Chaque lundi à 16h30, je (Jean-Charles Kurdali) vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Hello !
J’espère que vous allez bien !
Je sors d’une semaine assez intensive au cours de laquelle j’ai pu voir un aperçu de ce à quoi aller ressembler mon quotidien ces prochains mois.
En effet, en plus de mes coachings, de mes projets d’écriture, de créations de contenu et de mes lectures, j’ai maintenant mon programme d’éducation philosophique personnel qui a démarré pour de bon avec 4/5h de cours par semaine et des “devoirs” sur lesquels travailler.
Au programme des lectures, des explications de textes, de la production d’essais philosophique, ma participation à mon premier séminaire et bien d’autres exercices et projets qui vont me pousser (et me poussent déjà) dans des contrées totalement nouvelles pour moi.
J’essaye de prendre note de toutes les peurs et difficultés que je traverse dans ce processus car il est question ici d'identité, d’évolution de sa personnalité, de développement humain.
Vous savez certainement que ce sont des sujets sur lesquels j’écris régulièrement ici et qui sont centraux dans mes discussions avec mes clients en coaching.
Bref, cela va générer de nombreuses idées et réflexions à partager à travers mes différents formats dans les mois à venir.
Concernant Youtube, pas de vidéo cette semaine, je reviens la semaine prochaine avec un nouvel essai vidéo.
Mais, vous pouvez déjà rattraper votre “retard” en regardant une vidéo parmi les 12 que j’ai publiées sur la chaîne ces derniers mois et rejoindre les 560 abonnés.
Passons maintenant au programme de l’édition du jour :
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment (le zoom et
2 citations tirées de mes lectures récentes
1 coaching Philopreneur
3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1- Apprendre à zoomer et dézoomer avec sa propre vie
La première définition et caractéristique que j’ai donnée au terme Philopreneur lors de sa présentation en novembre 2020 était la capacité - et volonté - de trouver un équilibre entre la réflexion et l’action.
Socrate dit qu’une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue.
Je me permets d’ajouter qu’une vie tournée entièrement vers la réflexion, sans mise en action, sans mouvement ne sera pas plus satisfaisante.
La bonne vie est un équilibre, comme la vertu qui est la juste mesure entre deux extrêmes - appelés vices - que vont être l’excès ou le manque.
Par exemple : le courage est une vertu à l’équilibre entre la témérité et la lâcheté.
Dans la continuité de ses réflexions sur l’équilibre, j’aime utiliser ce que j’appelle le “zoom/dézoom sur sa vie”.
À la manière d’un réalisateur de films ou d’un photographe qui vont chercher à jouer avec les angles de prises de vues, la profondeur de champs.
Nous allons jouer avec le zoom selon les besoins que nous avons dans notre vie, les problématiques qui se dressent devant nous.
Dans notre vie quotidienne, il est commun de se retrouver pris par nos obligations, par nos projets, par nos problèmes.
Au jour le jour on peut avoir l’impression de ne pas avancer vers nos objectifs, de ne pas progresser, ou encore de perdre de vue le sens de ce que l’on fait.
C’est dans ces moments qu’il faut savoir activer le “dézoom”. Prendre de la hauteur et élargir la profondeur de champ.
Ainsi, on remet ce que l’on fait, vit et est, avec une perspective plus globale.
On prend conscience du chemin accompli, des obstacles surmontés, des anciennes peurs qui n’en sont plus, des raisons qui nous ont poussés à suivre une certaine voie, à en quitter d’autres.
Aussi, nous pouvons constater et comparer qui nous étions et ce que nous faisions il y a une semaine, un mois, une année, dix années etc.
Ce qui permet de constater nos progrès dans la vie, notre évolution et de redonner un certain sens à notre présent.
Ce “dézoom” permet aussi de voir l’horizon, de voir au loin son étoile du nord (sa quête, son identité idéale, son intention primaire etc) et de se remémorer du pourquoi on fait ce que l’on fait au quotidien.
