Bonjour à tous,
Nous y sommes, c’est l’édition numéro 200 de cette newsletter.
Au moment où vous recevrez ce mail, je serai dans l’avion pour mon retour en France — où je compte rester une bonne partie de 2023.
Aujourd’hui, c’est la dernière édition concernant le cycle “écriture du livre du Philopreneur”, après vous avoir partagé pendant 5 mois les premières versions des chapitres du livre que je publierai l’an prochain.
(Nous allons repartir sur un nouveau cycle début 2023 dont je vous parlerai la semaine prochaine).
Pour fêter tout cela, j’organise une soirée abonnés et amis Philopreneurs ce mercredi à partir de 19h30 à Paris (République).
Il reste encore 10 places sur les 30 disponibles.
Inscrivez-vous ici sans attendre pour me rencontrer et passer une bonne soirée avec d’autres Philopreneurs et abonnés.
On se voit mercredi ?
Il est temps de passer à l’essai de la semaine consacrée à la deuxième partie du principe #4 du Philopreneur : devenir responsable et antifragile.
Au programme du jour :
Achille ou l’homme devenu responsable et antifragile
Le pari du Philopreneur
Soyez le sculpteur de votre statue
L’obstacle est le chemin
Devenez un alchimiste de l’échec
Conclusion et plan d’actions/réflexions
Achille ou l’homme devenu responsable et antifragile
Achille a compris dans la douleur le coût de ne pas assumer sa responsabilité individuelle.
Quand il était étudiant, il avait beaucoup de haine et de rancœur envers la méchante société qui le manipulait, les riches qui l’exploitait, les femmes qui le rejetait.
Cet état d’esprit l’accompagna durant la vingtaine jusqu’au jour où il refusa de laisser ce narratif gouverner son existence.
Il a pu voir de ses propres yeux le cauchemar qu’était une existence dénuée de responsabilité.
Nihiliste, fragile, nullement fiable envers soi-même et avec les autres, et enfin, incapable de mener à bien le moindre projet.
Il prit le taureau par les cornes et décida de partir du principe qu’une vie passive comme il l’avait vécue auparavant n’avait que peu d’intérêts.
Deux choix s’offraient à lui, l’abandon sous forme de suicide (réel ou fictif, de renoncement ou la révolte.
Achille choisit la révolte car il se remémora que la vie pouvait être belle dès lors qu’on la respectait. Il avait entre aperçu quelques bribes de lumière dans sa sombre existence.
Nous allons voir, dans la suite de ce principe, ce qui aida Achille à se transformer et être intentionnel dans sa quête de responsabilité individuelle et du développement de son antifragilité.
Achille qui maintenant est devenu le fameux homme que Jordan Peterson nous invite à devenir : celui sur qui ses proches pourront compter lors de l’enterrement de son père.
Il est devenu d’une fiabilité rare en ce monde. Il est un socle sur lequel peuvent compter ses amis, sa communauté, sa famille. Il a enfin confiance en sa capacité à ne plus se trahir lui-même.
Il sent une force grandir en lui, aussi bien physique, spirituel et mental.
Il accueille chaque problème avec un état d’esprit positif.
La peur est devenue excitation.
Il est devenu le type leader qu’il admirait (et pensait inaccessible) dans son adolescence.
Nous allons voir que tout commença par un pari, celui du Philopreneur.
Le pari du Philopreneur
Le polymathe français Blaise Pascal écrit dans ses célèbres Pensées rédigées au 17e siècle son non moins célèbre pari.
Qu’en est-il de ce pari ?
C’est un argument philosophique tentant de prouver qu'une personne rationnelle a tout intérêt à croire en Dieu, que Dieu existe ou non.
En effet, si Dieu n’existe pas, le croyant et le non-croyant ne risquent rien ou presque. Par contre, si Dieu existe, le croyant gagne le paradis tandis que le non-croyant est enfermé en enfer pour l'éternité.
« — Examinons donc ce point, et disons : « Dieu est, ou il n'est pas. » Mais de quel côté pencherons-nous ? La raison n'y peut rien déterminer : il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l'extrémité de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous ? Par raison, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre; par raison, vous ne pouvez défaire nul des deux. Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix ; car vous n'en savez rien. — Non ; mais je les blâmerai d'avoir fait, non ce choix, mais un choix; car, encore que celui qui prend croix et l'autre soient en pareille faute, ils sont tous deux en faute : le juste est de ne point parier. — Oui, mais il faut parier ; cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué. Lequel prendrez-vous donc ? Voyons. Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins. (...). Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. »
— Blaise Pascal, Pensées, fragment 397.
