Chaque lundi à 16h30, je vous propose une réflexion (tirée du livre que je suis en train d’écrire) pour vous aider à vous extraire de la vie par défaut et mener une vie plus intentionnelle au XXIe siècle.
Et devenir ce que j’appelle un Philopreneur.
J’en profite pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux abonnés. Vous pouvez consulter toutes les précédentes éditions ici.
Bonjour à tous,
Aujourd’hui, nous allons voir la deuxième partie du principe consacrer à la compréhension et l’exploitation des jeux de la vie.
La semaine dernière nous avons pourquoi nous n’arrivions pas à les comprendre et les exploiter.
Maintenant, nous allons explorer les pistes de réflexion et d’actions pour passer de l’exploité à l’exploiteur de notre époque.
Au programme :
Passer d’exploité à exploiteur de son époque
Le danseur du Zeigest
La pluralité des richesses disponibles au 21e siècle
Le philopreneur est un entrepreneur de la vie
Créer son propre jeu
Conclusion et plan d’actions
Avant de démarrer, je tiens à vous partager une nouvelle : j’ai terminé aujourd’hui le premier jet de mon livre après près de 5 mois d’écriture.
J’ai aux alentours de 75 000 mots soit environ 300 pages.
Je vais prendre maintenant une ou deux semaines pour bien mettre à plat et en ordre toute cette matière avant de mettre à fond sur l’édition/réécriture.
Avec dans un premier temps un travail sur le fond puis une deuxième passe sur la forme.
Ceci étant mon premier livre, j’ai du mal à estimer le temps que cela va me prendre exactement. J’estime cela à 3-4 mois en y consacrant toutes mes matinées.
Je vais également prendre le temps pendant la coupe du monde de préparer doucement mon année 2023 avec :
Le choix de mon lieu de vie de janvier à avril dont suivront quelques mois sur Paris au printemps/été
La stratégie de lancement du livre et les projets qui vont lui être associés
Mon retour sérieux sur les réseaux sociaux après une coupure de 2 mois
Les projets que j’ai envie de lancer en 2023
J’ai aussi déjà une idée du livre que j’écrirai après la parution de celui en cours. C’est un livre que j’écrirai en 2024 et que je publierai en 2024 ou 2025 (le mec voit loin !). Je suis en train de collecter toute la matière première (notes, lectures etc).
#3 Shubham Sharma : Améliorer sa vie avec le digital - Les Philopreneurs 🎙
L’épisode est en ligne 🎙
👉 Épisode disponible sur Apple Podcast, Spotify et sur votre application de podcast favorite.
Présentation de l’épisode
Comment faire du numérique un allié dans nos vies quotidiennes ?
Quels principes et outils utiliser pour gérer sa vie digitale ?
Comment travailler moins mais mieux grâce à Internet ?
Shubham Sharma est mon invité du troisième épisode du podcast Les Philopreneurs.
Shubham est un créateur de contenu qui éduque son audience sur les thèmes de la productivité, du no-code et de l’organisation de sa vie et de son business avec le digital.
J’ai eu la chance de coacher Shubham pendant 18 mois entre mars 2021 et l’été 2022.
Durant cette période j’ai pu voir son évolution en tant que créateur de contenu, entrepreneur et être humain.
C’était donc un plaisir de le recevoir dans ce podcast pour creuser ensemble des sujets que l’on avait déjà exploré en privé via nos sessions de coaching.
Dans cet épisode vous allez apprendre :
Pourquoi nous devrions être intentionnels dans notre manière de “ranger” notre ordinateur ?
Comment sortir des hacks de productivité et bâtir des principes solides ?
Comment Shubham a osé arrêter le freelancing pour se mettre sur Youtube à temps plein en 2021
Comment Shubham choisi les outils qu’il utilise ?
Mais aussi :
Pourquoi la discipline permet d’être libre ?
Pourquoi il faut commencer par jouer le jeu des plateformes quand on se lance ?
Comment Shubham est passé d’un travailleur acharné à un créateur exploitant les bons leviers du 21ème siècle ?
Comment il gère ses différentes phases de vie ainsi que les phases de repos et de travail intense ?
Passer d'exploité à exploiteur de son époque
Durant l’automne 2013, je m’ennuyais horriblement dans un stage en entreprise.
