Chaque lundi à 16h30, je vous propose des réflexions tirées de mes lectures, de mon second cerveau, de mes expériences et observations personnelles pour essayer de mieux vivre, penser et travailler à notre époque.
Pourquoi ? Ma mission actuelle est de vous aider (et de m’aider en passant) à oser construire et développer votre philosophie de vie afin de tracer votre propre chemin et être ce que j’appelle un philopreneur.
Hello !
Me voici après un petit break d’une semaine concernant la production de contenu.
J’ai ressenti le besoin de m’immerger complètement intellectuellement dans l’écriture ainsi que dans des méthodologies liées à des exercices “scolaires” - la dissertation, l’essai et le commentaire de texte - que j’ai envie de pratiquer, ces prochains mois, pour travailler la structure et la qualité de ma pensée.
À terme, j’ai envie de marier ma capacité à penser de manière divergente et écrire de manière spontanée à une méthodologie me permettant d’être plus rigoureux dans mon identité d’écrivain, essayiste ou philosophe.
Pour réaliser mon ambition personnelle concernant la réflexion et l’écriture je sais que je dois passer par ce genre d’exercices et d’initiatives.
J’ai donc décidé de me constituer une équipe pour faire avancer mon éducation philosophique et intellectuelle et avoir en somme ma “fac personnelle”.
Un retour à la fac pour quelqu’un qui en réalité n’y est jamais vraiment allé (malgré deux inscriptions administratives il y a maintenant plus de 10 ans).
Au programme :
Comment devenir libre et dangereux comme Socrate ? (nouvelle vidéo)
3 concepts et idées qui me font réfléchir en ce moment
2 citations tirées de mes lectures récentes
1 coaching Philopreneur
Comment devenir libre et dangereux comme Socrate ?
Après 10 vidéos en 3 mois, vous êtes dorénavant plus de 530 à me suivre sur Youtube. Pour rejoindre le mouvement des Philopreneurs c’est par ici. D’ailleurs j’ai débloqué l’onglet communauté, je pense l’utiliser pour partager mes lectures et vous posez des questions. Donc raison de plus pour me suivre là-bas ! :)
Si je vous disais que la philosophie peut rendre dangereux ... d'une bonne manière !
Je vous explique pourquoi et comment dans cette vidéo en prenant comme point de départ l'exemplarité de la vie et la mort de Socrate.
Vidéo à écouter pour reconsidérer ce qu'est la liberté et voir comment la philosophie peut être une alternative ou un complément à notre mode de vie actuel pour mieux penser et mieux vivre.
Je suis convaincu que la philosophie est une discipline qui peut être un véritable compagnon pour mieux penser, mieux comprendre le réel, se comprendre soi-même et donc essayer de mieux vivre selon des critères qui peuvent être différent de ceux que propose la société occidentale.
S’intéresser à la philosophie c’est se mettre en position de voir le monde différemment et de se transformer et dans une époque où les structures humaines (technologiques, sociales, politiques) cherchent à limiter voire à annihiler la capacité à penser critiquement, c’est une bénédiction que de pouvoir se plonger dans ce genre de discipline et ainsi devenir libre mais aussi dangereux pour certains …
Je vous explique donc pourquoi et comment devenir libre et dangereux, comme Socrate nous l’a suggéré par l’exemple, dans la vidéo ci-dessous.
Comme d’habitude, je vous encourage à :
Regarder ou écouter tranquillement la vidéo
Me dire en commentaire ce que vous pensez et retenez de cette vidéo
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3 réflexions du moment
Sélection et développement de 3 idées, concepts ou réflexions tirées de mon “second cerveau”
1) Distinguer érudition, connaissance et compréhension
Qui n’a jamais été impressionné à un repas ou une soirée par un invité donnant l’impression de tout savoir, de pouvoir parler de n’importe quel sujet, d’avoir des connaissances semblant infinies ?
Souvent, nous prêtons à ce type de personne des qualités d’intelligences (dans une définition vague et certainement erronée du terme).
Et comme Martin Eden dans le roman de Jack London, se sentant à la fois attiré et inférieur à ses hôtes lorsqu’il fait la connaissance de la famille riche et noble de la fille dont il est tombé amoureux, nous pouvons ressentir de l’admiration, de la jalousie et peut-être un peu de honte en comparant notre “intelligence” ou plus précisément devrait-on se dire, notre culture, à celle de cette personne.
