Chaque lundi à 16h30, je vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Pourquoi ? Ma mission actuelle est de vous aider (et de m’aider en passant) à oser construire et développer votre philosophie de vie afin de tracer votre propre chemin et être ce que j’appelle un philopreneur.
Hello !
Me voici de retour sur le sol français pour quelques semaines. J’écris cette introduction de Nantes où je dois faire un aller/retour express. Ensuite direction Paris puis Nancy.
Après 4 mois à vivre en nomade, j’ai quelques réflexions qui ont émergé concernant ce mode de vie, je vous en partage déjà quelques-unes cette semaine.
Je reviendrai certainement sur le digital nomadisme lors de ma revue de l’année et mes objectifs de 2022 que je vais écrire courant décembre et publier tout début d’année prochaine.
Ces prochaines semaines, je vais prendre le temps, de développer certains formats de ma chaîne Youtube et cadrer mon gros projet de 2022 dont je vous parlerai bientôt.
Et si tout va bien, je repartirai en nomade fin janvier ou début février.
Comme je l’ai dit à plusieurs clients en coaching : je vous encourage à profiter de la particularité et symbolique du mois de décembre pour prendre du temps pour vous, de sortir la tête du guidon, de faire le bilan de votre année, c’est d’autant plus important avec les chamboulements que nous vivons depuis 2 ans.
Gardons en tête le message de Socrate : Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue.
Je pense à ce conseil avisé tous les jours actuellement.
Au programme cette semaine :
Nouvelle vidéo : Je mange comme un guerrier romain pendant une semaine (Warrior Diet)
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment (sur digital nomadisme et le voyage)
2 citations commentées tirées de mes lectures récentes
Je mange comme un guerrier romain pendant une semaine (Warrior Diet)
Je l’avais promis la semaine dernière, la voici : nouvelle vidéo sur ma chaîne Youtube.
En novembre dernier, j’ai décidé de lire le livre The Warrior Diet d’Ori Ofmekler puis d’expérimenter ce mode d’alimentation (et de vie).
Vous en saurez plus dans la vidéo, mais l’idée est de jeûner 20h par jour en ne prenant plus de petit-déjeuner ni de déjeuner puis de manger un “festin” le soir en suivant certaines règles relativement simples.
Après plusieurs journées de pratiques par intermittence, j’ai eu envie de voir ses effets sur une semaine entière.
J’en ai profité pour documenter cette expérience afin de vous la partager à travers cette vidéo où vous trouverez :
Ce qu’est la Warrior Diet ?
De quels régimes alimentaires s’inspire-t-elle ?
Comment la mettre en place dans sa vie ?
Le suivi de mon expérience sur la semaine
Mes constats et conseils pour essayer ce genre de diète peu conventionnel
J’espère que vous appréciez la miniature !
Comme d’habitude, je vous encourage à :
Regarder tranquillement la vidéo
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3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) Le digital nomadisme est-il une fuite et une illusion d’indépendance ?
Après 4 mois à expérimenter ce mode de vie (que je compte poursuivre en 2022), j’ai envie de partager quelques réflexions sur celui-ci.
Le digital nomade est souvent présenté comme un des archétypes modernes de la personne libre à notre époque.
Elle est souvent minimaliste, part avec un sac à dos et peut travailler sur les plages du monde entier (et poster des photos sur Instagram).
C’est la liberté n’est ce pas ? L’indépendance totale ?
Je suis plus nuancé, d’après ce que j’ai vécu et observé.
Vous me connaissez, j’aime commencer par comprendre les raisons, le pourquoi derrière ce choix de devenir digital nomade (le mien mais aussi celui des autres).
J’ai rencontré environ 40 personnes dont 20-25 digital nomades sur cette période.
La première chose qui m’a surpris c’est d’avoir rencontré principalement des salariés souvent développeurs ou du moins des profils techniques. J’imaginais rencontrer en majorité des entrepreneurs ou des indépendants.