Pour Pascal nous n’avons que deux possibilités, croire en Dieu ou ne pas y croire. Il est mathématiquement rentable de parier sur l’existence de Dieu.
Ce que je vous propose avec ce principe, c’est de partir d’une croyance comme Pascal.
Celle du pari du Philopreneur, qui consiste à croire à la rentabilité de partir du principe qu’il vaut mieux épouser à 100% sa responsabilité individuelle sur son existence sans tenir compte des résultats passés, présents ou futurs.
Il est important d’enlever toute notion de résultat pour ne pas biaiser l’expérience de pensée.
En effet, la première vertu de cette croyance n’est pas d’ordre matérielle (ce que vous allez y gagner dans le monde physique) mais spirituel et psychologique.
En effet, avec cette croyance vous allez passer d’un état de “victime” qui subit son existence à une mentalité de “créateur” qui sait que sa liberté se trouve dans sa capacité à réagir de manière adéquate aux événements se présentant à lui.
Ce pari personnel est une façon de provoquer en vous un sentiment de contrôle sur une partie de votre destinée, d’être acteur de celle-ci.
C’est ce que j’ai été amené à faire lorsque j’avais 16 ans, j’ai eu pendant une année un comportement de victime subissant la vie.
Je venais de passer en quelques mois d’un élève “normal” à un cancre. Et d’un joueur de tennis correct à un joueur incapable de gagner le moindre match face à des adversaires que je dominais pourtant depuis plusieurs années.
La raison principale : un cancer incurable qui emporta ma grand-mère en moins d’un an.
La raison secondaire : un profond ennui aussi bien à l’école (qui me paraissait n’être qu’attente de quelque chose) et plus largement de la vie qui manquait de saveur.
Revenons à l’événement principal.
J’étais très proche de ma grand-mère, ayant passé une grande partie de mon enfance chez mes grands-parents.
Lors de cette période, j’ai constaté à quel point le monde n’en avait rien à faire des événements que je pouvais vivre (et subir) à titre personnel.
Bien sûr, si les personnes autour de moi étaient mises au courant de la maladie de ma grand-mère, ils auraient eu une certaine compassion pour moi mais pas plus.
La conséquence de cet événement fut un redoublement (en classe de seconde), une année noire au tennis, un éloignement de mes amis, une perte de sens total avec aucun objectif et aucune perspective.
J’ai fini l’année complètement perdue et déprimé.
Ce fut un carrefour de ma vie.
Voyant l’impact de cet événement sur ma vie intérieure (mal-être, vide, manque de sens) et ma vie extérieure (jugement d’autrui suite à mes résultats scolaires, redoublement etc), je décidai de prendre la responsabilité de mon existence.
J’ai alors divorcé intellectuellement de l’école.
Je n’avais plus envie de m’engager dans un chemin qui me paraissait limité par ces possibilités et qui de plus était également prêt à me laisser sur le bas-côté si j’avais une défaillance en cours de route.
C’est au même moment que je découvris le poker en ligne qui fut ensuite mon école de la vie et ma voie vers l’indépendance pour les 7 années qui suivirent. Puis qui fut ma rampe de lancement vers une existence entreprenante.
Revenons à notre pari du Philopreneur. Il est donc une manière de s’affirmer comme nous avons pu le voir avec mon histoire personnelle.
C’est une façon de s’extraire de la vie vécue selon les autres.
Vous n’avez plus à demander la permission.
Du moins vous ne dépendez plus d’elle puisqu’un refus (pour un emploi par exemple) serait perçu comme un moyen de s’améliorer, de voir ce que vous devez faire, de mieux comprendre quel type de job vous correspond.
Assumer la responsabilité de votre existence confère aussi un sentiment de sens à votre vie.
Vous vous retrouvez à jouer à un “jeu” dans lequel vos réactions apportent des points faisant progresser vos compétences, votre bien-être, votre estime de vous-même.
Ce principe de responsabilité ne date pas d’hier avec Willink ou Peterson.
On peut retourner a minima à l’antiquité gréco-romaine pour trouver trace de philosophie invitant à épouser sa responsabilité.
Le stoïcisme d’Epictete que nous avons croisé avec le principe #2 en fait un de ses préceptes cardinaux.
