Achille ou l'Homme intentionnel que l'on aimerait tous devenir
Dans la tête d'un Philopreneur #180
Chaque lundi à 16h30, je vous propose une réflexion, à la croisée de la philosophie et de l’entrepreneuriat, pour vous aider à mener une vie plus intentionnelle, construire votre philosophie de vie et faire partie des hommes et femmes véritablement libres au XXIe siècle.
J’en profite pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux abonnés. Vous pouvez en savoir plus sur moi ici ou consulter les anciennes éditions.
Bonjour à tous,
L’édition de lundi dernier a semblé vous marquer plus que d’habitude. Vous n’avez jamais été aussi nombreux à m’envoyer des messages (mails, MP Linkedin).
J’y exposais - pour la première fois de manière si détaillée - la vie par défaut, ses raisons, ses enjeux et ses conséquences.
Et pour l’occasion j’ai créé l’archétype de l’homme vivant par défaut et selon les autres : Stèphane.
Aujourd’hui comme promis, nous poursuivons ce travail.
Avec cette fois-ci l’archétype opposé. Celui de l’homme intentionnel vivant avec et pour les autres.
Celui qui a le courage de s’extraire de la vie médiocre et d’aller vers une pleine réalisation de lui-même.
J’ai appelé cet archétype Achille. Et je suis heureux de vous le présenter.
Avant de commencer, étant moi-même dans ce chemin de vie intentionnelle, je cherche 3 coachs pour la rentrée :
un coach d’écriture / de “pensée” → quelqu’un qui va me challenger dans ma pensée et m’aider à écrire les meilleures newsletters, livres, publications dont je suis capable
un coach vocal / d’éloquence → je veux mieux connaître “ma vraie voix”, améliorer mon usage de celle-ci et développer mon éloquence pour mes prises de parole
un coach sportif / nutritif → je veux vivre et représenter à 100% ma philosophie et cela passe par un nouveau palier que je veux franchir en termes de condition physique
Si vous êtes le coach (ou consultant) dont j’ai besoin ou connaissez la personne que je dois absolument rencontrer. Dites-le moi en réponse de ce mail ou via Linkedin.
Place maintenant au programme du jour :
Achille ou l’Homme intentionnel que l'on aimerait tous devenir
L’archétype d’un l’idéal de vie intentionnelle : Achille
Le déclic et le chemin intentionnel d’Achille
La vie libre, sereine et significative de l’homme intentionnelle
L’amour de la vie et de l’autre
La suite de notre aventure ?
Achille ou l'Homme intentionnel que l'on aimerait tous devenir
L’archétype d’un l’idéal de vie intentionnelle : Achille
Achille est un homme épanoui. Sa vie est remplie de projets, de relations de qualités, de vitalité, de sens.
Il respire la sérénité, la liberté, l’authenticité, la joie d’exister.
Il a 40 ans. Comme Stéphane il est marié et père de deux enfants.
Il est indépendant financièrement mais ne saurait vous dire s’il est entrepreneur, salarié ou un simple être humain.
Il se fiche de ces labels à vrai dire.
Achille se lève le matin avec une énergie folle.
Même les jours où le réveil est plus compliqué, il pense à Marc Aurèle : “Je me lève pour faire mon œuvre d'homme ; je vais remplir les devoirs pour lesquels je suis né et j'ai été envoyé en ce monde.”
Il a le feu sacré des gens qui sont en mission sur cette Terre.
Sa vision est très claire, il sait pourquoi il fait ce qu’il fait chaque jour.
Il connaît ses valeurs cardinales. Mieux ! Il vit selon celles-ci.
Il est entouré de personnes qu’il aime et il est aimé de ses personnes : sa femme, ses enfants, ses proches, sa communauté.
Il est respecté par les hommes qu’il fréquente. Désiré par les femmes qui le côtoient.
Comme nous tous, il a des moments de moins bien, mais il a appris à les analyser, les accepter et les sublimer.
Il a 40 ans mais en parait à peine 30. Il cultive chaque jour son esprit et son physique.
Il commence même à ajouter une dimension spirituelle à son existence depuis quelques années.
Il ne vit pas selon les autres. Il vit pour sa famille, sa communauté et il s’efforce de conduire une existence qui vaut la peine d’être vécue.