Ils avaient beau être nomades et travailler à distance, ils n’en devaient pas mois rester chez eux la journée pour faire “leurs heures”, travailler et surtout être disponible si besoin sur “slack”. Il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet du télétravail et l’organisation asynchrone mais ce n’est pas le sujet du jour.
Mon point ne se limite pas qu’aux salariés.
Les entrepreneurs que je connais ou que j’ai rencontrés ont aussi une manière de concevoir le digital nomadisme qui me fait me poser certaines questions.
La plupart du temps, ils ne savent pas vraiment pourquoi ils partent, il y a un sentiment de fuite, de recherches de quelque chose d’indéfinis et surtout ils ont tendance à reproduire le même mode de vie que ce qu’ils font en France (ou leur pays d’origine) à une exception près, les petits agréments de fin de journées ou l’illusion d’être spécial (ou le besoin de se rassurer) lorsqu’ils postent des photos ou autres stories sur les réseaux sociaux.
J’ai eu beaucoup de discussions avec des personnes qui avaient une vie qu’ils considéraient comme manquant de sens (entrepreneurs, indépendants ou salariés), étaient partis mais sans pour autant en trouver beaucoup plus dans leur airbnb d’expatriés.
Le problème récurrent que je constate est la raison, le pourquoi, l’intention (ou le manque d’intentions) des personnes qui le pratique.
Mon constat peut sembler négatif, ne vous inquiétez en défenseur de la nuance, je vais y partager ce que j’y vois de positif.
Mais je préfère partager ce type de constat pour contre balancer ce que l’on peut voir quand on suit certains digitals nomades sur les réseaux sociaux, Youtube ou autre plateformes.
Ils contribuent à diffuser une image d’un style de vie qui est souvent une illusion d’indépendance et de libertés en montrant une version maquillée d’une réalité extérieure bien différente de la réalité qu’ils vivent intérieurement.
Mon conseil serait donc, si vous souhaitez vivre ainsi sur une période :
de vous penser nomade avant de vous considérer digital nomade
d’avoir une intention, un objectif, une quête qui donne un sens à votre voyage (vous n’avez pas à avoir les réponses, mais une intention me semble primordiale pour surfer sur le chaos comme pro)
de vous demander ce que vous souhaitez vivre et pouvez vivre que vous ne pourriez pas lorsque vous êtes chez vous (et ne me répondez pas, de boire un cocktail sur la place, ça s’appelle des vacances ça)
2) La solitude du voyageur existe-t-elle ?
J’ai été surpris de constater que beaucoup de gens n’osaient pas partir seul par peur de se sentir seul, de ressentir la solitude et de mal la vivre.
D’ailleurs je le confirme, j’ai rencontré plusieurs nomades qui se sentent seul et le vivent plutôt mal.
Mais j’ai de bonnes nouvelles, ce n’est pas à cause de leur qualité de digital nomade mais de leur comportement et d’un certain état d’esprit.
Voyager, ce n’est pas que se déplacer d’un point à un autre, c’est une ouverture, vers les autres et en soi-même.
Ce mode de vie m’a permis de découvrir le monde extérieur mais aussi mon monde intérieur. Je suis déjà de nature introspective mais le contexte a amplifié cette facette de ma personnalité.
Pour autant, je ne me suis jamais senti “seul” pendant ces 4 mois, en tout cas beaucoup moins que lorsque je vivais à Paris par exemple.
Je n’ai pas eu l’impression de subir ma solitude mais plutôt de la désirer à certains moments.
La solitude n’est pas un état extérieur mais intérieur. On ne doit pas dire “je suis seul” mais “je me sens seul”.
Il y a une grande différence entre une solitude subie et une solitude voulue.
Pour réduire les chances de me retrouver à subir ma solitude, je me suis lancé des challenges personnels pendant ce voyage me poussant à aller vers l’autre, à rencontrer du monde de manière proactive, notamment lors des premiers jours quand j’arrive dans une nouvelle ville.