Lorsqu’un matin je tombe par hasard sur le blog d’Olivier Roland, présentant des livres qui peuvent changer notre vie.
Quelques jours plus tard, je me retrouve dans une librairie à chercher un livre qui, effectivement, a changé la vie de beaucoup d’individus dans le monde : La semaine de 4 heures de Tim Ferriss.
Tim Ferriss est un des premiers entrepreneurs à avoir compris, documenter puis partagé ce que qu’allait devenir et permettre l’entrepreneuriat version Internet.
Dans son livre, il explique comment il est passé d’un entrepreneur qui avait monté une belle entreprise avec le paradigme du 19 et 20eme siècle : s’appuyant sur le capital humain et financier. À une entreprise exploitant les nouveaux leviers, que sont le code et le média.
Il est passé d’un entrepreneur travaillant dans son entreprise à un entrepreneur travaillant sur son entreprise.
Il fut notamment inspiré par Michael E. Gerber et son livre E-Myth : le mythe de l’entrepreneur revisité.
Il a popularisé des idées comme l’utilisation d’assistants virtuels pour déléguer certaines tâches mais aussi des modes de vies comme le digital nomadisme ou encore ce qu’il a appelé le “lifestyle design”.
Ce dernier nous incite à être intentionnel dans notre mode de vie, le tout avec une approche minimaliste de son business et de son mode de vie.
Bref, Tim Ferriss fait partie de ceux qui ont très vite compris comment exploiter le changement de paradigme qu’a provoqué Internet.
Il est maintenant à la tête d’un média générant des dizaines de millions de vues par mois sur son blog, autant d’écoutes sur son podcast et une newsletter de plus de 4M de personnes.
Il peut investir dans n’importe quel projet de start-up qui l’intéresse. Et il lui est plus difficile de rater un lancement de livre que de produire un best-seller.
Tim Ferriss mais aussi Naval Ravikant font partie de ceux qui de par la mise en pratique de principes intemporels, liés à une compréhension fine de leur époque, arrivent à choisir et exploiter les jeux qui donnent du sens à leur vie.
Nous allons voir comment faire pour, à notre tour, bénéficier de ces leviers modernes pour prospérer aussi bien d’un point de vue financier, mais aussi d’un point de vue capital social, santé ou intellectuel.
Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que par exploiter, nous n’entendons pas exploiter autrui.
Mais exploiter ce que le monde et notre époque peuvent nous offrir.
L’enjeu est de créer de la valeur en se concentrant sur des jeux infinis et à sommes positives qui bénéficieront aussi bien à vous qu’au bien commun.
Le danseur du Zeitgest
Nous l’avons vu dans le principe précédent, le zeitgest c’est l’esprit du temps.
Chaque époque à son propre esprit, qui évolue sans cesse puisqu’étant composé de la culture qui est elle-même mouvante.
Les Hommes les plus prospères et épanouis sont ceux qui savent danser avec le zeitgest.
Ceux qui arrivent à trouver l’équilibre en mettant un pied dans et un autre au dehors de celui-ci.
Matthieu Ricard est un exemple intéressant de danseur du Zeitgest.
Le français est un moine bouddhiste qui vit depuis 50 ans dans des monastères.
Il est le traducteur officiel du Dalaï-Lama en français. Il vit une existence qui peut sembler totalement retirée de la modernité.
Or, il est aussi devenu une figure publique en France, vendant des centaines de milliers de livres chaque année.
Régulièrement invité à prendre la parole sur des plateaux de télévisions. Il utilise également les réseaux sociaux pour diffuser ses idées. Il publie fréquemment des articles sur son site personnel.
Il n’est pas du tout l’homme ermite vivant reclus que l’on pourrait imaginer. C’est presque devenu un “moine star”.
Dans l’ère pré-internet, il aurait été beaucoup moins médiatisé. Il aurait été en mesure de communiquer sur ses livres uniquement par l’intermédiaire des médias traditionnels (télévisions, journaux, radios).
Maintenant, même un moine vivant dans l’Himalaya depuis 50 ans, peut devenir son propre média. Il n’a pas besoin de demander la permission à un média tiers pour communiquer, partager et diffuser ses idées.