Quand on voit Achille, on pourrait croire qu’il est né ainsi, tel un demi-dieu.
Mais ce ne fut pas toujours le cas, loin de la.
Pendant des années, notamment durant sa vingtaine, croyait le ou non, il avait une vie similaire à Stèphane.
Il était l’archétype de l’homme vivant par défaut et selon les autres.
Si aujourd’hui, Achille ressemble au demi-dieu que son ancêtre mythologique représentait ce n’est pas le fruit du hasard.
Vous le comprenez quand vous pouvez échanger avec un être comme Achille. Vous constatez qu’il a des pensées, des comportements, une vision de la vie différente.
Celle d’un homme qui a décidé un jour de s’éloigner de la vie médiocre, celle que Thoreau appelait “le désespoir silencieux des hommes”.
Tout a commencé par une crise lorsqu’à 27 ans, entouré de multiples “Stéphane” - qu’il était lui-même - il eut un déclic.
Il fit une expérience de pensée : celle d’imaginer à quoi ressemblera sa vie dans 5 ans, 20 ans, 50 ans s’il reste sur la même trajectoire.
S’il poursuivait la trajectoire linéaire de sa vie. Répétant les mêmes schémas encore et encore.
Premier constat effrayant : il s’est rendu compte qu’il n’avait pas spécialement envie de vivre encore 50 ans…
D’une part il avait peur de mourir et de l’autre il n’aimait pas vraiment la vie.
Et en réalité, il est peu probable la vie lui aurait permis de vivre aussi vu son hygiène de vie mentale, physique et spirituelle.
Sans ce “déclic”, il aurait pu sombrer petit à petit et “vivre” tel un somnambule pendant encore quelques années, décennies.
Le déclic et le chemin intentionnel d’Achille
Tout commença donc par une suspension de son jugement, de ses pensées et actions.
Il était temps de mettre un énorme coup de frein pour arrêter le TGV de sa vie vécue par défaut filant à 1 000 à l’heure vers le néant.
Il examina avec soin l’ensemble de sa vie passée et actuelle. Il rentra dans une phase introspective où il jugea l’ensemble de ses actions et de ses pensées passées et présentes.
“Une vie sans examen ne mérite d’être vécue” aurait dit Socrate.
Il n’a jamais “lu” Socrate mais il comprit dans sa chair à quel point cette citation était juste.
Pendant cet examen de soi, Achille comprit qu’il devait changer beaucoup de choses dans sa vie.
À commencer par son rapport à la responsabilité.
Toute sa vie il s’est plaint de sa situation, des autres, de la malchance qu’il avait et de bien d’autres choses.
Il décida de prendre l’entière responsabilité de son existence.
Car certes, tout n’est pas de sa faute. Mais tout est de sa responsabilité, à commencer par ses pensées et ses actions.
Il se mit à prendre conscience de qui était en son contrôle et ce qui ne l’était pas.
Ceci l’aida à mieux comprendre la surface de sa responsabilité. Ainsi que ce qui dépendait de lui afin d’être une meilleure personne, de vivre une bonne vie.
Il arrêta de s’énerver pour des futilités du quotidien. À se frustrer par les réactions des gens. À bouder la vie quand elle lui donnait un résultat différent de ce qu’il espérait.
Néanmoins il comprit qu’il y avait des règles qu’il fallait connaître. Il étudia les règles de l’univers, celle de la nature humaine.
Cela lui permet de comprendre qu’il devait vraiment accepter certaines réalités. Qu’il ne sera pas en mesure de tout faire et que la nature restera toujours plus forte que lui.
Cette leçon d’humilité provoquera en lui un amour plus grand de la vie.
Accepter la vie dans son entièreté sans tomber dans la fatalité d’une existence déjà joué amenant à la passivité.
Ensuite il se pencha sur les “jeux” de la culture humaine (business, relations, politique, statut etc) de son époque afin de savoir comment y prendre part (ou non) et comment les exploiter si nécessaire.
On ne peut pas gagner quand on ne connaît pas les règles du jeu.
Puis, pour la première fois de son existence, Achille pris le temps de définir un idéal de soi.
Une vision de lui-même qu’il souhaitait atteindre, devenir, incarner.
Il combina cette quête de réalisation de soi avec une mission personnelle le dépassant.