J’en fais une de mes priorités.
Pour être concret, j’ai utilisé la communauté de nomad list, les groupes facebook mais je me suis également le challenge d’engager des conversations avec des inconnus dans les cafés, que je fréquente tous les jours.
Lorsque je vivais à Paris, je n’ai jamais cherché à engager la conversation avec mon voisin de table.
J’ai ainsi pu faire des dizaines de rencontres et je savais que si l’envie m’en prenait j’étais en mesure de rencontrer quelqu’un ou de proposer à une autre personne d’aller boire un verre le jour même ou dans la semaine (en passant : les autres nomades sont demandeurs d’interactions et de rencontres)
Enfin, il y a encore plus important que ces techniques pour rencontrer du monde.
C’est d’être bien dans sa tête, d’être bien avec soi-même.
Lorsque ce n’était pas mon cas au printemps dernier, voir du monde ne changeait rien à mon sentiment de solitude intérieure et subie.
Rencontrer du monde de manière excessive peut être une fuite, celle de se cacher une réalité difficile : qu’on ne supporte pas de rester avec soi-même.
C’est un sujet sensible mais très important.
La vraie solitude ce n’est pas seulement de rester seul mais d’être incapable de vivre avec soi-même.
Je sais que je suis bien mentalement lorsque je suis capable de rester seul quelques jours sans avoir ce sentiment désagréable de solitude.
Il faut les deux, nous avons besoin du contact avec autrui mais ce n’est pas celui-ci qui va soigner nos maux profonds.
Je finirai en disant qu’il ne faut pas avoir peur de la solitude quand on voyage, au contraire elle permet de faire la paix avec soi-même et d’aller chercher la rencontre avec l’autre pour de bonnes raisons plutôt que pour combler un manque intérieur.
C’est pour cela que je préfère infiniment l’idée de voyager “seul” qu’en groupe.
3) Voyager comme un chercheur et un reporter
Je vais terminer ces réflexions par une note positive.
Le fait d’être nomade est donc : de chercher le mouvement, de rencontre du monde, d’aller au contact du chaos, est un outil formidable pour apprendre sur le monde et sur soi.
Ce que j’ai critiqué sur la première réflexion est plus l’état d’esprit et l’image projetée par certains digitals nomades que les opportunités que ce mode de vie permet.
Le digital nomadisme est à cet égard, un pharmakon, il peut être transformateur et peut engendrer une révolution personnelle comme être néfaste et futile si pratiqué pour de mauvaises raisons (impressionné des gens, fuite en avant, chercher une forme de “liberté”).
Personnellement j’aime réfléchir à mes intentions en leur accolant des identités qui me permettent de me rappeler à moi-même l’état d’esprit que je cherche à avoir.
D’un point de vue général, j’essaye d’incarner depuis plusieurs mois l’identité du penseur/philosophe le matin et de l’explorateur l’après-midi.
Mais j’ai également épousé d’autres identités qui me semblent utiles dans ce genre d’expérience (mais aussi dans la vie quotidienne et/ou sédentaire), celles du chercheur et du reporter.
Le chercheur : je me vois parfois comme un “scientifique” qui veut faire des expériences pour apprendre, mieux (me) comprendre, progresser etc.
Je vous donne 2 exemples :
Ma semaine à expérimenter la Warrior Diet pour repenser ma manière de m’alimenter
Un challenge dans lequel je devais aller parler à un inconnu par jour dans un café pendant 10 jours
J’aime cette idée de voir sa vie comme une série d’expériences comme peut le dire le youtubeur Nathaniel Drew.
Le reporter : c’est une casquette que j’utilise pour sortir de moi-même et aller explorer des lieux, situations ou fréquenter certaines personnes, chose que je n’aurai pas faite sans m’imaginer comme un reporter.
Cela me permet de mettre à l’épreuve mon scepticisme plutôt que de juger sans voir ou comprendre.