Matthieu a un pied dans la modernité et un autre dans l’intemporalité. C’est ce qui lui permet de vivre pleinement son existence sans subir les influences de son époque.
Il ne la subit pas, il l’exploite.
C’est la force du danseur du zeitgest.
Il sait s’emparer des codes de son temps. Il est capable d’exploiter le temporel et le superficiel. Mais il l’utilise pour mener une vie profonde, significative et authentique.
Camus en fut un autre bel exemple, aussi bien de par son œuvre que de par son mode de vie.
L’auteur français est le penseur de l’absurde.
Pour lui la question philosophique la plus importante est celle du suicide.
Elle sous-tend l’idée que la vie n’aurait pas suffisamment de valeur ou de sens pour justifier les souffrances que l’on subit en tant qu’être condamnée à mourir et à souffrir.
Or, c’est justement cette absurdité qu’il faut dépasser et utiliser.
À l’inverse du nihilisme qui fait du non-sens une excuse pour tout saborder (à commencer par sa propre existence), l’absurde nous permet de réduire la gravité de l’existence - notamment concernant les problèmes triviaux qui occupent notre esprit chaque jour.
La vie est une affaire sérieuse qu’il ne faut pas (toujours) prendre au sérieux.
Il faut savoir rire du théâtre duquel nous sommes tous les acteurs.
J’ai moi-même régulièrement des réalisations de l’absurde dans diverses situations “sérieuses” de ma vie.
Un souvenir qui remonte à la surface est celui du choix de la couleur du nouveau logo de mon entreprise en 2017.
Je me souviens avoir passé l’après-midi avec des designers à les écouter me présenter (et tenter de me convaincre) de subtilités qui ne m’intéressaient guère.
J’ai eu le sentiment de l’absurde en me voyant moi-même dans cette scène, comme si j’étais l’extérieur de moi-même.
Ou encore quand j’observais les “drames” au quotidien au sein de l’entreprise lorsque certains employés joués à des jeux de statuts et de “politiques internes”.
Pour autant, toutes ces situations, sont des jeux, un théâtre avec des personnages.
Tout est absurde dans l’absolu. Rien n’est (pré)destiné à avoir de la valeur.
Mais ce qui compte c’est d’utiliser cet absurde pour faire le tri, puis trouver ce qui ne l’est pas pour nous.
L’absurde est finalement générateur de sens. Ce qui sera significatif pour moi, sera peut-être absurde pour vous et vice versa.
Vous êtes bien en train le brouillon d’un livre. Celui-ci m’aura pris 18 mois de travail à batailler chaque jour pour essayer de mettre sur papiers des idées que j’espère intéressante et cohérente.
Mais n’est ce pas absurde ? Pas pour moi, c’est ce qui a donné du sens à ma vie pendant cette période.
L’absurde est donc une autre manière de faire le tri dans le zeitgest.
Il nous offre le recul nécessaire pour en tirer le meilleur.
Quitte, a un être l’acteur d’une pièce de théâtre, autant en avoir conscience et essayez de choisir son rôle dans celle-ci.
La pluralité de richesse disponible au 21ème siècle
Dans son thread Twitter “How to get rich withouy getting lucky”, Naval Ravikant présente les principes permettant de générer de la richesse financière au 21e siècle.
C’est certainement celle qui offre le plus de flexibilité pour mener une vie intentionnelle.
Néanmoins, elle n’est pas la seule forme de richesse que nous pouvons cultiver.
Sahil Bloom, un ancien joueur de base-ball et analyste financier devenu créateur de contenu et investisseur, distingue 5 types de richesse :
Financière (Argent)
Social (Relations)
Physique (Santé)
Mental (Connaissance et santé)
Temps (Liberté)
Une fois que vous avez une vision multiple de la richesse, vous allez être moins susceptible de vous limiter à un seul aspect (l’argent le plus souvent) de celle-ci.
Vous pouvez commencer à jouer avec ces différentes richesses pour créer des cercles vertueux.
Théo, un ancien stagiaire de la startup que j’avais co-fondé a très bien compris cela.
N’ayant pas de ressources financières, il décida à 18 ans d’ouvrir ses options en développant des compétences en parallèle de ses études.
Il utilisa le code (son site personnel) et le média (les réseaux sociaux) pour écrire des articles, contacter des personnes qu’il voulait rencontrer (richesse sociale).