Cependant, une fois cette remise en perspective effectuée, il est important de remettre le zoom à la bonne distance afin de revenir dans le présent.
Ici, l’enjeu est d’utiliser le zoom pour se concentrer sur notre projet en cours, sur la conversation que vous avez, sur le livre que vous êtes en train de lire (ou la newsletter !).
Dans la boîte à outils de celui qui souhaite apprendre à vivre, à être Philopreneur, le zoom/dézoom est un allié à utiliser sans modérations.
2) L’art de la liberté par la contrainte et le cadre intentionnellement choisis
Et si la liberté n’était pas de faire tout que l’on veut, quand on le veut, mais de définir ses contraintes et de choisir le cadre qui nous correspond ?
Une vie de liberté totale peut paradoxalement vite manquer de sens.
Voir être angoissante comme l’ont bien démontré les existentialistes (Kierkegaard, Niezsche, Sarte, Camus).
Car, ne serait-ce que définir un but, avoir une quête, n’est ce pas déjà, définir une contrainte ? Faire un choix qui nécessairement va en exclure d’autres.
L’Homme libre pourrait donc être celui qui a le loisir de choisir intentionnellement ses contraintes, son cadre de vie et ses problèmes.
J’ai souvent en tête cette idée de Mark Manson qui dit qu’il est plus utile de définir ce que l’on veut en partant de ce pour quoi on est prêt à souffrir pour l’obtenir.
Par exemple, vous pourriez dire que vous souhaitez être écrivain, mais avez-vous vraiment d’écrire 4h par jour en isolation totale et à vous battre chaque jour avec vous-mêmes et avec des idées vous avez envie de rendre cohérente sur le papier ?
Dans un registre analogue, la création de son cadre, de sa discipline personnelle ou son art de vivre est un sujet que j’aborde régulièrement avec mes clients en coaching.
Très vite, ils se rendent compte que la liberté est une notion tellement abstraite qu’elle mérite une définition plus personnelle et un cadre…
Le risque, lors de cette prise de conscience est de vouloir inconsciemment - ou par confort - réutiliser des cadres du passé.
Un ancien salarié va vouloir reproduire les mêmes horaires quand il devient entrepreneur, ce qui peut être très bien mais exige d’être reconsidéré dans un premier temps.
C’est pourquoi, j’aime suggérer à ces personnes, avant de définir un nouveau cadre mode de vie, de tout casser, de mettre du chaos dans leur quotidien pendant quelque temps.
Le but étant de s’éloigner d’un mode de fonctionnement qui est associé à une ancienne identité qu’ils risquent de reproduire malgré eux.
C’est ainsi qu’ils prennent conscience de la liberté qui est la leur.
Celles de choisir leurs projets, leurs modes de vies mais aussi leurs problèmes et contraintes.
La liberté est donc dans la décision, dans le choix, dans l’acceptation totale.
3) Reconstituer son puzzle de la connaissance et de la sagesse
Quand je vis dans de grandes villes, je mets beaucoup de temps pour parvenir à m’y déplacer sans avoir recours à un GPS (ce qui amplifie ce problème initial).
Pour autant, j’éprouve toujours un certain plaisir lorsque j’arrive (enfin) à “connecter les points” entre deux quartiers, et ainsi, mettre à jour ma carte mentale de la ville.
D’ailleurs, plus j’avance dans la constitution de cette carte mentale, plus je suis capable de lui ajouter des dimensions différentes.
La carte qui était uniquement composée de lieux, de quartiers s’étoffe avec des souvenirs, des histoires, des rencontres que j’associe avec ces différents lieux et quartiers.
Au bout de quelques années, j’ai une carte mentale qui est un mélange entre ce que la ville est (ce qui est accessible à tous) et ce que j’ai fait dans la ville (ce qui m’est propre).
Ainsi, j’ai reconstitué mon puzzle de la ville en y ajoutant ma propre histoire.
J’en viens maintenant à la raison de cette métaphore du puzzle.
C’est que je vois le désir de sagesse et de connaissance de la même manière.
