Bonjour à tous,
En direct d’Istanbul où je viens d’arriver il y a quelques jours.
C’est la première fois que je me retrouve dans une ville si immense. Les rues sont bouillonnantes. Je comprends mieux maintenant d’où prend naissance l’ambiance présente dans les stades de foot et enceintes de basket de la ville. Il va me falloir quelque temps pour m’adapter mais cela va être, pour sûr, une sacrée expérience moi qui suit plus habituée (et à l’aise) dans le calme.
Concernant cette newsletter, ce vendredi, je vais vous proposer un “nouveau” format.
Substack (l’outil que j’utilise pour vous envoyer ce mail), me permet de créer des discussions - fonctionnalité que j’avais déjà utilisée en 2020.
Chaque vendredi (ou un sur deux, nous verrons) à 16h30 vous recevrez un mail pour rejoindre la conversation/discussion sur un thème que nous explorerons ensemble pendant le week-end.
Pour commencer, nous allons faire simple ce vendredi, ce sera une session de questions/réponses entre vous et moi.
Vous pourrez me poser toutes vos questions sur les sujets de votre choix et j’aurai également quelques questions pour vous.
Au programme cette semaine :
Le sujet de la semaine : L’art d’écrire ses cahiers privés sur plusieurs décennies comme Montaigne, Camus, Thoreau.
Le coaching Philopreneur
Le sujet de la semaine : L’art d’écrire ses cahiers privés sur plusieurs décennies
En parallèle de l’écriture de mon livre - que j’espère publier l’an prochain - j’ai senti le besoin de consacrer certaines de mes soirées (ou début de matinées) à d’autres formats d’écritures.
Pour devenir écrivain il faut écrire. Pour comprendre ce que l’on a dans la tête, il faut écrire. Pour mieux penser, il faut écrire. Pour apprendre à se connaître, vous avez compris …
Inspiré par certains auteurs célèbres qui ont fait de l’écriture “privée” un art de vivre, voir une nécessité pour vivre :
Michel de Montaigne et ses fameux Essais au XVIe siècle
Henry David Thoreau et son journal qui l’écrit sur plusieurs décennies
Albert Camus et ses carnets de notes
Paul Valéry et ses “Cahiers” qu’il considère comme sa grande œuvre : 26 000 pages de réflexions qui commencèrent dans sa vingtaine et durèrent 50 ans !
Ces journaux sont dans la parfaite lignée des exercices spirituels que pouvaient pratiquer les stoïciens - qui eux avaient une pratique visant “l’examen de conscience”. C’est inspiré par ces philosophes antiques que va se développer le concept de “journaling” qui est revenu à la mode ces dernières années.
Pour ma part, en grand admirateur de Michel de Montaigne (je vous recommande l’excellent livre de André Comte Sponville pour vous intéresser à ce grand homme/philosophe français), je fus pris d’un rêve : celui d’écrire un “livre privé” contenant des réflexions produites sous forme d’essais tout au long de ma vie.
Un livre permettant de voir son évolution personnelle, celle de sa pensée, de son regard sur la société et le monde sur plusieurs décennies.
Un livre dont l’unité serait la tentative du “soi” s’efforçant de mieux se connaître, et comprendre le monde autour de lui, le plus objectivement possible.
J’ai commencé au mois de mars une double pratique privée d’écriture en complément de mes écrits destinés au public :
Un journal dans lequel je documente ce que je vis, pense, vois. C’est une matière brute qui me permet de consigner certains moments de ma vie. J’apprécie de pouvoir les consulter quelques mois ou années plus tard.
Des essais - inspirés par le format de Montaigne ou les Cahiers de Valéry - où je prends un sujet que je développe de manière plus appliquée pour m’efforcer à bien articuler ce que je pense (et ainsi mieux penser). Ces sujets peuvent aussi bien être une analyse de moi-même par moi-même (comme ce que faisait Montaigne) ou une réflexion sur un sujet qui m’intéresse (faits de société, observations diverses).
Concernant les essais “privés”, c’est le format qui m’excite le plus car il permet de revenir sur certains sujets dans plusieurs années. Comme un dialogue avec soi-même mêlant passé, présent et futur.
Mon but avec cette forme d’écriture est d’essayer d’aller au plus proche de “ma vérité”. De dépouiller mes écrits et ma pensée des masques que je peux mettre en public malgré moi.
D’aller à la rencontre de mon “vrai moi” en essayant d’arrêter de me raconter des histoires (qu’est-ce que nous sommes doués pour cela, même en écrivant ainsi en privé !).
C’est l’opposé de ce que notre société valorise. Ici, le but n’est pas de briller, d’inspirer, de montrer la meilleure version de soi. L’acteur laisse la place à l’homme dénué d’artifices ou d’une quelconque volonté de vendre ou séduire quiconque.
Cet exercice me permet d’approfondir des idées, des sujets, des thèmes que je n’oserai pas toujours/encore exposer publiquement.
J’apprécie énormément le fait que l’écriture de ces textes constitue déjà en eux-mêmes une fin en soi.
Plus largement, c’est ce que je recherche dans ma vie actuelle. Faire des activités qui soient premièrement des fins, dans un monde où la grande majorité de nos actions sont “des moyens de”.
Peut-être que “l’homme est projet”, il en a besoin pour trouver du sens à sa vie. Mais je pense aussi que nous avons besoin de faire des activités qui se suffisent à elles-mêmes.
Un autre effet - et non des moindres - est la sérénité que l’on peut ressentir en s’attelant à ce type de projet.
En effet, une fois que l’on écrit ses pensées, même si celles-ci sont un “work in progress - sans fin.
On sait que celles-ci existent et qu’elles pourront être lues par ses proches ou par un public plus large dans le futur, bien que ce ne soit pas l’objectif premier.
Rien que le fait de se retrouver chaque jour avec soi-même et de développer sa pensée - en essayant de la rendre la plus “vraie” possible - suffit amplement.
C’est pourquoi j’ai intitulé cette édition “Le projet le plus important de notre vie ?”.
Celui-ci pourrait devenir votre compagnon de route tout au long de votre existence et qui sait, peut être que comme Montaigne, Camus ou Valéry, nous aurons la chance de vous lire dans quelques décennies.
Le coaching Philopreneur
Chaque semaine, je vous propose pour finir quelques réflexions et actions en liens avec certains des sujets abordés dans l’édition.
Réflexions :
Quelle pratique d’écriture privée aimeriez-vous commencer/reprendre ?
Pourquoi ?
A quoi pourrait ressembler votre journal dans 30-40 ans ?
Actions :
Définir votre pratique (journal, essais personnels), votre rituel (lieu, horaire, état d’esprit) et votre support d’écriture (digital, carnet)
Créer une liste de questions (pour le journaling) et de sujets possibles (pour vos essais privés) afin d’avoir toujours de quoi écrire
Merci pour votre attention. Je conclus ici cette édition numéro 167.
Je rappelle aux nouveaux arrivants qu’il est possible de consulter les archives de la newsletter (on me l’a demandé plusieurs fois récemment).
Comme chaque semaine, je vous encourage à m’écrire en répondant directement à ce mail.
Allez-vous commencer ce projet personnel ? Sous quelle forme ? Dites-moi ce que vous comptez faire en répondant à cet email.
Préparez également vos questions pour le nouveau format de vendredi !
D’ici la, passez une bonne semaine !
JCK from Istanbul 🇹🇷