C’est ainsi qu’en moins d’un an il était capable de gagner de l’argent avec son blog et d’être plus attractif sur le marché que l’ensemble de ses camarades de promo.
Lorsque j’ai rencontré Théo, c’est ce qui m’a donné envie de le recruter sans hésiter.
Cette capacité à générer de la richesse en utilisant les leviers modernes est une compétence fondamentale et accessible à tous.
6 ans plus tard, Théo a continué à construire ses connaissances.
Il a lancé une demi-douzaine de projets ces dernières années.
Tous n’ont pas connu le succès financier mais l’essentiel est ailleurs.
Il a ce que Naval Ravikant appelle un spécifique knowledge.
Une connaissance unique, composé de plusieurs compétences qu’il acquiert via la pratique et les itérations qu’il combine à ses centres d’intérêt.
Il n’avait pas forcément idée d’où ses différents projets allaient le mener.
Mais à force d’être dans l’arène, de perfectionner ses outils et sa compréhension des différents jeux.
Il est aujourd’hui devenu un influenceur dans le domaine des cryptomonnaies.
Il est capable de produire du contenu aussi bien aux débutants qu’à des gens plus avancés, ayant lui-même mis les mains dans le cambouis lors de différents projets.
Cette audience lui permet de générer une richesse sociale (en rencontrant des gens qui aiment son contenu) et plus son média se développe, plus sa richesse financière s’accroît.
Ce qui lui permet d’avoir toujours plus de temps, pour apprendre, développer des compétences.
C’est ainsi qu’on peut prospérer à notre époque en à peine quelques années dès lors que l’on comprend les jeux du monde dans lequel on vit.
Voyons maintenant comment on peut aller encore plus loin dans l’exploitation des jeux ancestraux et modernes.
Le philopreneur est un entrepreneur de la vie
Ken Wilber est un philosophe américain ayant développé la philosophie intégrale.
J’ai découvert ce philosophe en 2021, et il a tout de suite eu un impact sur ma vision du monde.
Il est le premier penseur, que j’ai étudié, à avoir essayé de théoriser une théorie du Tout.
Partant du principe que chaque discipline ne pouvait avoir la vérité totale mais que chacun d’entre elles ne pouvait pas avoir entièrement tort.
De cette hypothèse, il créa des modèles de pensées dont les 2 plus connus sont le quadrant AQAL et la spirale dynamique du développement.
Le quadrant AQAL à pour objectif de nous faire penser à 360 degrés en intégrant une vision :
Individuelle et intérieure, correspondant à la subjectivité individuelle (psychologie)
Individuelle et extérieure, correspondant au point de vue extérieur que l’on peut avoir sur le monde (les sciences).
Collective et intérieure, correspondant à l’intersubjectivité (psychologie sociale, anthropologie, culture etc.)
Collective et extérieure, correspondant aux systèmes collectifs tels qu’ils sont appréhendés de l’extérieur (économie, sociologie, ethnologie etc.).
Ce que j’aime avec ce modèle c’est sa capacité à nous rappeler notre insuffisance en tant qu’individu ne pouvant maîtriser toutes les disciplines.
Nous devons nous appuyer sur le savoir des autres et accepter de choisir un jeu qui nous correspond sans pour autant dénigrer celui des autres.
Quant au modèle de la spirale dynamique, il part du principe que les individus (et les sociétés) traversent différents niveaux de conscience de la naissance à la mort.
Chaque niveau doit se vivre, se comprendre et s’intégrer avant de passer au niveau supérieur.
Ken Wilber voit cela comme une pyramide avec le plus essentiel mais le moins subtil à sa base puis une progression vers le sommet et son niveau intégral.
Chaque niveau ne rejette pas les précédents au contraire. L’enjeu étant d’être en mesure de transcender les étages inférieurs tout en les incluant dans notre nouveau paradigme.
Pour en savoir plus sur Ken Wilber, qui est fascinant mais qui me prendrait trop de temps à développer dans ce livre je vous mets plusieurs références. (ici et ici)
J’ai introduit cette partie avec Ken Wilber car je considère qu’il m’a aidé à penser mon mode de vie et a influencé ma vision du Philopreneur.