Lui qui auparavant - comme tous les “Stéphane” de notre époque - combiné une vie médiocre à une pensée individualiste.
Il définit une mission transcendante qui allait conférer un sens et lui procurer l’énergie nécessaire pour consentir tous les efforts qu’allait demander cette nouvelle vie.
Car oui, ce chemin de la réalisation de soi demande des efforts.
Il demande du courage, de la résilience, de la confiance en soi et autres qualités qui se développent à travers la mise en action, le mouvement.
Et aux “Stéphane” lui rétorquant que c’est s’infliger beaucoup de souffrances que de prendre ce chemin.
Il leur répond que la vie est souffrance quoi qu’il arrive. Mais que souffrance peut-être belle et héroïque quand elle accompagnait d’un “grand pourquoi”.
Donc autant choisir des souffrances ayant un sens pour soi et une utilité pour le monde.
Achille venait de poser les jalons l’éloignant de la vie par défaut.
Après 27 ans de vie par défaut. Il allait enfin ne plus vivre selon les autres et ne plus être le somnambule “éveillé” qu’il était.
La vie libre, sereine et significative de l’homme intentionnelle
Quelques années plus tard, dans la trentaine, Achille n’est plus le même homme.
Lui qui quelques années auparavant (sur)vivait dans la peur.
Cette dernière neutralisante tout esprit d’initiative, de conquête, de mouvement.
Il a appris à vivre malgré la peur et la surpasser.
En faire un moteur, un guide, une énergie positive.
Il a enfin compris que ce qui ne tue pas ne rend plus fort.
Il a développé une anti-fragilité (High five de Taleb à Achille) qui dénote dans un monde où les individus sont de plus en plus fragiles puisque notamment : surprotégés, relativistes, et nihilistes.
Lui qui souffrait d’addictions diverses dans sa vingtaine : tabac, pornographie, temps d’écran…
Il a bâti une citadelle intérieure imprenable ou presque.
Ceci commença par l’élaboration de “systèmes” l’aidant à s’éloigner de ses addictions.
Il comprend mieux les mécanismes “externes” et les pensées “internes” provoquant les comportements qui l’avaient plongé dans un marasme existentiel pendant tant d’années.
Il a enfin quitté les sables mouvants de la vie par défaut.
La construction de cette citadelle lui procure respect et estime de lui-même et une confiance en soi qui le surprend presque.
Il jouit d’une clarté mentale et d’une sérénité qu’il n’avait jamais connue.
Tout cela laisse de la place pour penser sa vie et vivre sa pensée.
Car, Achille a continué son travail “d’examen de soi” toutes ces années.
Sauf que, cette fois-ci, l’enjeu n’est plus de s’extraire, de quitter la médiocrité de sa vie d’avant.
Mais d’approfondir la connaissance qu’il a de lui-même afin de vivre en accord avec qui il est. Et surtout avec celui qu’il est en passe de devenir.
Il enlève les diverses couches de superficialité qu’il portait pour se rapprocher de l’existence la plus authentique qu’il est en mesure de vivre.
Achille ne vit plus dans le monde de l’autocensure moderne, du politiquement correct. Il vit dans celui de l’authenticité, de l’abondance et de la liberté (d’expression).
Cette liberté que tant de “Stéphane” disent vouloir mais qu’il ne saurait assumer et encore moins sublimer, dans leur état.
En effet, Achille a compris que si l’homme était condamné à être libre d’après Sartre.
Cette liberté pouvait donc devenir un enfer à celui ne sachant pas quoi en faire.
Achille s’est affranchi ou a du moins très fortement desserré les chaînes de ses déterminismes (je précise sinon je vais me faire attaquer par Spinoza - à raison certainement !)
Mais cette liberté que ne peuvent connaître les hommes non-affranchis va avec son lot de problèmes (cf l’idée de Sarte évoqué au-dessus).
Notre ami intentionnel a donc compris qu’il devait définir ses contraintes, choisir ce à quoi il devait renoncer, sélectionner ce qui valait la peine de souffrir.
C’est ainsi qu’il exerce sa liberté dans sa forme la plus belle.
Le choix de ses contraintes, lui permet de sculpter de sa propre statue.
