fait de l'écriture et du contenu son métier en devenant plume pour dirigeants d'entreprises.
Au-delà de ses activités, Baptiste est un jeune homme qui s'est déjà beaucoup questionné sur la vie qu'il souhaitait mener.
Et, il fait de son mieux pour agir en accord avec le fruit de ses réflexions.
Dans cet épisode vous trouverez :
Comment Baptiste construit sa vie autour de sa définition de la liberté
Pourquoi (et comment) Baptiste veut devenir la meilleure version de soi-même
Comment il publie 1000+ post par an sur Linkedin (ainsi que sur 4 autres plateformes)
Comment il utilise l'écriture comme thérapie et outil de développement personnel
Pourquoi Baptiste refuse "la vie normale"
Mais aussi :
Sa découverte récente des écrits de Marc Aurèle et du stoïcisme
Pourquoi il aime avoir un cadre solide dans sa vie et mettre du chaos à l’intérieur
Pourquoi nous n'avons pas entrepris de la même manière à cause de nos différences d'âges (23 ans pour Baptiste, 31 ans me concernant)
Comment trouver des pairs et des mentors avec la création de contenu
Qu'est-ce que la philosophie entrepreneuriale
Place maintenant au programme du jour :
Entrer en résistance et construire sa citadelle intérieure
Ne pas succomber totalement au Zeitgest
Se désintoxiquer du supermarché mondial de la dopamine
(Re)configurer son environnement digital et physique
Construire son propre Walden
Plan d’actions et conclusion du principe “Batir sa citadelle intérieure”
C’est parti !
Entrer en résistance et construire sa citadelle intérieure
Ne pas succomber totalement au Zeitgest
Depuis plusieurs siècles, l’Occident à tendance à considérer que le progrès est toujours une bonne chose.
On imagine que l’on doit l’épouser aveuglément.
Après tout, le progrès est synonyme “d’amélioration” n’est ce pas ?
Et ne sommes-nous pas le point culminant de ce que notre civilisation a su produire à date ?
Nous avons aussi tendance à surestimer notre époque et mésestimer les anciens (leur intelligence, leurs connaissances leur sagesse etc.).
Ces croyances font que la majorité d’entre nous plongent par défaut dans ce que l’on appelle : le zeitgest.
Terme allemand que l’on peut traduire par “esprit du temps”.
Or, je pense que cette confiance totale dans le zeitgest est une erreur, autant à l’échelle individuelle que collective.
Concentrons-nous sur l’individu puisque c’est lui qui nous intéresse dans notre exploration de la vie intentionnelle et philopreneuriale.
Prenez Sylvain Tesson, l’écrivain voyageur français.
Il représente parfaitement l’homme “anti-moderne” sous certains aspects.
L’écrivain cultive une vie et une pensée allant à contre-courant de ce que nous voyons autour de nous au quotidien.
Il n’utilise pas les réseaux sociaux. Il écrit dans des petits carnets. Il passe sa vie à voyager en limitant l’usage de la technologie.
Il essaye de vivre dans les interstices du temps et des valeurs de son époque.
Sa marche à travers la France ayant donné le livre Sur les chemins noirs l’illustre bien. L’objectif était d’aller explorer les sentiers non banalisés de notre pays.
Il a également imité l’expérience de Thoreau en allant vivre 6 mois seul dans une cabane en Sibérie, sur les bords du lac Bakail.
Pour autant, Sylvain Tesson vit à Paris, il ne refuse pas la modernité à 100%.
Il sait qu’elle peut lui être utile à partir du moment où il se sent capable de ne pas être muselé par celle-ci.
Il faut faire de la modernité sa servante. Il faut pouvoir s’en extraire à souhait et y revenir quand nous le désirons.
Si nous poussons encore plus loin : ce n’est pas vous qui devez désirer la modernité, c’est elle qui doit vous supplier de revenir vers elle.
Je vous propose de penser le zeigest comme l’ordre et le chaos.
Ayez toujours un pied dans l’esprit du temps et un pied en dehors.
Questionnez les valeurs, le progrès, les mœurs, les idéologies, les modes de vies de votre temps.
Comme disait Bruce Lee
Absorbez ce qui est utile, rejetez ce qui ne l'est pas, et ajoutez ce qui vous est propre.
