Dans la tête de JCK - Numéro #60
Hello ! J'ai beaucoup de choses à vous partager cette semaine :
une réflexion suite à la lecture de Company Of One de Paul Jarvis
le nouvel épisode de Dans la tête d'un VC
Retour sur le lancement du podcast Dans la tête d'un CEO
ma dernière lecture
2 supers épisodes de podcasts écoutés cette semaine et un documentaire
🤔 Questionner la croissance infinie
J'ai presque terminé la lecture du livre de Paul Jarvis, Company Of One, qui est souvent recommandé par mes amis indépendants et freelances. Beaucoup moins par mes amis startupers et ce n'est pas étonnant vu l'angle du livre.
Bon, il faut vraiment dire aux éditeurs et aux auteurs d'arrêter de se forcer à écrire des livres de plus de 200 pages pour justifier leurs prix (225 ici). Le livre est trop long et je vais lui donner une note de 8/10 alors qu'il aurait mérité un 9/10 s'il s'était contenté de 150/160 pages.
L'idée centrale du livre est la suivante : n'est t'il pas préférable de se concentrer à faire mieux que de vouloir faire toujours plus gros ?
Il questionne la croissance pour la croissance. Et donc une composante du mécanisme qui fait croître (et souvent péricliter) les startups. Je comprends son point, mais je ne le partage pas sur tous les aspects, du moins dans toutes les situations.
Les “vraies” startups qui veulent conquérir un marché énorme en 7-10 ans doivent emprunter la voie de l’hyper croissance et celle de l'ouverture du capital auprès d'investisseurs (Business angels et VC)
Par contre, la grande majorité des business, startups comprises (celles qui ne veulent pas ou ne peuvent devenir des “licornes”, autrement dit la plupart de ces “startups”), peuvent s'inspirer grandement de certains concepts énoncés dans le livre.
Me concernant, j'ai joué au jeu de la startup qui doit - et veut- croître rapidement pendant près de 4 ans. Le marché sur lequel j'opérais me pousser à développer l'entreprise rapidement pour prendre position territorialement afin d'avoir une chance de me faire une place sur notre niche. Et éventuellement être un “asset” intéressant pour un gros concurrent ou un acteur souhaitant être présent sur ce marché.
(Pour rappel ou pour ceux qui ne le savent pas. J'étais le CEO de Fetch, une startup de “food delivery”, pour faire simple disons que c'était un deliveroo mais spécialisé sur des villes de tailles intermédiaires - villes de 100 000 à 200 000 habitants - qui s'est développée dans 7 villes entre 2015 et 2018 et qui m'a amenée à gérer une équipe de 30 employés et des centaines de livreurs indépendants.)
Un autre scénario, utopiste certainement et inspiré du livre, aurait été de se concentrer sur nos deux premières villes qui étaient extrêmement rentable et de faire une “cash machine” avec un effectif très limité. Ces 2 villes représentaient à un moment 80% de notre CA global et nous aurait permises de payer 4-5 employés et d'avoir la possibilité de toucher entre 10K et 15K€ par mois, mon associé et moi.
La priorité aurait été de faire mieux et non pas plus. Un meilleur service aux clients, un marketing qui se concentre sur les clients existants plutôt que l'acquisition constante via des canaux payants (saturés et compétitifs) , une proximité encore plus forte avec nos partenaires et une attention aux détails qui n'est plus possible (ou marginal) lorsqu'on “scale” comme un sourd.
Nous aurions été comme le village Gaulois d'Astérix et Obélix, une anomalie au milieu d'un territoire occupé par les empires modernes Uber Eat et Deliveroo. Je ne suis pas sur à 100% que cela aurait fonctionné (sur la durée) mais ça l'exemple permet d'illustrer une théorie importante du livre de Paul Jarvis.
L'idée ne m'avais pas traversé l'esprit à l'époque car mon associé et moi même avons monté Fetch pour pousser nos limites et apprendre en quelques années comment passer de la startup garage à l'entreprise présente dans toute l'Europe. Il y avait une envie de défier les lois des probabilités et une soif d'apprendre beaucoup et très vite. J'assumais notre choix et les règles du jeu.
Et maintenant ?
Merci à Fetch, j'ai pu apprendre à vitesse grand V entre mes 23 et 27 ans. Dans les moment de forte croissance comme les moments très difficiles que nous avons vécus l'an dernier.
Cette année, j'ai eu l'occasion de lancer pleins de projets, de rencontrer des centaines de personnes sur Paris et j'ai eu le luxe, la chance d'avoir le temps de consacrer beaucoup d'heures à l'introspection.
Le fruit de mes réflexions de cette année 2019 est que je ne vais pas (tout de suite) remonter une startup mais me concentrer sur le modèle “company of one”. Pour pleins de raisons que je pourrais évoquer dans une autre newsletter. Ce modèle correspond plus à mon état d'esprit actuel.
J'ai donc créé ma petite SASU en ce début décembre. Celle ci va s'articuler autour de 3 activités :
le conseil et coaching de dirigeants (avec une limite de 3 élèves à la fois) => qui va devenir ma source de revenue principale en 2020
l'investissement dans des startups et autres actifs.
le média avec mes deux podcasts (sponsoring en 2020 ?), mes articles, un site en cours de construction et pourquoi pas des conférences l'an prochain
je me garde sous le coude quelques surprises pour 2020
Avec ce modèle je n'ai pas besoin d'employés (ou très peu), mes charges sont limitées, j'ai la chance de pouvoir choisir mes clients (et limiter le nombre) et de pouvoir faire un profit immédiat et plutôt substantiel.