Mais cette association d’érudition et d’intelligence est-elle juste ?
J’ai envie de vous dire que cela dépend et je vais vous partager mon histoire personnelle pour tenter de démêler cette affaire.
À l’instar de Martin Eden, j’ai pu parfois souffrir d’un sentiment d’infériorité d’un point de vue intellectuel en fréquentant certains milieux. Et comme lui, j’ai mis du temps à comprendre la différence entre érudition et intelligence.
Plus qu’une différence, ce qui compte, c’est l’usage que l’on fait de ses connaissances et de cette qualité d’érudit - qui d’ailleurs bien souvent d’ailleurs n’est qu’une érudition perçue et superficielle.
Vous savez c’est gens “type "Sciences-Po” qui peuvent parler de tout sans vraiment rien dire en substance. Qui citent plus qu’ils ne réfléchissent vraiment.
Martin Eden s’en rendra compte à son grand malheur dans le roman en constatant cette facticité qu’il n’avait pas envisagée en découvrant cet univers.
Accumuler et utiliser des connaissances à des fins tels que briller et susciter une forme “d’admiration” ou autre curiosité à un repas ou à une soirée avec des inconnus présentent un intérêt, à mon sens, futile et superficiel.
Malgré moi, j’ai été victime ce genre de comportement - en tant que récepteur et émetteur parfois - de par la manière dont je voyais les étapes à franchir pour me développer intellectuellement.
Ces dernières années j’ai accumulé énormément de connaissances, de concepts, d’histoires, d’anecdotes.
J’aime beaucoup apprendre de nouvelles choses, mais à un moment il faut se poser la question du pourquoi : Pourquoi accumuler cette connaissance ?
J’avais l’impression que je devais rattraper une sorte de retard de par mon histoire personnelle ou encore qu’il fallait remplir son cerveau d’un ensemble d’idées pour pouvoir ensuite les utiliser avec justesse.
Mais c’est une erreur !
Permettez-moi - tout de même - de citer mon mentor vieux de plus de 500 ans.
Michel de Montaigne disait : “Une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine”.
Et là, on comprend l’erreur (et mon erreur). C’est de perdre de vue la finalité la plus noble et la plus utile de la connaissance, qui n’est pas l’accumulation de containers d’informations et de jus de culture mais la capacité à mobiliser ce savoir pour nous aider à comprendre, à penser par soi-même, à raisonner.
Il faut distinguer l’érudition de la pensée aurait dit Nietzsche, lui qui jugea que sa cécité précoce fut une opportunité, celle de ne pas avoir à toujours plus lire les idées des autres tel un futur humain augmenté par les puces transhumanistes mais plutôt de pouvoir mobiliser sa raison et sa capacité à penser en l’agrémentant d’un savoir acquis plus jeune et amplement suffisant pour construire une œuvre intemporelle.
Cette prise de conscience amène des ajustements concrets dans ma vie quotidienne.
Pour commencer, celui d’avoir fait évoluer mon rapport aux livres et à la lecture, cherchant dorénavant à moins lire, à étudier plus, à relire régulièrement, à écrire à partir des réflexions et idées présentes dans certains livres etc.
Ou encore, ma perception de mon programme d’éducation philosophique, mais aussi psychologique et sociologique.
Le but n’est pas de tout lire, de tout savoir. Non, l’objectif est de partir de problématiques, de thèmes, d’enjeux contemporains et d’aller puiser dans les textes de nos contemporains et surtout ancêtres pour agrémenter mes propres réflexions des leurs.
Ainsi de proposer à terme des perspectives, réflexions, idées et concepts qui seront bien plus utiles aux autres et à moi-même qu’une connaissance de surface servant à faire bonne figure devant des assemblées.
Bref, ne cherchons pas à accumuler les connaissances comme un antiquaire mais utilisons-les avec parcimonie pour nous aider à comprendre et mieux penser notre société, nos enjeux contemporains ou encore nos problématiques collectives et personnelles.
In fine, éduquer ou s’éduquer ce n’est pas seulement de l’information mais avant tout de la formation.
C’est d’autant plus important dans une ère de post-vérité où l’on ne sait plus quelle information prendre en compte, mieux vaut être, formé à penser que penser à s’informer.