Toute la sagesse des anciens, les connaissances et leçons de notre Histoire collective sont disponibles, mais c’est à nous de reconstituer le puzzle tout au long de notre vie.
Cependant, soyons réalistes, il est impossible de tout connaître, de reconstituer tout le puzzle.
Pour autant, il est primordial pour bien vivre, d’essayer de le reconstituer à son rythme, pièce par pièce.
Compléter ce puzzle entièrement serait l’affaire du Sage, le philosophe qui est amoureux de la sagesse sait qu’il ne l’atteindra pas, il va se “contenter” de faire son puzzle de son mieux.
Il va prendre du plaisir à connecter les idées, à mieux comprendre le monde et soi-même après chaque nouvelle pièce qui ajoute une brique de compréhension et un lien avec sa connaissance existante.
Ce qui est passionnant avec cette quête c’est qu’elle est infinie et qu’elle permet à chacun de poursuivre un chemin qui lui sera propre.
Pour autant, nous avons tous sensiblement le même but : essayer de bien vivre, d’être heureux et de s’accomplir en contribuant à notre communauté et à la société.
Ce qui me fait penser qu’il y a des pièces du puzzle qui nous permettent de faire société et avoir des références communes en termes de sagesse, de valeurs, de compréhension du monde.
Mais que c’est l’agencement de ses pièces, les liens que l’on fait entre eux et notre volonté d’aller en découvrir de nouvelles qui définissent notre personnalité et notre chemin de vie ainsi que notre manière de voir le monde.
Ce qui expliquerait bien ce besoin de connaissance et cette curiosité inhérente à l’Homme.
Tant qu’il manque des pièces à son puzzle, on est bien “obligé” de continuer à les chercher n’est ce pas ?
Enfin, celui-ci un appel à l’humilité, sachant que l’on ne pourra avoir tout le puzzle, on ne pourrait jamais tout savoir et donc nous aurons toujours besoin de l’autre.
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Le principal est toujours ce qu’un homme est, par conséquent ce qu’il possède en lui-même ; car son individualité l’accompagne en tout temps et en tout lieu et teinte de sa nuance tous les événements de sa vie.
Citation tirée du livre Aphorismes sur la sagesse dans la vie de Schopenhauer
Pour faire germer l’espoir et le garder, on a en fait besoin de trois choses : sentir qu’on contrôle un tant soit peu sa vie, accorder de la valeur à quelque chose et appartenir à une communauté...
Le « contrôle », c’est le sentiment de maîtriser sa propre vie, de pouvoir influencer sa destinée. La « valeur », c’est trouver une cause assez importante pour nous motiver à agir, un but qui vaille la peine d’être poursuivi. Enfin, la « communauté », c’est faire partie d’un groupe qui partage les mêmes valeurs et qui s’efforce d’atteindre les mêmes buts que nous.
Citation tirée du livre Tout est foutu de Mark Manson
Coaching Philopreneur : Le plan de réflexions et d’actions de la semaine
Chaque semaine, je vous propose pour finir quelques réflexions et actions en liens avec certains des sujets abordés dans l’édition.
Réflexions :
Quelles sont les contraintes que vous aimeriez vous imposer librement ?
Quels sont les projets, buts ou quêtes pro/perso pour lesquels vous êtes prêts à affronter des peines ? Quelles sont ses peines ou difficultés ? Comment allez-vous les affronter, vivre au quotidien ?
Actions :
Quels sont vos peurs, préoccupations ou problèmes actuels ?
Listez en 3 puis utiliser le “dézoom” pour observer chacun d’eux avec une perspective plus large.
Que constatez-vous après cette observation au format grand angle ?
Qu’est-ce que cela va changer dans votre interprétation ? Dans vos actions ?
C’est ici que je conclus l’édition du jour.
Je retourne à mon devoir d’explication de texte de philo ! C’est dur mais je vais y arriver !
J’attends avec impatience vos retours sur cette édition (en réponse de ce mail directement).
Passez une bonne semaine, à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