Un problème avec lequel je me bats régulièrement est la gestion des réseaux sociaux et mon rapport à ceux-ci.
En tant que créateur de contenu j’en ai un double usage : consommateur et producteur. J’essaye au maximum de privilégier la face “producteur”.
Néanmoins, j’ai constaté que ce n’était pas suffisant pour être pleinement aligné avec qui je suis, ma mission personnelle et ce qui me rend heureux au quotidien.
En effet, pour être pleinement aligné, j’ai besoin de profondeur et de temps long.
J’essaye donc dorénavant de créer d’abord du contenu “hors réseaux sociaux”, comme de longs essais avec cette newsletter ainsi que mon livre.
Puis j’utilise, dans un second temps, les réseaux sociaux pour diffuser mes idées en essayant de respecter les codes des différentes plateformes.
Ainsi, je fais preuve d’un double respect :
Celui vis-à-vis de moi-même en réussissant à m’extraire des réseaux pour produire des contenus qui me stimulent et donnent du sens à mon quotidien. Ce qui me permet de ne pas me sentir prisonnier des réseaux et de l’esprit du temps qui telle des sirènes nous incitent à les consommer du levé au coucher.
Mais je respecte aussi la plateforme lorsque je l’utilise car je sais que celle-ci peut m’être utile pour diffuser mes idées à condition que je comprenne comment l’exploiter, sans la snober ou la prendre “de haut”.
Un pied hors de l’esprit du temps, un pied dans l’esprit du temps.
L’un permet de faciliter l’autre.
Si je n’avais pas ce mode “anti-moderne” je serai incapable de profiter de mon temps où je fais de la modernité mon amante.
Et inversement.
Savoir être adapté à son époque et aussi important que de savoir s’en détacher.
Mais pour être en mesure de faire cet exercice d’équilibriste, il faut être capable de mettre de l’ordre dans sa vie.
Nous avons besoin de reprendre le contrôle sur notre consommation, notre attention et notre concentration. Nous allons voir maintenant comment y parvenir
Plan d’action
Réflexions :
Quelle est l’influence du Zeitgest dans votre vie actuelle ?
Comment pourriez-vous réduire l’influence négative de celui-ci ?
Comment l’utiliser de manière intelligente ?
Quelle part d’anti-modernité pourriez-vous cultiver encore plus ? Quel aspect marginal de votre personnalité réfrénez-vous ?
La désintoxication du supermarché de dopamine
J’ai évoqué dans la première partie consacrée à ce principe, la trajectoire fulgurante du youtubeur Hamza.
Son constat est simple, nous sommes tous des addicts incapables de réguler notre consommation de dopamine.
Mais qu’est-ce que la dopamine ? À quoi sert-elle ?
La dopamine est un neurotransmetteur, une molécule biochimique qui permet la communication au sein du système nerveux, et l'une de celles qui influent directement sur le comportement.
La dopamine renforce les actions habituellement bénéfiques telles que manger un aliment sain en provoquant la sensation de plaisir ce qui active ainsi le système de récompense/renforcement.
Elle est donc indispensable à la survie de l'individu. Plus généralement, elle joue un rôle dans la motivation et la prise de risque chez les mammifères, donc chez l'humain aussi.
Cette définition laisse à penser que la dopamine est une molécule utile à l’homme. C’est le cas, tant que nous ne tombons pas dans l’excès.
Or, à l’ère du supermarché de la dopamine bon marché et illimité, l’excès est la norme.
Hamza pointe du doigt, principalement chez les hommes, 4 sources addictives qui perturbent l’épanouissement de millions d’individus vivant à notre époque.
Les drogues, les jeux vidéo, les réseaux sociaux et la pornographie.
L’excès de chacune de ces “activités” conduit à une descente vers le nihilisme, l’apathie, le manque de motivation pour faire toute activité nécessitant des efforts et offrant un sens à nos vies.
Ces 4 “drogues” sont instantanément gratifiantes, procure un certain plaisir à court terme.
Combinées entre elles, nous y avons accès à chaque moment de nos journées.
Pour combattre cette spirale destructrice, il y a un mouvement ayant pris naissance sur Internet : celui des dopamines détox.
Comme son nom l’indique, le but ici est de faire une cure de dopamine générée par des activités nocives.