Le principe que nous développons ici nous pousse à voir la vie comme un jeu composé d’ensemble de jeux qu’il faut comprendre, déconstruire et exploiter.
De plus, le Philopreneur est un entrepreneur de la/sa vie qui a décidé de prendre un chemin qui est celui de la vie intentionnelle.
Avoir des modèles comme ceux que nous développons dans ces principes ou ceux de Wilber doivent nous aider à mieux naviguer dans le chaos naturel qu’il peut y avoir autour de nous (et en nous).
De plus, le Philopreneur est pensé à l’intersection d’une attitude entrepreneuriale et d’un esprit philosophique. La pensée et l’action. La réflexion et le mouvement.
Le philopreneur n’est pas un entrepreneur au sens “métier” mais au sens de “l’esprit”.
Il est entreprenant car il sait que sans mouvement, la réflexion sera stérile.
À l’inverse, il sait que l’action sans mise en perspective l’amène vers des contrées qui ne seront pas les siennes.
Il entreprend des projets en partant du méta projet qu’est sa propre vie.
Les projets sont des outils, des jeux qui lui permettent de s’améliorer, se dépasser, trouver du sens et avoir un impact dépassant sa petite personne.
Il veut devenir un être complet, multidimensionnel, capable de faire communiquer entre elles les énergies que sont les différentes richesses que nous avons citées précédemment.
Il va jouer à des jeux infinis et à sommes positives. Il sent que sa puissance se décuple après chaque année, après chaque projet.
Il devient un professionnel de certains jeux de la vie. Mais il découvre alors un autre niveau auquel il peut accéder.
Le niveau de l’artiste, du créateur.
Il est temps de créer notre propre jeu.
Créer son propre jeu
Peut-on créer son propre jeu ? Est-il préférable de gagner à des jeux existants ?
J’ai la conviction qu’il y a un certain ordre à respecter comme nous l’avons vu juste au-dessus.
Si je veux créer un jeu de société, je dois déjà avoir joué à des dizaines de jeux de société pour avoir une fine compréhension de ce que pourra être un bon jeu de société (en partant de mes préférences).
C’est la même chose avec les jeux de la vie. Vous devez participer à centre d’entre eux.
Dans son livre, La deuxième Montagne, David Brooks nous invite à poser notre “tente” sur le flanc d’une montagne de laquelle nous n’allons pas chercher à gravir le sommet.
Mais sur laquelle nous construire quelque chose sur le long terme qui fait du sens pour nous.
En s’appuyant sur une vocation, une philosophie de vie, une religion, une communauté ou une famille.
Mais pour y parvenir, il faut déjà avoir connu la première montagne, celle où l’on essaye de gagner aux jeux créés par les autres :
Obtenir un diplôme convoité en finissant major de promo
Essayez d’avoir une promotion dans son travail
Devenir millionnaire grâce à ses investissements ou son entreprise
Notre vie va être ponctuée de jeux dans lesquels nous allons nous engager.
Dans cette phase, ce qui compte, c’est d’apprendre. De les voir comme une période d’apprentissage.
Ce n’est pas le jeu final, c’est une transition.
Vous devez être comme un peintre de la Renaissance qui passe 7 années en tant qu’apprenti (même si vous êtes un génie comme De Vinci) avant de créer son propre atelier.
Vous allez donc jouer aux jeux de la première montagne, mais contrairement à la majorité, vous devez le faire en ayant conscience de ces limites.
Le sommet de cette montagne ne vous offrira pas de sens, de sérénité ou de bonheur. Du moins pas celui que vous avez en tête.
Concentrez-vous sur le chemin, trouvez des mentors, développez des compétences intemporelles et valorisez.
Devenez un gagnant au jeu que vous avez choisi.
Prenez notes ce qui est intéressant dans ce jeu et les limites de celui-ci.
Puis quittez-le avant que celui-ci ne consume votre créativité et désir de créer votre propre jeu.
Une fois votre apprentissage terminé, vous devez avoir développé un ensemble de compétences et de connaissances mais aussi une certaine vision du monde.
C’est cet ensemble qui va vous permettre de construire votre perspective.
Il est important de ne pas être frustré d’avoir joué aux jeux de la première montagne. C’est elle qui vous permet de construire les contours de votre deuxième montagne.
C’est ce qu’il m’est arrivé en 2020 lorsque j’ai écrit le manifeste du Philopreneur.