Il est le sculpteur de (sa) vie intentionnelle :
il définit son identité souhaitée (son idéal de soi)
il pose ses intentions
il fait de son corps et de sa pensée des priorités
il avance, itère et poursuit sa mission personnelle
L’amour de la vie et de l’autre
Achille ne se reconnaît plus.
Lui qui n’aimait pas/plus la vie durant la vingtaine.
Qui vivait dans un nihilisme complet. Qui n’était pas en mesure d’imaginer sa vie plus loin que la semaine en cours. Qui s’était fait si peur en constatant qu’il ne souhaitait pas “vivre encore 50 ans”.
Maintenant, il aime la vie dans tout ce qu’elle lui propose. Dans le meilleur comme le pire.
Il a compris que tout était interprétation. Que sa pensée pouvait transformer la nature “neutre” des événements. Que les obstacles étaient des opportunités. Que la peur était un guide.
Il a compris Nietzche et son “amor fati”.
Il a construit son chemin de vie intentionnel, il est devenu une personne qu’il respecte.
Il est enfin devenu un individu, un vrai.
Pas une pâle copie de l’homme “moderne” ressemblant aux premières voitures Ford.
Et n’oublions pas qu’il n’a pas emprunté ce chemin uniquement pour lui.
Tout au long de ce cheminement (sans fin), il a protégé et inspiré sa famille.
Il a créé et fédérer une communauté dont il est un des leaders respectés.
Il a construit son “jardin d’Epicure”.
Il vit entouré de ses proches, de ceux qu’il veut aider.
Cela lui donne le courage et la force d’avancer dans ses projets. Et lui permet de prendre les risques que d’autres n’oseront jamais prendre.
Il est prêt à aider tous ceux qui ont le courage d’emprunter le chemin de la vie intentionnelle.
Ils voient en Achille le demi-dieu de son illustre “ancêtre” grec.
Mais lui sait qu’il n’est pas un demi-dieu.
Il n’oublie pas qu’il était “un Stéphane”. Bien que personne ne s’en souvienne ou ne le sache autour de lui.
Cette communauté donne un sens supérieur à son existence.
Lui qui vivait selon les autres vit maintenant avec et pour les autres.
Tel le retour du héros dans le “Mythe du héros” de Campbell, il se sent responsable de la transmission d’un héritage.
Il a eu “la chance” de s’extraire de la vie par défaut pour mener une vie intentionnelle.
Il n’imaginait pas durant sa vingtaine qu’il était possible de mener une existence avec tant de sens, de sérénité, de liberté, de richesse, d’amour.
Pourtant il est devenu l’archétype de cette vie intentionnelle à laquelle nous aspirons tous au fond de nous.
Suivons l’exemple d’Achille.
Devenons Achille.
“Conclusion”
Vous avez fait donc fait la connaissance d’Achille.
Comme vous avez pu le lire, Achille n’est pas né tel un “surhomme intentionnel” que Nietzsche aurait porté au pinacle.
Il s’est construit une vie intentionnelle en suivant un ensemble de principes et d’idées (mises en gras dans le texte).
Pour ce qui nous concerne, mes chers philopreneurs, nous sommes tous quelque part sur le spectre de la vie intentionnelle.
Entre les deux extrêmes que sont Stèphane et Achille.
Mais tout le sens de “la philosophie intentionnelle” est bien de s’éloigner de Stèphane et de s’approcher d’Achille.
La semaine prochaine nous verrons :
Quels sont les bénéfices macros et micros de la vie intentionnelle
Ce que n’est pas la vie intentionnelle
La définition mise à jour du Philopreneur
Et si vous êtes sages : les principes arriveront bientôt avec plus de détails !
Je m’arrête ici pour cette semaine.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici !
On reprend la semaine prochaine même jour, même heure.
Donnez-moi votre avis sur l’édition ou venez me poser vos questions sur Linkedin ou par mail (en répondant à celui-ci).
Passez une bonne semaine et à lundi prochain !
JCK from Nancy 🇫🇷
PS : Si l’édition vous a plu, vous pouvez cliquer sur le petit ❤️ juste en dessous du titre de cet e-mail. C’est une autre façon d’encourager mon travail !
Un beau texte mais cet Achille est peut-être un idéal inatteignable pour certains... donc frustrant et culpabilisant.
Je suis Achille :)