Pendant une période de temps donné, vous allez enlever tout ce qui génère de la dopamine dans votre quotidien.
Remplacez ces activités par d’autres qui sont moins stimulantes à court terme mais donneront plus de sens à long terme votre vie.
Les activités le plus souvent prohibées pendant une détox : réseaux sociaux, pornographie, jeux vidéo, consommer de la malbouffe ou commander en livraison, téléphone, internet, drogues, Youtube, Netflix/séries.
Les activités à essayer/pratiquer : faire à manger soi-même, marcher sans téléphone ni casque, lire, journaling, faire du sport, méditer, voir des amis, prendre des notes, apprendre une nouvelle compétence, faire une activité artistique ou manuelle.
À la fin de la période déterminée, vous pouvez classer les activités “dopamines” selon l’importance qu’elles ont pour vous.
Le but de la dopamine detox est de réduire votre besoin en dopamine sans pour autant vous retirer ces bienfaits.
De plus, vous allez reconfigurer vos circuits de récompenses en associant des activités saines à des récompenses que vous pourrez vous offrir petit à petit.
Rapidement, l’activité en tant que telle, va devenir sa propre récompense.
Dès lors, vous secréterez moins de dopamines (via la récompense) et plus sérotonine qui est l’hormone du bonheur (ou bien être).
Se désintoxiquer est une étape nécessaire pour aspirer à vivre une vie intentionnelle et mener à bien des projets qui comptent pour vous.
Nous allons voir maintenant qu’il est possible d’aller au-delà de cette détox et de vous configurer un environnement propice à la réalisation de vos objectifs, au développement de projets et de votre mission personnelle (principe #3).
Plan d’action
Réflexions :
Quel est votre rapport actuel à la dopamine et à ses stimulants ?
Quelle est votre addiction principale ? Celle qui impact le plus négativement votre vie ? À quoi ressemblerait votre vie sans celle-ci ?
Actions :
Lister 3 à 10 activités provoquant des plaisirs instantanés que vous savez néfaste sur le long terme (s’aider de la liste au-dessus).
Remplacez ces activités par d’autres plus orientés long terme (s’aider de l’autre liste)
Faites une cure de 2 à 7 jours et notez les changements aperçus.
(Re)Configurer son environnement digital et physique
Quand j’étais lycéen, puis étudiant, mon organisation était inexistante.
Je rangeais mes feuilles de cours directement dans mon sac (pourquoi s’embêter avec des classeurs ?).
Je mélangeais les différentes matières. Bref, j’étais un jeune bordélique.
Ceci n’était pas un grand problème dans ma vie d’alors, puisque je ne prêtais pas une grande importance à l’école.
Mais ce fut tout à fait différent lorsque j’ai commençé à entreprendre à 22 ans au début des années 2010.
J’ai rapidement compris les limites de “mon organisation” et les problèmes que celle-ci allait provoquer dans ma vie entrepreneuriale.
Je me souviens très bien m’être dit que si je n’améliorais pas cet aspect de ma vie, je ne serai jamais capable d’être un entrepreneur menant à bien ses projets.
C’est durant cette période, que j’avais découvert, les outils de todo list, les agendas en ligne, les outils de gestion de projets ainsi que les conseils de productivité et de gestion de son temps.
Comme pour beaucoup d’entrepreneurs, le domaine de la productivité fut une rencontre marquante me faisant passer d’un extrême à l’autre.
J’en ai même écrit un article en 2016 : D’étudiant bordélique à entrepreneur organisé.
Quelques années plus tard, j’ai fait une “rencontre” qui changea mon rapport à la productivité et à la gestion/organisation de mes journées.
En 2017, je tombe sur Cal Newport qui venait de publier son bestseller mondial Deep Work.
Cal Newport est un professeur d’informatique de l’université de Georgetown qui s’intéresse aux liens entre les technologies, le numérique et la culture.
Il est aussi l’auteur de 7 livres et d’un blog très populaire qu’il alimente depuis 2007 (époque où il était étudiant à l’université).
Il a rapidement constaté que nous avions le plus grand mal à utiliser la technologie de manière vertueuse dans nos vies professionnelles et personnelles.
Il s’est donné pour mission d’aider ses lecteurs à faire meilleur usage de leur vie digitale.