Pour le philosophe nous “sommes absolument responsables de notre malheur, de notre bonheur et de notre caractère moral”.
Il utilise sa dichotomie du contrôle distinguant ce qui dépend de lui ou non pour juger comme étant “indifférent” tous les événements (qu’il appelle des représentations car elles sont des interprétations personnelles) étant hors de notre contrôle et donc de notre responsabilité.
Plus récemment, en 1954, le psychologue américain Julian Rotter conceptualisa le locus de contrôle.
Le locus de contrôle se définit plus précisément comme :
La tendance que les individus ont à considérer que les événements qui les affectent sont le résultat de leurs actions ou, au contraire, qu’ils sont le fait de facteurs externes sur lesquels ils n’ont que peu d’influence, par exemple la chance, le hasard, les autres, les institutions ou l’État.
Cette idée est très proche de la dichotomie du contrôle d’Epictete.
La différence, si l’on se fit aux travaux du psychologue est que ce locus serait intimement lié à la personnalité. Fort heureusement, cette dernière n’est nullement figée. Il est donc possible à force de répétitions de passer progressivement d’un locus externe à un locus interne.
Ou plutôt à un équilibre puisque comme nous l’avons vu avec Epictete, tout n’est pas en notre contrôle.
Il serait dommageable de développer votre locus interne au point de vous en vouloir que votre équipe de football favorite ait perdu son dernier match.
Pour autant, ce pari et les outils qui nous permettent de le réaliser, sont définitivement ce qui va nous aider à nous extraire de la condition de Stéphane et nous rapprocher de celle d’Achille.
En parlant, de notre cher demi-dieu Grec, passons maintenant à un art que les Grecs ne connaissaient que trop bien, la sculpture de statut.
Soyez le sculpteur de votre statue
Vous ne connaissez sans doute pas David Ferrer. À moins d’être un fan ayant suivi le circuit ATP de tennis dans les années 2000 et 2010.
David Ferrer était donc un joueur de tennis espagnol, il fut le 3e meilleur joueur du monde en 2013, année où il disputa la finale de Roland Garros face à Nadal et il remporta 27 titres au cours de sa carrière sur le circuit ATP.
C’est le premier nom qui m’est venu lorsque j’ai souhaité illustrer l’idée de sculpter sa statue.
L’espagnol ne correspond pas au morphotype du joueur de tennis du 21e siècle qui maintenant mesure plus de 1m90. Ferrer ne mesure que 1m75.
Au-delà d’un déficit de taille - et de puissance pouvant l’accompagner. Ferrer était avant tout un spécialiste de terre battue au début de sa carrière (la surface de jeu de Roland Garros), le tennis se jouant également sur gazon, sur dur ou sur un parquet intérieur.
Le joueur a dû faire évoluer son style de jeu, son physique et son mental pour devenir un des joueurs les plus redoutables du circuit pendant 10 années.
Il m’a personnellement beaucoup inspiré au début de ma vingtaine lorsque je le voyais battre des joueurs plus grands, plus puissants et parfois plus talentueux que lui.
C’est l’exemple d’un homme qui a tiré le meilleur des cartes qu’il avait reçu.
Cette image des cartes de départ, nous vient du poker. Au poker, chaque joueur reçoit deux cartes de départ (au Texas Holdem, la variante que tout le monde connaît à notre époque), la meilleure main de départ était la paire d’As servi et la pire est une combinaison 7 et 2 dépareillée.
Mon analogie ne sera pas la plus “pure” techniquement. Mais disons que chaque main est potentiellement jouable car celles-ci peuvent s’améliorer soit par les événements hors de votre contrôle représentés par les cartes communes qui vont être distribuées.
Ou ce qui est en votre contrôle, à savoir, vos actions potentielles : miser, bluffer, relancer, payer, passer, jauger votre adversaire etc.
Le but du joueur de poker était de tirer le meilleur profit (ou la perte la plus minime) de chaque décision.
La différence entre le joueur de poker et David Ferrer ou vous et moi est que dans le jeu de la vie nous devons composer avec nos cartes de départ : notre génétique, notre pays de naissance, notre famille, le contexte politique et économique, l’époque dans laquelle nous vivons etc.
Comme nous l’avons vu avec le principe #2, il faut savoir accepter sa situation passée et refuser de voir les choses comme étant inéluctable en se focalisant sur ce qui est en notre pouvoir.
C’est ici que la responsabilité entre en jeu.
De toute manière vos cartes vous ont été distribuées.