Qu’est-ce qu’un manifeste ?
C’est un document dans lequel vous exprimer votre vision du monde en partant d’un problème qui vous tient à cœur, autrement dit , qui vous concerne.
Après avoir passé quelques années (voir décennies sur la première montagne) vous avez acquis une certaine expérience du monde et de la vie.
C’est ce vécu qui vous permet de prendre la parole pour créer un mouvement autour d’une cause qui en vaut la peine.
Voyez cela comme une manière d’apporter votre pierre à l’édifice de l’humanité.
C’est aussi une façon de revenir en vous-même et de présenter votre vision du monde plutôt que de suivre aveuglément la vision d’un autre.
Si vous n’avez jamais pensé ou écrit une sorte de manifeste, vous êtes certainement en train de vivre selon le manifeste d’un autre.
Retour à mon histoire qui illustrera cette idée.
En novembre 2020, après voir lu le livre du professeur de rhétorique Victor Ferry, j’ai décidé de mettre sur papier mon propre manifeste.
Cela faisait suite à une impression latente que j’avais depuis une bonne année, exacerbée par les multiples confinements durant la pandémie de covid-19 : celle d’arrivée personnellement à la fin d’un cycle.
En effet, cela faisait 7 ans que j’étais impliqué dans le monde de l’entrepreneuriat et des startups.
J’avais monté de nombreux projets, devenant même “connu” dans cet écosystème à travers notamment la production de podcasts.
Mais, je ne me sentais plus entièrement aligné avec mon identité d’entrepreneur.
Elle me paraissait incomplète, ne prenant pas en compte la dimension réflexive et intellectuelle de mon quotidien.
De plus, je sentais que j’entreprenais pour les mauvaises raisons depuis la vente forcée de mon entreprise en 2018.
Mes projets étaient motivés par un désir de revanche, un besoin de prouver aux autres, une envie de récupérer l’argent laissé sur la table lors de l’aventure précédente.
C’est donc ce qui m’a conduit à penser mon prochain cycle en m’appuyant sur l’écriture d’un manifeste.
En voici quelques passages :
Je suis quelqu’un qui a commencé par entreprendre dans le monde si atypique des startups et qui en revient avec un certain recul. Je considère qu’il y a autant de formes d’entrepreneuriats que d’entrepreneurs. Il faut savoir adapter le jeu auquel on joue à sa personnalité, ses envies et ses compétences et non l’inverse.
Je considère que tout le monde ne doit pas devenir entrepreneur mais que tout le monde doit être entreprenant. Par entreprenant, j’entends : être proactif, acteur de sa vie aussi bien professionnelle que personnelle.
Les philopreneurs seraient donc des personnes qui cherchent un équilibre entre l'action (facette entrepreneuriale) et la réflexion (facette "intellectuelle"). Ils cherchent à avoir du recul sur leurs projets et travaillent sur eux-mêmes. Ils prennent de la hauteur pour mieux comprendre la société, le business et la nature humaine. Ils comprennent que c'est en se développant intérieurement qu'ils peuvent avoir un plus grand impact sur l'extérieur.
Ce fut le point de départ d’une vision mêlant esprit entrepreneurial et philosophique aussi bien dans mon mode de vie que dans mes projets et contenus.
Depuis j’ai fait évoluer ce manifeste, celui devant être un texte en mouvement.
Enfin, un synonyme à l’idée de manifeste est celle de perspective.
C’est mon ami Eliott Meunier, entrepreneur réputé notamment pour son système de gestion de connaissance qui fut le premier à me parler du manifeste en ces termes.
La perspective sous-entend la prise de hauteur.
Elle corrobore l’image initiale que j’avais décrite dans mon premier manifeste en m’appuyant sur l’idée de montagne.
Un manifeste doit s’écrire dans les cîmes d’une montagne ou dans une cabane au calme de la civilisation.
Mais il doit s’appuyer sur une expérience vécue au cœur de la cité.
Car n’oublions pas que le manifeste est le point de départ d’un mouvement qu’il soit personnel ou collectif.
Étant des créatures sociales, nous aurons toujours plus à gagner à faire adhérer certaines personnes à notre vision du monde.