2) La définition que l’on donne à un mot peut impacter toute notre vie et la société
Parmi les nombreuses choses que la philosophie m’apporte, il y a la prise de conscience de l’importance des mots, des définitions qu’on leur donne et de l’impact que celles-ci peuvent avoir sur notre manière de penser et de vivre que ce soit à l’échelle individuelle ou collective.
Prenons l’exemple du mot “réussite”.
Quelle est votre définition de ce mot actuellement ? Comment celle-ci a évolué dans votre vie ? Quelle est la définition dominante que lui donne notre société occidentale ? Quelle est l’influence de celle-ci sur manière de penser ? Sur vos choix de vie ?
Considérons qu’en Occident, la réussite c’est globalement quelque chose qui doit se voir et se savoir. C’est la richesse, le statut, le pouvoir, la réputation, les cases cochées.
Nécessairement quand une société propose une définition explicite ou implicite, on est influencé par celle-ci.
On va suivre des quêtes pour essayer tant bien que mal d’atteindre des objectifs, ces sommets de montagnes qui semblent pouvoir nous offrir vie éternelle, bonheur ou du moins la reconnaissance de nos contemporains voir la célébrité !
On sent que ce n’est pas la voie que l’on aurait choisie sans le jeu social mais on accepte d’y prendre part pour diverses raisons - certaines sont naturelles et d’autres culturelles.
Je pourrai développer beaucoup plus sur les conséquences de ce choix collectif de la définition du mot “succès” mais ce n’est pas l’objet du jour.
Je finirai en vous incitant à réfléchir à la définition que notre société donne à des mots très importants.
A les questionner, à les étudier et comparer le sens des mots selon les époques et selon qui les utilisent, décident de leurs sens ou les travestissent.
La liberté. La citoyenneté. La démocratie. Le bonheur. Les devoirs. Les droits. La responsabilité.
Autant de mots dont le sens est fondamental mais aussi très flou pour beaucoup.
Pourtant, les mots et le langage influencent et rendent possible la pensée.
La pensée génère des interprétations.
Les interprétations génèrent des émotions.
Les émotions produisent des comportements (ou non comportements).
Prenez le temps de bien comprendre le sens des mots. Faites de votre pensée un empire.
Cette pensée est la seule chose que l’on possède réellement dans notre vie, mais elle est de plus en plus difficile à protéger.
Pour vous faire une idée de l’impact de ce que j’avance, lisez ou relisez le livre 1984.
3) Changer son rapport au temps
Récemment je me suis posé les questions : Qui a inventé la montre ? L’horloge ? Pour quoi ? Pour qui ?
Je ne suis pas encore allé fouiller en profondeur mais je pense que c’est intéressant et c’est possible que ceci fasse l’objet d’un essai vidéo dans le futur.
J’ai l’intuition que cela n’a pas été inventé dans l’intérêt de l’individu et de son bien-être.
Dites-moi par mail si vous avez déjà étudié la question. On pourra en discuter ensemble.
Maintenant, laissez-moi vous exposer mes questionnements nocturnes - ou parfois diurnes - pour traiter du sujet du temps et de notre rapport à celui-ci.
Cette fameuse ressource dont on entend dire qu’elle est la plus précieuse mais qu’on brade comme si c’était les soldes toute l’année.
Cela fait un paquet d’années que j’ai compris que le temps était la ressource la plus précieuse mais comme tout dans la vie, il y a deux extrêmes, deux pôles opposés et je suis certainement allé trop loin, de l’un à l’autre.
Si le temps est si précieux, le réflexe suivant cette “prise de conscience” est de la maximiser.
Comment tirer le meilleur parti du temps qui nous est alloué. Alors la, on se tourne vers les gourous de la productivité.
Et on finit comme quand j’étais CEO et pendant plusieurs années ensuite - par difficulté à sortir de cet état, ce rythme/mode de vie -, on passe sa vie dans un agenda, dans des calendly, dans une multitude de tâches, de rendez-vous, d’activités, d’obligations, de projets.
On se dit qu’on mord la vie à pleine dent ... On en extrait tout le jus comme un vampire.
Et à la fin de la journée, on ne sait plus ce qu’on a fait de cette journée même !