On verra bien dans 6 mois si j'aime toujours ce modèle ou si j'essaye de créer un concurrent de Space X !
Je me rends compte que cette réflexion s'est transformé en quasi article. C'est pas très grave. J'avais l'intention de vous proposer des formats plus long de ce type pour 2020.
🎙 Dans la tête de VC : Episode 13
#13 Eric Burdier (Axeleo Capital)
Sur le mix accélérateur et fonds, l'AMF et les startups B2B
L’épisode est également disponible :
sur Apple Podcast (n’oubliez pas de mettre une note/review si vous souhaitez m’encourager et m’aider à le faire connaitre 🙂)
sur Spotify
sur toutes les applications de podcasts (Podcast addict, Castbox etc)
Eric Burdier est General Partner d’Axeleo Capital un fonds de seed avec un focus B2B créé en 2017. L’histoire a commencé en 2013 avec la création d’un accélérateur du même nom, créé à Lyon.
Axeleo est également l’organisateur de la conférence B2B Rocks, pour les startups B2B et SaaS, organisée deux fois par an à Paris et Sydney.
Dans cet épisode, vous allez apprendre :
1) Qu’est ce qu’Axeleo ? Quel est le parcours d’Eric ?
2) Pourquoi avoir commencé par un accélérateur ? Quelle problématique constaté a motivé Eric à accompagner les startups B2B ? Comment fonctionne l’accélérateur ? 3 leçons apprises par Eric grâce à l’accélérateur ?
3) Comment a été créé le fonds d’investissement Axeleo Capital ? Quelle est la thèse du fonds ? Qu’est ce que l’agrément AMF ? Pourquoi chercher à obtenir cet agrément ?
4) Quelles startups peuvent être intéressés par une collaboration avec Axeleo et inversement ? Quel timing de développement ? Quelles particularités ont les startups B2B par rapport au B2C ? Quel impact dans la stratégie d’investissement et de sortie ?
5) Sa vision du marché des sorties pour les startups B2B avec des acquéreurs français et étrangers ? Quels secteurs intéressent le plus Eric actuellement ?
🎙 Dans la tête d'un CEO
Une semaine et déjà 900 écoutes pour ce premier épisode. C'est bien plus que ce qu'avait obtenu le premier épisode de Dans la tête d'un VC il y a quelques mois.
Vous l'avez écouté ? Je prends vos retours avec grand plaisir ! C'est sur que je dois améliorer le format.
Si vous n'avez pas encore écouté. Vous avez toute la semaine pour rattraper votre retard ! :) Episode 2 lundi prochain.
📚 Lecture du moment
La succession de Jean Paul Dubois
Mon premier livre de cet auteur. Jean Paul Dubois est l'écrivain qui vient de remporter le dernier prix Goncourt en novembre (pas avec ce livre)
La succession c'est l'histoire d'un homme qui est né dans une famille “maudite”. Tout commence avec un médecin qui n'arrive pas à comprendre son fils et inversement. Le fils ( qui est le narrateur) a fait des études de médecine mais n'a jamais exercé. Celui ci préférant tout quitter après ses études pour aller vivre de sa passion à Miami : la pelote basque.
Jusqu'au jour ou … le retour en France s'impose.
Un livre sur la complexité des histoires familiales, sur la dualité entre suivre sa passion et faire ce qui est attendu de nous, sur la pelote basque (j'ai appris pleins de choses sur ce sport) et la vie de ces joueurs professionnels basés à Miami qui ont vécus l'apogée de ce sport dans les années 80.
Il y a d'autres thèmes forts qui sont abordés sur la deuxième partie du livre mais je ne veux pas vous gâcher le plaisir de livre ce petit livre de 200 pages qui m'a beaucoup plu.
👂 2 épisodes de podcasts à écouter !
#06 – Alexis Michalik : Apprendre à suivre la bonne idée by Inspiration Créative
Cette interview d'Alexis Michalik faite par mes amis Killian Talin et Valentin Decker est excellente ! Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller acheter son premier roman, Loin. Je vais rattraper mon ignorance de l'existence de cet artiste incroyable en allant voir ces différentes pièces de théâtre dans les prochains mois. Je n'avais vu, qu'Edmond au cinéma en ce début d'année.
Vlan #110 Pourquoi les artistes peuvent changer le monde avec Abd Al Malik
Du lourd également. Il faut écouter cet épisode de Vlan de Grégory Pouy qui échange pendant 30 minutes avec le génial Abd Al Malik. Ça me rappelle que je dois absolument livre son livre Camus, l'art de la révolte.
🍹 Bonus pour conclure
Stevie Wonder : visionnaire et prophète | ARTE
Enfant prodige de la Motown, Stevie Wonder s'est émancipé pour imposer sa musique “groovy” et ses prises de position politiques. Portrait d'un visionnaire à …
C'est bientôt Noel, je suis généreux cette semaine. Un super documentaire diffusé sur Arte et dispo sur YouTube.
Quelle vie ce Stevie Wonder ! Un premier album à 11 ans, une douzaines d'albums à seulement 18 ans. Un artiste engagé qui s'est notamment battu pour qu'existe le jour férié consacré à Martin Luther King. Je n'ai pas vu passer ces 52 minutes.
J'arrête pour cette semaine ! A lundi prochain !
JCK
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