Proposer votre perspective c’est amener les gens, qui vous ressemblent, à vous rejoindre pour jouer avec vous au jeu que vous êtes en train de construire.
Puis les aider à construire le leur.
Ceci nous amène à une dernière notion que vous allez pouvoir associer à votre manifeste (ou perspective) : le monopole personnel.
Comme le disent les auteurs du livre The Souvereign Individual, nous sommes entrés dans les années quatre-vingt-dix dans l’ère de l’information grâce à Internet.
30 ans plus tard, nous sommes encore en transition entre l’ère industrielle et l’ère informationnelle.
Il y a des tensions dans de nombreux secteurs de la société : éducation, politique, économie…
Les nations états perdent petit à petit le contrôle, la technologie et les informations de développement plus vite que les sumos que sont ces institutions.
Il y a une volonté des états de centraliser toujours plus l’information dans un monde qui tend à se décentraliser (blockchain, globalisation, marché mondial etc).
Dans cette nouvelle ère, les auteurs du livre font le pari que les individus vont être amenés à reprendre le pouvoir dès lors qu’ils sauront comment exploiter le nouveau paradigme.
Cette idée est l’essence de ce principe du Philopreneur.
Nous ne sommes qu’au début d’un changement qui va prendre encore plusieurs décennies, voir siècles avant d’arriver à maturité.
Tout le monde n’est pas en mesure d’en profiter.
Mais il y a déjà des individus qui parviennent à exploiter cette situation pour générer une forte richesse financière, sociale, intellectuelle.
Ils le font en s’échappant de la compétition.
Ils s’extraient du paradigme industriel du rouage faisant huiler la machine.
Ils deviennent le carrè ne rentrant pas dans le rond.
Mais un carré intéressant, qui devient unique et qui attire des personnes intéressées par lui plus que par sa “fonction” ou par son “statut”.
Ce mélange que certains “penseurs du web”, comme Jack Butcher et David Perell, appellent le monopole personnel est une combinaison de 3 éléments principaux :
Vos compétences (spécifiques)
Votre personnalité
Vos centres d’intérêt.
Internet permet d’échapper à la compétition comme le dit Naval Ravikant.
Ce paradigme vous permet de générer des retours hors normes en cultivant votre authenticité qui se dévoile à travers la combinaison des éléments de votre monopole personnel.
Being the best at being you — Naval Ravikant
À l’image des grands peintres, qui sont uniques par la somme des influences sur lesquelles ils s’appuient ainsi que leur personnalité et intérêt en dehors de leur vocation.
Vous devez penser votre carrière (ou vocation) et votre vie comme un peintre du 16 e siècle.
Dans le paradigme industriel, il était nécessaire de se conformer aux exigences du marché car celui-ci était lié à votre situation sociale, économique et géographique.
En effet, à moins d’être en mesure de déménager à l’autre bout du monde pour être dans la ville qui saurait reconnaître vos talent spécifiques, vous aviez plus intérêt à partir des besoins du marché de votre ville (ou pays) et d’essayer de naviguer au mieux dans le “jeu” qui vous était proposé.
De plus, nous étions dans un paradigme où il fallait demander la permission pour accéder aux leviers majeurs qu’étaient le capital et les ressources humaines.
Leviers presque inaccessibles pour quiconque ne faisant pas partie d’une certaine classe socio-économique.
Heureusement (pour vous et moi), Internet à redistribuer une partie des cartes et à créer un nouveau jeu.
Maintenant, votre spécificité peut être valorisée et rendu visible à quiconque à une connexion internet (plus de 5 milliards de personnes au moment ou j’écris ces lignes).
Ce changement nous rend moins dépendant d’un marché local et permet de prendre plus de “risque” en cultivant votre spécificité.
Nous passons d’une économie où être une commodité va devenir de plus en plus dangereux (risque de remplacement à court terme et incapacité à créer des actifs valorisables sur le long terme).
Ce qui a de la valeur est votre valeur ajoutée, votre différenciation, votre assemblage spécifique.
Je l’ai déjà précisé, ce paradigme est nouveau, tout le monde ne sera pas en mesure de le comprendre et encore moins de l’exploiter.
Bonne nouvelle néanmoins, si vous lisez ce livre, vous avez déjà mis un pied dans l’étape de “compréhension” du phénomène.