J’ai eu ce sentiment et cette manière de conduire mes journées, mes semaines, mes trimestres etc. Comme je le disais, ce comportement est né pendant ma tenure de CEO mais m’a suivi longtemps après.
Encore actuellement, je peux en être victime.
Mais, j’essaye dorénavant de me dire :
Qu’est ce qui est assez ?
Qu’ai-je envie de vivre ? Comment ai-je envie de me sentir ?
Le but n’est pas/plus d’empiler les “inputs” mais de bien les choisir, de laisser de l’espace, du temps, de la spontanéité, de l’ennui.
Je ne suis jamais aussi productif (de la perception des autres) que lorsque je limite les activités de mes journées et que je ne fais “presque rien” en comparaison avec l’excitation moderne nous poussant à blinder nos agendas et à vivre comme un possédé, effrayé par l’horloge qui tourne.
Dorénavant, si je me sens pressé pour faire ou finir une tâche, je questionne l’intérêt de celle-ci ou du projet ou encore de mon organisation.
Si je constate que je n’ai plus aucune idée de ce que j’ai fait de ma journée ou de ma semaine. Je sais que je dois ralentir, changer mon rythme et passer en mode “tortue productive”.
Je transforme les “je dois” et “il faut” en “j’ai envie” ou “je souhaite”.
Le temps est précieux mais conduire à 220 sur l’autoroute ne fera jamais profiter à quelqu’un du voyage.
Ma suggestion est donc : Et si on essayait parfois, de vivre sans montre ? Sans agenda ?
À quoi ressemblerait notre vie ? Quel serait notre rapport au temps ? Serions-nous plus sereins ou anxieux ? Plus heureux ou malheureux ?
2 citations pour nous aider à mieux vivre, penser, travailler au 21ème siècle
Sélection de deux citations (et de leur contenu ou livre associé) que j’ai appréciées récemment.
Ce que nous sommes aujourd’hui, vient de ce que nous pensions hier, et ce que nous pensons aujourd’hui construit notre vie de demain: notre vie est la création de notre mental.
Citation de Bouddha extraite du livre L’hypothèse du Bonheur de Jonathan Haidt
Sartre énonça ce principe en un slogan de trois mots qui définissait pour lui l’existentialisme : « L’existence précède l’essence. » Ce que cette formule gagne en brièveté, elle le perd en intelligibilité. Mais elle veut dire en gros que, me trouvant jeté dans le monde, je vais créer ma propre définition (ou nature, ou essence) d’une façon qui ne se produit jamais avec d’autres objets ou formes de vie. Vous pouvez penser me définir sous une certaine étiquette, mais vous vous trompez puisque je suis toujours a work in progress, en chantier.
Citation extraite du livre Au café existentialiste de Sarah Bakewell
Coaching Philopreneur : Le plan de réflexions et d’actions de la semaine
Chaque semaine, je vous propose pour finir quelques réflexions et actions en liens avec certains des sujets abordés dans l’édition.
Je les présente sous le même format que celui proposé à mes clients en coaching qui reçoivent ce type de plan le lendemain de chaque session. Considérer cela comme un “coaching Philopreneur" à distance.
Réflexions :
Qu’est ce la vidéo de la semaine et l’enseignement de Socrate vous fait dire sur votre définition de la liberté ?
Pourquoi cherchez-vous à apprendre ? Que faites-vous de vos connaissances ?
Quel est votre rapport au temps actuellement ? Pourquoi est-il ainsi ? Vous sentez-vous serein par rapport à celui-ci ?
Actions :
Écrivez votre définition du succès ? De la liberté ?
En quoi celles-ci sont influencées par notre société occidentale ?
Qu’est-ce que cette influence pourrait changer dans votre rapport à ces termes ?
Quels changements une autre définition pourrait avoir sur votre vie pro ou perso ?
Ma petite pause m’a fait du bien, j’ai pris beaucoup de plaisirs à écrire cette édition et j’espère qu’elle vous aura été utile.
Comme après chaque édition, je ne peux que vous encourager à me contacter - en répondant directement à ce mail - pour réagir, me partager vos retours, vos ressentis, votre point de vue.
Parfois on est à un seul message de créer une belle discussion, rencontre, discussion.
C’est ainsi que j’ai rencontré tous mes amis proches ces 6 dernières années.
Je vous souhaite une excellente semaine,
À lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