Vous avez une vie à vivre maintenant.
J’imagine que comme 99% des individus, vous espérez avoir une bonne vie - sans toujours savoir ce qui constitue une bonne vie (pour vous).
Vous avez le choix. Vous pouvez passer une vie à vous plaindre, à vous voir (et vous faire voir) comme une victime, comme un être malchanceux.
Vous aurez l’attention des autres victimes dans une société fragile qui promeut la victimisation. Vous pourrez aussi vous sentir vertueux en affichant des discours moraux allant dans le sens de la bien-pensance.
Mais rien de cela ne transformera vos cartes de départ.
Vous serez un être vide intérieurement, cherchant du sens à l’extérieur de soi, dépendant des contingences et du regard d’autrui.
Vous serez bloqué dans “la vie selon les autres”.
Ou vous pouvez choisir la révolte. Vous pouvez accepter vos cartes de départ puis refuser de les voir comme des éléments figés de votre existence.
Vous pouvez passer d’un état d’esprit fixe à un état d’esprit de croissance.
Vous pouvez voir votre corps et votre esprit comme une statue que vous pouvez (et devez sculpter).
De plus, tout comme avec l’infobésité, ne surchargez pas votre statue de composants superficiels ou artificiels.
“Simplifier, simplifier, simplifier” nous enjoint Thoreau, bien avant le courant minimaliste.
Ne laissez que le meilleur de ce qui vous entoure et de vous-même façonner votre statue. Que ce soit sur la face visible de celle-ci que l’invisible.
Nous avons vu avec le principe #5 que vous pouvez aussi construire une citadelle intérieure qui va protéger et décupler la force de votre esprit et mental.
De même, votre santé physique sera le fruit de vos choix, de votre capacité à prendre soin de vous et ne pas être influencé entièrement par l’esprit du temps.
Enfin, la philosophie de vie que l’on développe ensemble ici et son modèle mental de “vie par défaut vs vie intentionnelle” doivent vous aider à façonner votre existence pour vous rapprocher toujours plus de ce que vous devez devenir comme disait Nietzsche.
Vous êtes née avec une certaine matière première, mais celle-ci reste malléable.
Vous pouvez en faire une horrible pièce d’art contemporain comme un chef-d’œuvre qui vous rendra d’autant plus fier que le chemin aura été semé d’obstacles et de challenges.
L’obstacle est le chemin
Fernand de Magellan est le premier homme à avoir effectué le tour du globe à bateau, prouvant ainsi empiriquement que notre maison qu’on appelle la Terre est bien sphérique.
Cet explorateur portugais né à la fin du 15e siècle fait partie de ces grands explorateurs partant à la conquête de nouvelles terres à l’époque des “grandes découvertes”.
Dans la biographie que lui consacre Stefen Zweig, on peut se rendre compte de la complexité d’une telle mission que celle dans laquelle Magellan décida de s’embarquer.
Magellan était ambitieux mais de nature plutôt discrète, il mit des années avant de se voir confier des explorations. Passant l’essentiel de sa vie comme “second couteau”. Il a fallu une rencontre avec un homme lui disant savoir par où passer pour trouver “la route des épices” menant à l’Inde.
L’objectif a l’époque étant aussi de trouver des moyens de commercer avec l’Orient et de dominer le commerce maritime.
Magellan n’arrivant pas à convaincre le roi du Portugal de financer son voyage, finit après plusieurs péripéties à trouver les fonds chez le rival espagnol qui lui octroya les financements.
L’expédition compta 5 bateaux et plus de 240 hommes. Tout au long du voyage les obstacles se sont enchaînés, entre trahison des capitaines, problèmes techniques, perte du cap et de la confiance en son projet.
Il faillit abandonner plusieurs fois, s’arrêtant même à quelques encablures du passage pendant plusieurs semaines, prêt à rebrousser chemin.
Finalement Magellan va trouver le passage, ce détroit qui porte dorénavant son nom. Avant de subir un dernier obstacle fatal, se faisant tuer lors d’une bataille avec les Indiens — touché par une flèche empoisonné.
Même sa postérité fut un challenge.
Il a fallu le témoignage du “poète” l’accompagnant pour rétablir la vérité. En effet à leur retour, les sous-capitaines racontèrent une tout autre histoire faisant passer Magellan pour un traître.
Cette exploration ultime qui fit de Magellan un personnage dont nous parlons encore aujourd’hui est une belle métaphore de ce qu’est la vie.