Prenons son concept le plus populaire le “deep work” ou travail profond/concentré. En voici la définition :
Activité professionnelle réalisée dans un état de concentration sans distraction qui pousse vos capacités cognitives à leur limite. Ces efforts créent une nouvelle valeur, améliorent vos compétences et sont difficiles à reproduire.
Pour Cal Newport, c’est une compétence fondamentale à acquérir à une époque où l’attention est fragmentée.
Mais aussi à l’ère des “open space” et des interruptions constantes auxquelles nous faisons face au cours d’une journée.
Rare sont les personnes en mesure d’être maître de leur temps et de bénéficier d’une concentration profonde ne serait-ce qu’une heure par jour.
Le deep work est pourtant ce qui permet de réaliser un travail créatif, exigeant d’un point cognitif et complexe.
Une autre idée similaire ou plutôt une conséquence du deep work est le flow.
Le flow est un concept théorisé par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi dans son livre “Flow”.
Il a découvert que les gens trouvent une véritable satisfaction dans un état de conscience appelé "flow".
Dans cet état, ils sont complètement absorbés par une activité, en particulier une activité qui implique leurs capacités créatives.
Pendant cette "expérience optimale", ils se sentent "forts, alertes, en contrôle sans effort, inconscients et au sommet de leurs capacités".
Le deep work combiné au flow est donc un enjeu de réussite professionnelle mais aussi d’épanouissement personnel.
Cependant, pour mobiliser du deep work et l’état de flow l’accompagnant, il nous faut un environnement propice.
Cal Newport ne s’arrête pas là. Il est un réservoir à concepts et idées pour nous aider à mener une vie intentionnelle.
Il nous invite notamment à utiliser la méthode du time blocking.
Ceci afin d’éviter de passer sa vie à se réfugier dans le travail superficiel qui est plus simple et plus satisfaisant à court terme que le travail exigeant que vous permet d’accomplir le deep work.
Si vous ne faites pas attention à la façon dont vous passez votre temps, vos heures de travail glissent vers des activités que Newport qualifie de "travail superficiel" :
Tâches non exigeantes sur le plan cognitif, de type logistique, souvent effectuées en étant distraites. Ces efforts ont tendance à ne pas créer de nouvelle valeur dans le monde et sont faciles à reproduire.
Le time blocking nous pousse à préparer nos journées et semaines de manière intentionnelle.
Ce qui permet de ne plus consacrer tout son temps disponible à des tâches non exigeantes ou de loisirs non choisis.
Enfin, pour aller plus loin et impacter positivement nos vies personnelles, l’auteur nous propose une alternative à la dopamine détox, que nous avons un peu plus haut.
Cette alternative est le grand ménage numérique et l’idée de minimalisme digital.
Le minimalisme est l’art de réduire nos possessions physiques et d’être intentionnel avec celles-ci.
Voici la définition qu’en donnent les “fondateurs” de ce mouvement Josh Millburn & Ryan Nicodemus :
Le minimalisme est un mode de vie qui aide les gens à s'interroger sur les choses qui apportent une valeur ajoutée à leur vie. En désencombrant notre vie, nous pouvons tous faire de la place pour les aspects les plus importants de la vie : la santé, les relations, la passion, la croissance et la contribution.
Le minimalisme digital va dans la continuité de cette tendance à vouloir trier, simplifier notre vie matérielle. Ainsi qu’être en mesure de valoriser certaines possessions sur d’autres.
Voici la définition qu’en donne Cal Newport dans son livre Minimalisme Digital :
Le minimalisme numérique est une philosophie qui vous aide à vous interroger sur les outils de communication numérique (et les comportements qui entourent ces outils) qui ajoutent le plus de valeur à votre vie. Elle est motivée par la conviction que le fait d'éliminer intentionnellement et agressivement le bruit numérique de faible valeur et d'optimiser votre utilisation des outils qui comptent vraiment peut améliorer votre vie de manière significative. Source : Cal Newport
Cette philosophie est basée sur 3 principes cardinaux :
Notre usage de la technologie devrait être intentionnel et non habituel
La technologie doit servir à faire des choses et non à nous faire sentir mieux (à court terme)
La technologie ne devrait jamais passer devant les relations et expériences avec autrui
Pour mettre à profit les bienfaits de cette philosophie, Cal Newport propose de faire un grand ménage numérique pendant 30 jours.