Sinon, comment savoir que je n’aime pas les haricots ? (ça c’est pour moi quand j’étais petit !)
En somme, c’est une variation du chercheur.
Les deux m’aident à sortir de ma zone de confort, ce qui est pour moi une des grandes vertus du voyage.
La boucle est bouclée.
Le digital nomade est donc un “outil”, il faut être conscient dans sa manière de l’utiliser, pour soi et pour les personnes qui nous observent.
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Selon Nietzsche, devient surhomme celui qui se libère de ses croyances, de ses idées reçues sur lesquelles il a bâti sa vie sans trop réfléchir – et qui mènent indéniablement au malheur… – en reconstruisant ses propres connaissances, en adoptant sa propre morale, ses propres valeurs.
Nietzsche et sa philosophie, expliqués simplement - Article de l’Institut Pandore
C’est une idée qui m’obsède le plus et que je vais continuer à creuser l’an prochain.
Comment sortir de nos idées reçues, de notre manière de vivre par défaut ou non examinée comme dirait Socrate.
Comment remettre de la réflexion dans nos vies afin d’agir et d’aller toujours un peu plus vers qui nous pouvons et devons devenir ?
Le surhomme de Nietzsche est un concept qui redevient de plus en plus populaire, parfois présenter de manière maladroite, malgré tout c’est révélateur.
La manière dont notre société se développe nous éloigne toujours plus de notre capacité à prendre du recul, à être maître de notre attention, de nos pensées et à oser prendre des décisions n’allant pas dans le sens de la majorité qui elle sera toujours par défaut conformiste.
Se connaître soi-même et oser le devenir c’est un long processus qui demande beaucoup d’efforts et du courage.
Ce n’est pas étonnant que l’idée du surhomme de Nietzsche n’a jamais su se développer pleinement dans notre société.
Il est plus facile, rassurant - et pour certains “utiles” - de suivre le mouvement, la voie “naturelle” que de prendre le risque d’en sortir pour construire son chemin, ses valeurs, ses connaissances etc.
Nous l’avons malheureusement encore constaté ces deux dernières années.
Mais je sais qu’il y a des personnes qui souhaitent aller dans cette direction, si vous vous reconnaissez, nous aurons de belles choses à faire ensemble l’an prochain !
Le travail, par son importance dans notre vie, apparaît trouver sa signification et son orientation dans son utilité, économique certes, mais surtout sociale. Ceci nous permet ainsi de souligner deux dimensions par rapport au sens du travail : une dimension éthique et individuelle et une autre politique ou sociale.
Pourquoi avons-nous besoin de sens ? - Article de La Pause Philo
Depuis plusieurs années je considère que l’entrepreneuriat n’est pas la réponse à tout, notamment dans la quête et besoin de sens des individus.
Mais le travail, au sens contributif, est très important dans le sens que l’on donne à sa vie.
Le sens c’est la signification d’une chose et son orientation.
L’enjeu de donner du sens aux personnes qui sont salariées est selon moi plus important que de promouvoir l’entrepreneuriat.
Pour ma part je préfère promouvoir et aider les gens à acquérir un esprit entreprenant que de les pousser à entreprendre coûte que coûte.
En étant entreprenant on est plus agile, on peut trouver une position et un projet qui donne de la signification (individuelle) et une orientation (collective) qui résonne en nous.
Loin des bullshits jobs qui augmentent chaque année dans les métiers du tertiaire.
Redonner du sens au travail est un enjeu majeur, cela passe par repenser la manière dont les entreprises sont structurées, les manières de manager et bien plus.
On s’arrête ici pour cette semaine.
Qu’avez-vous pensé de cette édition ? Allez-vous tester la Warrior Diet ?
Je serai ravi de lire vos retours, vous n’avez qu’à me répondre directement à la suite de ce mail.
Je vous souhaite une excellente semaine et on se retrouve lundi prochain,
JCK from Nantes 🇫🇷