De plus, même une utilisation imparfaite des leviers modernes vous aidera à devancer une grande partie de la population.
Nul besoin d’être entrepreneur ou indépendant pour exploiter les leviers modernes.
Un salarié peut déjà devenir authentique de par les compétences qu’il développe mais aussi en produisant de la valeur à travers du contenu, en développant un réseau ou en se formant continuellement.
Aussi, dans un monde qui se fragmentes, les petites communautés et les individus vont prendre le pas sur les grandes institutions.
Développer sa philosophie de vie notamment via des valeurs et un mode de vie vous permettra d’être visibles aux yeux des entreprises et des communautés qui y seront sensibles et vous ressembleront.
C’est d’ailleurs ce que nous allons voir dans le prochain principe du Philopreneur - qui est aussi le dernier de notre liste.
Nous allons voir à quel point il est important de dépasser son individualité en créant (ou rejoignant) une communauté.
C’est le retour du héros qui va vivre avec et pour les autres, après avoir réussi à s’extraire de la vie selon les autres afin de devenir un individu appart entière, libre, serein, et ayant trouvé du sens.
Ce sens va se matérialiser (et de décupler) à travers la communauté.
Nous allons faire comme Epicure et ses disciples qui avaient décidé de cultiver leur jardin.
Mais nous allons aussi ne pas nous limiter à un entre-soi en préparant un héritage que nous allons laisser au monde.
Enfin, nous traiterons le sujet le plus effrayant, celui de la mort, car comme le disait Montaigne : philosopher c’est apprendre à mourir.
Et je suis convaincu que la vie intentionnelle, combinée au principe que nous venons de développer, va nous permettre de se mettre dans les meilleures conditions pour y parvenir.
Tout en vivant une existence qui en vaut vraiment la peine.
Conclusion
Avec ce principe #6, nous sommes maintenant en mesure de comprendre, déconstruire et exploiter les jeux de la vie.
Le philopreneur que vous êtes en train de devenir si vous adhérez à la vision de la vie intentionnelle et de ses principes, doit vous permettre de devenir un entrepreneur de la vie.
Précisons, un entrepreneur réaliste car étant en mesure de distinguer ce qui est de son ressort ou non.
Voici les éléments à retenir de cette seconde partie du principe :
Il faut savoir danser avec l’esprit du temps en conservant un pied à l’intérieur de celui-ci et un autre à l’extérieur.
Il existe de multiples richesses sur lesquelles concentrer votre attention et vos projets : financière, sociale, physique, mentale, temporelle.
Le philopreneur est un entrepreneur de la/sa vie qui utilise des modèles mentaux et des principes pour naviguer dans le chaos de l’existence.
Pour être performant à un jeu, il faut le comprendre, le déconstruire puis réfléchir à comment l’exploiter.
Le but est de créer votre propre jeu
Vous devez proposer au monde une perspective en écrivain votre manifeste, autrement vous vivrez selon le manifeste d’un autre.
Les jeux qui valent la peine sont les jeux à sommes positives et auxquels vous pouvez prendre part sur le long terme (avec des partenaires qui vous suivront sur le long terme également).
Plan d’action
Réflexions
Comment allez-vous danser avec le Zeigest ? Sur quelles parties de votre vie allez-vous être en dehors de celui-ci ? À l’intérieur ?
Quelles sont les richesses que vous avez tendance à sous développer ? Que pourriez-vous faire pour leur consacrer plus de temps ?
À quoi pourrait ressembler votre propre jeu ? Qu’est ce qui vous empêche d’y jouer dans les prochaines semaines ?
Quelles sont les 3 premières actions que vous pouvez effectuer pour lancer le premier niveau de ce jeu ?
Actions
Lire le thread How to get rich without getting lucky de Naval Ravikant
Définir les jeux auxquels vous êtes en train de jouer
Desquels êtes-vous satisfaits ? Que vous apportent-ils ?
Desquels êtes-vous insatisfaits ? Comment les faire évoluer ou les remplacer ?
Je m’arrête ici pour cette semaine.
Partagez-moi votre avis sur l’édition par mail (en répondant à celui-ci).
Pour me suivre (et échanger) entre les éditions, ajoutez-moi sur Instagram.
Passez une bonne semaine et à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺
Merci Jean-Charles.