Durant ce mois, nous allons retirer toutes technologies de nos vies ainsi que tous les services / logiciels que nous utilisons (Netflix, Spotify, Youtube etc).
Nous avons le droit de conserver uniquement les usages obligatoires pour notre activité professionnelle.
La conséquence de ce ménage est que nous allons avoir du “vide” dans nos agendas.
Nous allons prendre conscience à quel point le digital grignote notre vie d’activités et comportements effectués par défaut.
L’auteur nous invite à profiter de cette période précieuse pour se concentrer sur des expériences et des activités choisies qu’il appelle “loisir de qualité”.
Le but est de passer d’activités superficielles, comme scroller sur Instagram sans raison particulière, à passer sa soirée à dans un cours de cuisine ou de salsa.
À remplacer les soirées “Netflix and Chill” par un dîner avec quelques amis chez vous.
L’expérience de 30 jours doit nous prouver que notre vie peut être plus riche (et plus intentionnel) dès lors que le vortex technologique est mis hors de portée.
Une fois la cure terminée, il est temps de réintégrer la technologie en définissant de nouvelles règles intentionnelles, nécessitant une justification de chaque service, logiciel, outil que nous réintégrons dans notre vie.
Plan d’action
Réflexions :
Quel est votre rapport actuel à la technologie ?
A quoi pourrait ressembler une vie digitale minimaliste pour vous ?
Quels sont les loisirs de qualités que vous aimeriez (re)découvrir ?
Actions :
Faites l’expérience de Cal Newport → inspirez-vous de cet excellent exemple de Selim Niederhoffer
Créer son propre Walden
Je suis allé dans les bois parce que je voulais vivre délibérément. Je voulais vivre intensément et sucer la moelle de la vie. Réduire à néant tout ce qui n’était pas la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n’aurai pas vécu.
— Henry David Thoreau
Partir dans les bois pour s’assurer d’avoir vécu.
Cette citation de notre cher Thoreau, que nous avons déjà cité à plusieurs reprises ces derniers mois.
Son expérience de vie dans les bois, dans sa cabane au bord du lac de Walden est une ode à la construction d’une citadelle aussi bien intérieure qu’extérieure.
Mais est-ce possible au XXIeme de créer comme Thoreau au XIXe son propre Walden ?
De créer un espace vers lequel retourner en soi ?
Un lieu qui s’extrait de notre civilisation moderne et de son rythme
Un rempart pour court-circuiter ses tentatives de s’emparer de notre temps de cerveau disponible.
La réponse courte est oui.
Laissez-moi vous présenter un homme qui représente parfaitement cette philosophie : Derek Sivers.
Cet américain est une des personnes qui m’a le plus inspiré et influencé dans ma vingtaine.
Un entrepreneur devenu écrivain, penseur, expérimentateur de la vie.
Chanteur dans un groupe de rock se retrouvant à passer plusieurs années à troupe de cirque.
Une entreprise qu’il créa malgré lui dans la musique et qu’il vendit plus de 20M$ après 10 ans.
Somme dont il fera don à une association afin de ne pas vivre avec des moyens au-dessus de ce qui lui est nécessaire. L’association lui versant chaque mois “un salaire”.
Puis, une vie de nomade explorant le monde, les cultures, les modes de vies.
Mais aussi vie d’ermite préférant passer 12 heures par jour à lire, écrire, coder, discuter par mail avec ses lecteurs et téléphoner à ses amis.
La vie de Derek Sivers est l’odyssée moderne d’un homme qui cherche sa vérité en faisant de son existence un roman à plusieurs tomes.
Pour bâtir son propre Walden en Nouvelle Zélande, Derek Sivers est passé par de nombreuses phases lui permettant de mieux se connaître à chacune d’entre elles.
Il a ainsi pu tester différentes philosophies de vie.
Ces expériences multiples lui inspirèrent son livre le plus abouti How to live.
Livre dans lequel il présente 27 philosophies de vie pouvant chacune constituer une existence valant la peine d’être vécue.
Ce livre ouvre les yeux quant à la diversité possible de l’expérience humaine.