La vie est un voyage. Il n y a pas de destination finale, seul compte le chemin.
Même la mort n’est que la fin d’un cycle (celui de votre vie) qui est le géniteur d’un autre cycle (celui des générations suivantes, à travers vos enfants ou votre contribution au monde).
Nous pouvons voir l’existence comme un processus qui nous invite à nous améliorer au quotidien. Notre vie est un projet, une œuvre.
Elle va être constituée d’une multitude sous-projets influençant chacun notre vie et celle des personnes nous entourant.
Les obstacles font partie du processus, ce sont eux qui donnent de la valeur à votre chemin. Pensez à tous ceux que vous avez déjà vécus et traversez, n’ont-ils pas façonné qui vous êtes aujourd’hui ?
Comme une expédition en bateau, nous suivons un fleuve, le flux de l’existence. Notre bateau est toujours en mouvement que nous le voulions ou non.
Il y a des carrefours de vie qui suscitent des crises comme nous l’avons vu avec le principe #1.
Celles-ci vous poussent à faire des choix. Chaque choix est tel un vote qui détermine la qualité de votre existence.
Votez-vous pour le choix facile, votre vie en sera plus difficile ensuite.
À l’inverse, naviguez maintenant vers les chemins difficiles voire effrayants et votre vie en sera plus intense, plus significative et plus “facile” sur le long terme.
Dans la plupart des cas, les belles choses de la vie s’acquièrent en traversant la peur, en lui faisant face. Vous finissez par transformer la peur en excitation, elle devient votre allié.
Je sais que la qualité de ma vie est proportionnelle à ma capacité à traverser la peur, à la transformer en un chemin difficile mais excitant.
J’étais mort de trouille quand j’ai pitché la première fois de ma vie mon projet de startup devant des investisseurs, lors de mon premier tournoi de poker en physique, lorsque j’ai osé démarcher un restaurateur la première fois, en allant parler à une femme dans un café ou dans la rue ou encore en essayant d’écrire ce premier livre sans savoir si j’en serai capable.
Mais l’obstacle est le chemin.
Ce titre est emprunté du titre du livre de Ryan Holiday qui l’emprunte lui-même de Marc Aurèle, l’empereur philosophe stoïcien.
Accepter les obstacles, embrasser la peur.
L’échec n’est pas de tomber, mais de ne jamais se relever.
Nous allons le voir maintenant avec les “échecs” que vous devriez espérer vivre un jour.
Soyez un alchimiste de l’échec
En juillet 2018, je suis passé publiquement pour un “loser” au yeux du grand public, du moins dans ma région.
La société que j’avais co-fondé 4 ans auparavant et dont j’étais le dirigeant (et le représentant médiatique) venait de faire la une du plus grand journal de ma région.
La veille, je venais d’annoncer que nous étions contraints d’arrêter le service de livraison de restaurants que nous avions développé en quelques années dans 7 villes françaises, travaillant avec 30 collaborateurs et plusieurs centaines de restaurateurs et livreurs.
Quelques semaines plus tard, nous sommes parvenus à céder l’entreprise à un montant dérisoire pour tout de même valoriser les actifs que nous avions construits (marque, équipe, clients, partenaires etc). Mais le mal était fait, nous avions “échoué” aux yeux de beaucoup.
La success story “local” était devenue un échec. Les “amis” étaient devenus des détracteurs.
C’est un moment assez particulier à vivre et à gérer. Vous essayez de contrôler la communication (je l’avais fait via un long article détaillé) mais chacun juge à partir de son propre paradigme, de ses biais et jugements.
L’une des leçons de vie que je retiens de cet épisode et des mois qui suivirent fut toute la réflexion que j’ai pu développer concernant ce qu’est un échec.
Personnellement, je ne voyais pas du tout cette aventure comme un échec.
Hormis d’un point de vue financier, j’avais le sentiment d’avoir énormément gagné de cette expérience.
Mais petit à petit, ce fut les autres qui finirent par me convaincre que j’avais échoué. J’étais influencé par le regard d’autrui. Je n’osais plus trop parler de cette aventure dont j’étais pourtant fier.
J’en suis arrivé à la conclusion que l’échec était purement relatif.
La définition de ce qu’est un succès ou un échec dans vos projets personnels ou professionnels doit partir de vous.