Il nous permet de ne pas tomber dans le jugement (vis-à-vis des autres ou de soi-même) du : “c’est ainsi qu’il faut vivre”.
Cependant, malgré ses différentes phases de vies et philosophies associées.
La vie et les écrits de Derek Sivers laissent paraître des tendances qui vont nous aider à construire notre propre Walden.
Commençons par la capacité à être radical dans son approche.
Pour Derek Sivers, si quelque chose n’est pas un ‘hell yeah”, il ne le fait pas.
Ce qui va l’opposer à beaucoup d’individus s’engageant dans de nombreuses activités qui ne sont pas des “oui francs”.
Vous savez, ces activités qu’il faut faire à cause d’une pression sociale, d’un manque d’options ou d’une incapacité à dire non (ou à se connaître suffisamment).
Cette radicalité est la base qui lui permet d’explorer ce qui l’attire vraiment selon la phase de vie dans laquelle il se trouve.
Elle lui offre du temps. Du temps long.
Denrée rare à notre époque comme nous l’avons vu avec Cal Newport et le deep wok.
Ce rythme de vie, beaucoup plus lent que ce qu’exige la vie par défaut moderne, est ce qui permet de faire de l’introspection.
Mais aussi de tester des activités nouvelles. D’explorer et d’itérer dans les domaines clés de notre vie.
Batir une citadelle intérieure ou un Walden personnalisée est un acte qui tend à nous marginaliser.
Mais souvenez-nous, le Philopreneur est par essence un marginal.
Il essaye de s’extraire conception de sa vie qui est celle de la grande majorité de ses contemporains.
Derek Sivers est un marginal. Il représente 1% de la population. Peut-être même 0.01%.
Mais Derek Sivers vit pleinement sa vie, du moins il fait de son mieux. Il crée, il explore, il s’examine, il vit.
Au moment où j’écris ces lignes, il habite une maison en Nouvelle Zélande, avec son fils et sa compagne.
Il mène une existence à contre-courant de ses congénères.
Il n’y serait jamais parvenu sans sa capacité à construire sa citadelle intérieure.
Je pense que Derek Sivers et Henry David Thoreau auraient eu de superbes conversations ensemble.
Plan d’action
Réflexions :
Quelle mode de vie aimeriez-vous explorer ? (n’hésitez pas à lire How to live de Derek Sivers pour vous inspirer)
Qu’est ce qui n’est pas un “hell yeah” dans votre vie actuelle ? Pourquoi le conservez-vous ?
Actions :
Prenez un carnet ou ouvrez une note puis imaginez votre propre expérience de Walden
Quelle serait votre citadelle intérieure ? Comment feriez-vous pour y revenir quand nécessaire ?
Que construiriez-vous pour bâtir une citadelle extérieure ?
Une pièce de chez vous ? Un moment sacré les samedis matin ?
“Conclusion”
C’est ici que se termine le principe #4 du Philopreneur : Batir sa citadelle intérieure
Aujourd’hui nous avons vu :
Comment ne pas être exploité par le Zeitgest en ayant toujours un pied dedans et un pied en dehors
Qu’il ne faut pas hésiter à cultiver sa marginalité
Que la dopamine bon marché n’est pas votre ami et que vous pouvez la remplacer par des activités plus profondes générant de la sérotonine (du bien-être et bonheur)
Que vous pouvez devenir un minimaliste digital en repensant votre environnement digital (mais aussi physique)
Que la vie nous permet une multitude de modes de vie qui peuvent se séquencer à travers une existence (la vie peut être longue !)
Qu’il est toujours possible de créer son propre Walden pour bâtir une citadelle physique et spirituel
Maintenant que nous avons vu comment se protéger d’un monde agressant notre attention, notre clarté mentale et notre capacité d’attention.
Nous verrons la semaine prochaine que la vie est un ensemble de “jeux” ancestraux et contemporains.
L’enjeu du principe va être de parvenir à comprendre ces jeux, de les déconstruire puis de les exploiter.
Je m’arrête ici pour cette semaine.
Partagez-moi votre avis sur l’édition par mail (en répondant à celui-ci).
Écoutez le premier épisode du podcast Les Philopreneurs avec Baptiste Piocelle.
Puis venez me faire un retour par mail ou sur Instagram.
Passez une bonne semaine et à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺
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