Si vous passez 10 belles années avec un ou une conjointe et que vous finissez par vous séparer. Est-ce un échec ? Auriez-vous mieux fait de ne pas vous mettre en couple avec cette personne ? Peut-être que oui, peut-être que non. Cette réponse est personnelle.
Me concernant, je continue à travailler, quatre années plus tard au moment où j’écris ces lignes, pour ne pas voir l’aventure que j’ai vécue avec mon entreprise comme un échec mais comme un projet qui a aidé de nombreuses personnes autour de moi et qui fut un accélérateur hors norme faisant avancer le bateau de mon existence.
L’échec, s’il existe, est le fait de tomber et de ne jamais se relever. L’échec c’est l’abandon définitif.
C’est dans l’adversité que l’on se construit en tant qu’individu.
Nous l’avons vu : “ce qui ne tue pas, te rend plus fort”.
Au cours d’une existence vous allez frôler la mort - métaphoriquement ou littéralement - plusieurs fois. Qu’allez-vous faire de ces épisodes ?
Voyez-vous comme un alchimiste, lui transforme le bronze en or.
Vous, vous allez transformer l’échec en apprentissage et donc en victoire. Car n’oublions pas que votre vie est un processus. Vous faites vous-même parti d’un processus plus vaste.
Revenons à l’amor fati de Nietzsche, il faut aimer l’existence et “son destin” dans sa totalité. Quand vous embrassez pleinement la vie, vous n’êtes plus soumis à l’échec - au sens commun.
Vous explorez, vous apprenez, vous ressentez, vous vous élevez, vous transmettez.
Et souvenons de cette citation de Mickael Jordan, l’un des plus grands basketteurs de l’Histoire.
J'ai raté plus de 9 000 tirs dans ma carrière. J'ai perdu presque 300 matchs. Vingt-six fois, on m'a fait confiance pour le tir de la victoire et j'ai raté. J'ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c'est pour cela que je réussis.
L’échec est aussi de ne pas essayer. C’est de rester bloqué sur la ligne de départ. Effrayé par l’idée de perdre, de ne pas réussir à mener à bien un projet.
Quand tout devient processus et chemin. Il n’y a plus de raison d’avoir peur de l’échec car le résultat n’est plus votre moteur, la destination devient abstraite, elle n’est qu’une étoile du nord qui guide vos décisions.
Elle est un mirage utile si vous acceptez de ne jamais pouvoir l’atteindre
Vous ratez votre tir puis vous passez au suivant, avec le sourire.
Vous prenez la responsabilité de l’échec.
Et vous devenez plus antifragile après chacun d’eux.
Suivant le chemin que vous avez choisi avec le sourire.
Conclusion
Voici les éléments à retenir de cette seconde partie du principe #4 :
Achille n’est pas né responsable et antifragile, ces qualités se conquièrent.
Le pari du Philopreneur part du principe qu’il est plus rentable de prendre une entière responsabilité envers son existence qu’inversement.
Nous avons tous des cartes de départs différentes mais nous sommes tous égaux sur notre capacité à faire de notre mieux avec celles-ci.
Sculpter sa statue passe bien souvent par le minimalisme, la simplification et la soustraction
L’obstacle et la peur sont des chemins nous rendant antifragile à chaque carrefour de vie
Les échecs sont des vues de l’esprit que l’on peut transformer en succès dès lors qu’on apprend d’eux et se relève à chaque fois.
Le seul échec est l’abandon.
Plan d’action
Réflexions :
Avez-vous actuellement une approche 100% responsable de votre existence ? Que pouvez-vous faire/changer pour être plus responsable de celle-ci ?
Pensez-vous que votre locus de contrôle est principalement interne ou externe ? Dans quels cas devez-vous vous orienter vers le locus de contrôle interne ?
Qu’allez-vous faire de vos cartes de départs ? Dans quelles mesures avez-vous déjà amélioré votre jeu (améliorer vos cartes de départs) ?
Quelle statue aimeriez-vous sculpter ?
Quel est votre rapport actuel à l’échec ? Avez-vous suffisamment échoué dans votre vie ?
Actions
Lister les obstacles principaux auxquels vous avez été confronté dans votre vie
Qu’est ce que leurs dépassements vont ont apporté ?
Posez-vous la même question avec les peurs mais au présent et futur ?
Qu’est-ce que vous gagnerez à les affronter et les dépasser ?
Je m’arrête ici pour cette semaine.
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Premiers arrivés, premiers servis.
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Passez une bonne semaine et à lundi prochain !
JCK from Budapest 🇭🇺